Quand Janine est retournée dans la chambre, "il n'était plus là" : Mike Brant, 28 ans, s'est "défenestré" pour la deuxième fois après un appel

Le 25 avril 1975, La France était bouleversée par l’annonce de la mort de Mike Brant. 47 ans après les faits, les causes de son décès prêtent toujours à controverse. Sujet à une grande dépression, il se serait donné la mort en se jetant par la fenêtre d'un immeuble.

Mike Brant est une légende de la musique française. Le chanteur d’origine israélienne, n’a pourtant eu qu’une courte carrière en France (1970-1975), mais plusieurs années après sa mort, il jouit toujours d’une incroyable popularité.

Chanteur de talent et séducteur hors pair, Mike avait tous les atouts pour mener l’une des plus belles carrières de la chanson française. Comme le commun des mortels, Mike avait également ses problèmes. Malheureusement, c’était un homme psychologiquement fragile, qui avait du mal à supporter la pression.

C’est justement à cause de la dépression qu’il se serait suicidé à l’âge de 28 ans, après une première tentative infructueuse.

Retour sur ce qui s'est passé.

PREMIÈRE TENTATIVE DE SUICIDE

Mike Brant était un artiste talentueux, charismatique et adulé par le public. Il avait en outre un physique avantageux, ce qui a grandement contribué à sa popularité. Mais voilà, derrière l’artiste parfait, se trouvait un homme fragile. Mike combattait ses propres démons dont le plus virulent était la dépression.

Le chanteur avait en effet beaucoup de mal à supporter la pression. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a essayé de se suicider une première fois en 1974. Le 22 novembre de cette année-là, il s’est jeté du 5e étage de l’hôtel de la Paix à Genève (Suisse). Heureusement, il s’en est sorti indemne.

Pour François Chaumont, l’origine de ce geste incompréhensible ne se limite pas qu’à la dépression.

"Oui (il était dépressif), il avait déjà tenté de se jeter d’une fenêtre en Suisse quelques mois avant sa mort. Il devait prendre des médicaments, mais ne le faisait pas. On parle du syndrome de la deuxième génération",

a-t-il commencé.

Ce syndrome affectait beaucoup plus les enfants rescapés de la Shoah, car ils portaient les stigmates des souffrances de leurs ancêtres. Ces enfants développaient souvent des "états dépressifs paranoïaques et schizophrènes". La maman de Mike étant une survivante d’Auschwitz, il pourrait avoir été atteint par ce syndrome.

"Ça peut aussi expliquer le geste fatal qu'il a commis. Mike Brant a eu le sentiment d'être trahi, seul... Son état de fragilité a été réactivé avec la guerre du Kippour en 1973 : il a été traumatisé par ce qu’il a vu sur les champs de bataille",

a

le réalisateur.

LES CIRCONSTANCES DE LA NUIT DU DÉCÈS

Le 25 avril 1975, Mike a une nouvelle fois essayé de se donner la mort en utilisant le même procédé, et cette fois a malheureusement été la bonne. Il s’est jeté du 6e étage d’un immeuble rue Erlanger (dans le 16e arrondissement de Paris). Il a été transporté en urgence à l’hôpital Ambroise-Paré. Malheureusement, il a rendu l’âme en cours de route dans l’ambulance.

Nul ne sait avec certitude ce qui s’est passé cette fameuse nuit. Toutefois, l’hypothèse du suicide a été principalement évoquée par ses proches, dont son propre frère Zvi.

"Toute ma vie, on m'a demandé si Mike avait été assassiné ou s'il s'était donné la mort. Je pense sincèrement qu'il s'est suicidé. Personne ne sait réellement ce qui s'est passé dans l'appartement où Mike était la nuit de sa mort",

confiait Zvi.

Ce dernier est également revenu sur les circonstances de cette fameuse nuit. Mike dormait chez une de ses amies, Jeanine.

