Selon Emmanuel Macron, les aides sociales coûtent un "pognon de dingue" sans résoudre la pauvreté
A la veille d’un discours "stratégique" sur la politique sociale, mercredi à la Mutualité, l’Elysée a posté sur Twitter une vidéo des préparatifs du président.
Comme rapporté par le site internet du journal Le Monde, le 12 juin, une vidéo d'Emmanuel Macron est apparue en ligne. Sur celle-ci, on le voit en train de peaufiner le discours qu'il doit tenir devant le congrès de la Mutualité française, mercredi 13 juin.
Et ses paroles ont bien entendu fait réagir. Sur cette fameuse vidéo, voici ce qu'on peut l'entendre dire :
"On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas."
Les images ont été publiées sur Twitter par sa directrice de communication, Sibeth Ndiaye. Le président résume ses pensés devant ses collaborateur, dans un langage familier.
"Je vais faire un constat qui est de dire : on met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif. Toute notre politique sociale, c’est qu’on doit mieux prévenir – ça nous coûtera moins, ensemble – et mieux responsabiliser tous les acteurs" , s’écrie le président.
"Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres. On doit avoir un truc qui permet aux gens de s’en sortir. Par l’éducation..."
"Il faut prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté. Et sur la santé, c’est pareil. Tout le système de soins que je veux repenser, c’est aller vers plus de prévention pour responsabiliser, y compris les acteurs de soins."
"C’est dans ce contexte-là qu’on fait le reste à charge zéro. (…) C’est une politique de responsabilité car tout le monde va au pot, (…) je demanderai des efforts aux mecs qui font des lunettes, aux types qui font des verres."
"Là, c’est cohérent. Sinon vous n’aviez pas de fil directeur…, lance-t-il à ses collaborateurs à propos du discours qu’ils lui proposent. C’était de la lasagne à la feta avec de la paella !"
Et les mots d'Emmanuel Macron ont été beaucoup critiqués par certaines personnes. Valérie Rabault, qui est à la tête des députés PS, estime que "les propos et le ton [n’étaient] pas adaptés à un président de la République française."
"La sécurité sociale (…) c’est notre modèle français, qui a des racines très fortes. Quand on est président de la République, on doit faire tout pour le protéger."
Le secrétaire du PS, Olivier Faure, va dans son sens : "Macron flatte les égoïsmes et surfe sur les clichés – les pauvres ne font pas d’efforts, trop d’aides – afin de promouvoir une politique libérale qui ne fera qu’accroître la détresse et pauvreté."
Laurence Sailliet, porte parole des républicains, a quant à elle critiqué la forme plutôt que le fond :
"Un président ne peut pas dire ça. On est dans la continuité du "sans-dents" de François Hollande, avec la théâtralisation en plus."