Un prêtre a trouvé un moyen de soutenir le mouvement des Gilets jaunes pour Noël
Un prêtre a décidé d'apporter l'esprit de Noël jusqu'aux Gilets jaunes qui militent dans le vent froid de l'hiver.
Joseph Nurchi va en effet se rendre sur le rond-point des Quatre-Chemins le 24 décembre à minuit afin de célébrer la messe de Noël. Une façon pour ce prêtre de Somain de prouver son soutien au mouvement national.
Le père Joseph Nurchi est bien connu dans la maison puisqu'il était ouvrier avant de devenir un homme de foi et les militants qu'il va rejoindre pour Noël sont des gens qu'il connait bien: "Ces dernières années, j’ai marié quinze couples qui sont sur ce rond-point".
Il est très apprécié pour sa gentillesse, la proximité dont il fait preuve avec ses paroissiens et son grand sens de l'humour. Et cela fait déjà plusieurs semaines qu'il pense à faire ce déplacment sur le rond-point des Quatre-Chemins afin de permettre aux Gilets jaunes qui le souhaitent de pouvoir assister à la messe de Noël tout en continuant à protester.
"J’étais venu déposer une gerbe avec eux aux Monuments aux morts et quelqu’un a dit,ce serait bien qu’il y ait une messe. L’idée a fait son chemin," explique Joseph Nurchi.
Et il faut aussi dire que le prêtre partage leurs idées, ayant lui aussi porté son Gilet jaune à plusieurs reprises depuis le 17 novembre. Il n'est cependant absolument pas en accord avec les débordements violents que l'on peut voir en marge des manifestations.
"Je suis allé sur un premier rassemblement dans le Denaisis, mais il y a eu des casseurs donc je suis parti. Ici, il n’y a pas de manifestations violentes. J’aime leur façon de résister. "
S'il manifeste avec eux, c'est parce qu'il comprend que certaines personnes ne supportent plus la situation actuelle et ont le "désir de vivre mieux". Pour lui, c'est le président qui est à blâmer pour les proportions que le mouvement a pris: "Macron pousse à la violence. Il a un profond mépris des gens. Il s’est foutu des gens avec les 100 €."
"Ils ne veulent pas des lingots d’or et des Mercedes. Ils ne veulent pas s’enrichir, mais ils veulent que leurs salaires soient des salaires et leurs retraites, des retraites," continue l'homme de foi.
Et bien qu'il soit prêt à tous les efforts pour être à leurs côtés et qu'il les soutienne, le prêtre a cependant peur de voir un avenir plus sombre se profiler à l'horizon: " J’ai peur que ce soit les prémisses de quelque chose de plus grave car lorsque l’on ne respecte pas les petits et les anciens, c’est la fin d’une civilisation, d’un système économique" déclare-t-il.
Et malheureusement, ce n'est pas la nouvelle selon laquelle plusieurs des mesures évoquées en novembre par le gouvernement ne seront finalement pas mises en place qui va calmer les Gilets jaunes et leurs revendications.