“Elle nous a expliqué que Mike dormait profondément. Elle était dans la salle de bain lorsqu'elle a entendu le téléphone sonner et Mike décrocher. Quand elle est revenue dans la chambre, il n'était plus là. Elle s'est précipitée sur le balcon et a vu qu'il s'était défenestré”,

a

Zvi.

On peut alors se demander si cet appel est la cause du suicide de Mike ou s’il ne faut retenir que l’hypothèse de la dépression ? On ne le saura probablement jamais.

L'EX-PETITE AMIE EST DEVENUE LA MÈRE DE SA NIÈCE

Mike Brant était idolâtré par des milliers de femmes, mais sa vie amoureuse est loin d’avoir été évidente. Sa nièce Yona Brant a confié qu’il "a toujours été quitté par les femmes qu’il aimait !". Il a vécu plusieurs relations amoureuses avec différentes femmes : Lena (mannequin suédois), Guita (hôtesse de l’air canadienne) ou encore Sarah Itskovitch (hôtesse de l’air), pour ne citer que celles-ci.

La dernière copine de Mike se nomme Corinne Weill, une artiste-peintre. Elle l’a fréquenté de 1973 à sa mort. Elle était revenue sur les circonstances de leur rencontre :

"J'avais dix-huit ans quand je l'ai rencontré à l'aéroport de Genève. Immédiatement, j'ai eu un violent coup de foudre pour lui (…) Plus notre relation a été profonde, et plus je lui ai trouvé du charme, de la beauté, de la séduction. Lui, me trouvait belle, adorait les cheveux longs que je portais alors (…) Il appréciait en moi un certain mystère, une certaine sérénité".

a-t-elle dit.

Elle a été meurtrie par la mort de Mike, mais elle a rapidement repris goût à la vie…Avec le frère de Mike, Zvi.

"C'est à la cérémonie religieuse à la mémoire de Mike, qui s'est déroulée à Paris, que j'ai rencontré pour la deuxième fois son frère, Zvi. Il était la réplique exacte de Mike, comme son frère jumeau (…) Il avait le même regard, le même sourire, la même voix, les mêmes cheveux",

a-t-elle expliqué.

Elle a trouvé le réconfort dans les bras de Zvi, et ils ont fondé une famille dont le fruit n’est nul autre que Yona Brant. Cette relation n’a pas été bien perçue par tout le monde, et Corinne s’est défendue en disant :

"Je ne crois pas au hasard. C'est le destin qui nous a réunis et je pense sincèrement que Mike, de l'au-delà, l'a voulu ainsi. Il a voulu que j'aie ce coup de foudre magique pour son frère. Sans cela, jamais je n'aurais épousé Zvi, jamais je n'aurais mis au monde notre fille Yona".

MÉMOIRE DE L'ARTISTE

Mike Brant a eu une courte, mais intense carrière. Son talent est indéniable, et son caractère lui a permis d’avoir une place de choix dans le cœur de plusieurs générations de Français. Sa mort tragique a contribué à construire sa légende, car il reste la première idole de la variété française à mourir brutalement.

Quatre décennies après sa mort, il est toujours présent dans le cœur des Français. On lui doit des chansons célèbres comme "Laisse-moi t'aimer "(1970), "C'est ma prière" (1972), "Qui saura" (1972), "Rien qu'une larme" (1973) ou encore "C'est comme ça que je t'aime" (1974).

Sa nièce, Yona, s’occupe officiellement de la gestion de son fan-club. Plusieurs projets artistiques ont été sortis pour faire vivre la mémoire du célèbre chanteur. On peut par exemple parler d’un coffret spécial regroupant plusieurs chansons de Mike, des spectacles retraçant son parcours ou encore certaines de ses chansons utilisées comme bandes originales pour des films.

La ligne de sauvetage nationale pour la prévention du suicide est le 01-46-21-46-46. D'autres lignes d'assistance téléphonique internationales sur le suicide peuvent être consultées sur befrienders.org.

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