Normandie : une femme de 94 ans conduit encore sa voiture préférée depuis 1954
Du haut de ses 94 printemps, Yvonne Abgrall vivant à Norolles conduit la même voiture depuis déjà soixante-cinq années : une Peugeot 203. Elle s’est acheté ce véhicule en 1954, deux années après l’obtention de son permis de conduire.
Vivant à Norolles, Yvonne Abgrall est une femme peu ordinaire. En effet, elle conduit la même voiture depuis déjà 65 ans. Même si les gendarmes chargés de contrôle routier sont toujours stupéfaits par son sa voiture, son document est parfaitement en règle.
Yvonne a 94 ans et conduit son véhicule presque tous les jours pour faire des courses en ville.
‘‘Pourquoi je l'aurais changée? Elle me va très bien’’,
dit-t-elle quand on lui demande pourquoi elle possède un aussi vieux modèle. Et elle-même plonge les mains dans le mécanisme en cas de réparation.
"Il faut d'abord amorcer l'essence. Et hop, je rebranche la batterie." Là-dessus, elle ouvre sa portière et se glisse avec une aisance à peine croyable dans l'habitacle. Le moteur démarre. Marche arrière dans le hangar, et c'est parti ! Pour un peu, on entendrait les pneus crisser…
"Vous comprenez maintenant pourquoi Yvonne est une figure dans notre commune et aux alentours. Quand vous la voyez arriver dans le bourg avec sa 203, et l'énergie qu'elle dégage… Faut la voir pour y croire", sourit Pierre Avoyne, le maire de Norolles, sous le charme de la chouchoute du village où tout le monde en effet reconnaît Yvonne et son carrosse.
"Une leçon de vie à elle toute seule"
"Elle est toujours de bonne humeur, toujours bienveillante. C'est une leçon de vie à elle toute seule. C'est à se demander si elle n'a pas une recette miracle", témoigne, admirative, l'une des habitantes. La réponse fuse : "Il n'y a pas de recette. Faut avancer, c'est tout. Faut pas se croire malheureux quand on ne l'est pas. Faut aller de l'avant.
Moi, j'ai 680 € de retraite. Eh bien, c'est comme ça. Faut faire avec. Il suffit d'allumer la télé pour voir qu'on n'est pas si mal lotis que ça."
Alors, qu'à cela ne tienne, elle revient discrètement à la voiture. "Elle a coûté 645 000 francs à l'époque. On n'avait pas beaucoup d'argent. On vivait tous les quatre à la ferme avec mes parents et mon frère. On avait 12 vaches.
Toute notre vie, on a vendu notre beurre. Jamais un seul litre aux industriels. Quand mes parents sont décédés, on est restés tous les deux dans cette ferme où nous sommes nés. Et la vie est passée comme un souffle."
Là-dessus, elle tourne à nouveau la clé. La 203 démarre encore au quart de tour tandis que la "jeune fille" espiègle sourit une nouvelle fois : "La dernière fois qu'ils m'ont demandé mon permis, je l'ai tendu au gendarme en lui disant : Regardez bien attentivement, monsieur l'agent : vous allez trouver toute votre vie là-dedans !"
Ce médecin achète la voiture la plus chère au monde.
A l’intérieur de la voiture parmi le plus chère au monde | Photo : Pixabay