Comment la pandémie de Covid-19 et les gels compliquent la vie des SDF à Marseille
Le coronavirus a touché durement toutes les couches de la société. Parmi les plus atteints, les SDF. À Marseille, ces derniers ont de plus en plus la vie dure.
La crise sanitaire commencée en Chine en 2019, s’est mondialisée en 2020. Malheureusement, cette crise a enjambé allègrement 2021. La France fait partie des pays les plus atteints.
Ce n’est pas seulement au niveau sanitaire que le virus agit, les domaines économiques et sociaux ont été également impactés. Dans la ville de Marseille, les SDF se retrouvent dans une fâcheuse situation.
De l'aide apportée à un camp de SDF | source : Getty Images
UNE PRÉCARITÉ INSOUTENABLE
Parmi les objectifs que s’étaient fixés Emmanuel Macron, il y avait la sécurité de domicile pour tous. En effet, le président avait promis qu’aucune personne n’aurait plus à coucher dans la rue avant la fin de 2017.
Et pourtant, en 2021, il y a encore partout en France, des personnes qui n’ont pas de domicile, obligé de dormir dans la rue tout en bravant les conditions climatiques, parfois extrêmes.
En plus déjà du fait que des SDF sont déjà morts de froid sur des bancs publics, survient une autre chose beaucoup plus dangereuse. Il s’agit du Coronavirus. Un virus terrible qui oblige les gens à se tenir à au moins un mètre de distance, les uns des autres.
Marseille qui est une des villes françaises où l’on retrouve le plus grand nombre de personnes au seuil de la pauvreté, la situation prend une tournure dramatique, notamment pour les SDF.
Un sans-abri | source : Getty Images
Actuellement, la ville hébergerait près de 14 000 sans-abris dont certains sont des migrants ou des Roms. Il est donc probable de croiser un SDF à chaque coin de rue.
De nombreux SDF sont peu désireux de rejoindre les centres d’hébergement. Ces derniers étaient considérés par eux comme plus périlleux que la rue. En dehors du danger que représente le coronavirus, il y a également les hépatites que des SDF traînent avec eux.
Pour ceux qui veulent cependant y aller, ils sont confrontés à un autre problème, il s’agit du manque de place dans ces centres. À Marseille par exemple, les 1 200 places prévues pour accueillir les SDF se révèlent largement insuffisants.
DES SOLUTIONS PROPOSÉES
La France est confinée depuis de nombreux mois. Les habitants sont appelés à rester chez eux et à travailler le plus possible à partir de leur domicile. Mais qu’en est-il de ceux qui n’ont pas d’endroit pour se confiner ?
Nombreux sont les SDF qui ne savent plus à quel Saint se vouer à Marseille. Les centres qui sont censés les accueillir, sont fermés pour juguler la propagation de la maladie. Ce qui oblige les SDF à rester dans la rue trop longtemps.
Un camp de sans-abri | source : Getty Images
Ce problème a atteint la conscience des pouvoirs publics qui ont décidé d’agir. En effet, 50 personnes et principalement des familles ont pu être logées temporairement dans des hôtels.
Mais pour les associations qui viennent en aide à cette couche de la population, cette solution est insuffisante. Selon ces associations, le gouvernement devrait réquisitionner les logements vides à Marseille afin d’y mettre les sans-abris.
D’après Fathi Bouaroua, coprésident de la communauté Emmaüs Pointe-Rouge, sur les 40 000 logements qui sont actuellement vacants à Marseille, l’État devrait en louer 4 000 pour mettre en sécurité les SDF.
En ce qui concerne les règles d’hygiène de base, là aussi, se trouve un véritable problème. Il y a un manque de douches et de toilettes à l’usage du public à Marseille. Alors que les gens sont conviés à se laver régulièrement les mains, comment peuvent faire ces gens qui vivent sans eau, et dans des conditions d’insalubrité notoire ?
L’HISTOIRE DE KEVIN, UN SANS-ABRI DE 30 ANS
C’est une bien triste histoire que celle de Kevin, un SDF de 30 ans qui a été retrouvé mort de solitude.