Marion Larat, victime d'un AVC à l'âge de 19 ans, émet un témoignage émouvant

En 2006, elle a été victime d’un AVC massif, qui depuis, l'a handicapée à 65 %. Après avoir sonné l’alarme sur la pilule 3e génération, Marion Larat, maman de 31 ans continue aujourd’hui dans sa lutte et souhaiterait voir une adaptation de son histoire à l’écran.

Marion Larat. Son histoire a fait son petit bonhomme de chemin après son AVC massif, puis sa plainte contre le directeur général de Bayer Santé pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine".

Désormais, handicapée à 65 %, épileptique, n'ayant plus le contrôle de sa main droite recroquevillée (droitière de naissance), d'une démarche et une élocution assez difficile et surtout, ayant cette frange brune qui encadre son visage, Marion Larat n'a qu'un seul désir de nos jours - voir son histoire adaptée sur les écrans (petits ou grands) ou sur les scènes de théâtre, afin de sensibiliser le plus grand nombre et continuer de sauver des vies.

"Cela a fait beaucoup de bruit à l’époque mais aujourd’hui on retombe dans le déni. Or, il faut continuer d’alerter sur les risques. Toutes les femmes ne les connaissent pas. Celles qui étaient des petites filles lorsque mon histoire a éclaté sont désormais des adolescentes ou des jeunes femmes qui doivent être informées avant de commencer leur contraception. Je veux qu’elles puissent débuter leur vie intime en toute sécurité", raconte-elle à son interlocuteur du Parisien dans sa demeure de Bordeaux alors qu'elle lui montrait une trousse de clés USB de plusieurs couleurs et un tas d'enveloppes sur son bureau.

Elle veut voir son histoire portée à l’écran

Dans ces documents, se trouve l'épopée de la jeune femme. Et, elle comptait à partir de mercredi, entamer son envoi d'une quinzaine de courriers à des réalisateurs, metteurs en scène et acteurs. Le tout, dans l'objectif et le bel espoir que son histoire toucherait le cœur de l'un d'entre eux pour que sa vie et son expérience puisse être partagée à travers une adaptation à cinématographique ou sur théâtrale.

Voulant faire un impact sur les esprits de ses contemporains, elle croit que l'une des meilleures façons de le faire serait une adaptation de son ouvrage publié aux éditions Stock, en 2013, intitulé la Pilule est amère. Ainsi, toutes ces filles qui ont perdu leurs vies dans un cas similaire pourraient être honorées, selon elle.

Entre autres, si elle cible Thierry Lhermitte c'est probablement pour sa grande implication dans le domaine médical. Charlotte Gainsbourg et elle partagent des traits de ressemblance, donc elle pourrait bien interpréter son rôle, qui sait? Quant à Julie Gayet, cette dernière s'adonne à un combat pour les droits des femmes, pourquoi ne pas inclure ces faits dans ce cadre-là également? Et, si on se souvient bien, Martin Hirsch qui fonctionne aujourd’hui en tant que patron des hôpitaux de Paris, était bien d'avis qu'on élargisse le curriculum des études médicales en y introduisant l’histoire de Marion. Raison de plus pour une adaptation sur scène.

Selon Marion, en dépit du fait que la pilule constitue, pour une grande partie des femmes, un moyen contraceptif sûr, le fait qu’elle cause "trop" d'incidents tragiques allant même jusqu'à de nombreux cas de décès annuellement, exigent beaucoup plus de donner l'alerte sur elle.

De plus, elle estime qu'à cause du facteur II de Leiden dont elle était déjà souffrante à l'époque, qui cause une anomalie de la coagulation du sang, elle n'aurait pas dû être prescrite sa pilule (Meliane).

Voulant faire un impact sur les esprits de ses contemporains, elle croit que l'une des meilleures façons de le faire serait une adaptation de son ouvrage publié aux éditions Stock, en 2013, intitulé la Pilule est amère.

Un retour sur l’histoire de l'AVC de Marion Larat

Un soir de juin 2006, Marion qui avait 19 ans, se préparait pour rejoindre son amoureux, quand elle s’effondre dans sa salle de bains sous le poids d'un AVC massif. S'ensuivent alors un coma de trois jours duquel elle se relèvera hémiplégique et aphasique. Elle subira ensuite neuf opérations au CHU de Bordeaux, et sera soumise à des mois en centre de rééducation. Elle ne deviendra plus jamais la même Marion Larat, étant handicapée à 65 %.

Puis, ce fut le commencement de toute une série de batailles médico-judiciaire, et une position de militante. En 2010, le lien entre son AVC avec la pilule a été établi par la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux de la région Aquitaine. Le 14 décembre 2012, Scandale! Elle déposera une plainte contre le directeur général de Bayer Santé pour avoir involontaire portée atteinte à l'intégrité de sa personne.

Après le son d’alerte déclenché par Marion et la tempête médiatico-judiciaire qui découle de sa plaine, les ventes de ces contraceptifs chutent en 2014 de 60 %, ce qui occasionnera un renforcement des conditions de prescription. Marion est maintenant maman d'un beau fils, Armand, qui aura bientôt deux ans. Elle le considere comme "sa revanche".