“Mourir d’aimer” : amour, prison et se tuer - les différences avec l’affaire Russier
Le 1 mars 2021, la chaîne France 5 a diffusé “Mourir d’aimer”, un film réalisé par André Cayatte il y a exactement cinquante ans. Il a été inspiré sur l’affaire Gabrielle Russier, une histoire d’une professeure amoureuse de son élève, mineure.
“Mourir d’aimer” a été dévoilé sur le petit écran en 1971. Le film en question a été un succès et a réussi à attirer près de 6 millions d’entrées pour la sortie en salle.
Mais ce que certaines personnes ne savent pas, c’est que “Mourir d’aimer” a été inspiré d’une histoire vraie, l’affaire Gabrielle Russier.
UN FAIT DIVERS TRÈS MÉDIATISÉ À L'ÉPOQUE
En 1968, Gabrielle Russier (rebaptisée Danièle Guénot dans le film), cette professeure de lettres marseillaise de 30 ans est tombée amoureuse d’un de ses élèves, tout juste âgé de 16 ans.
Dans la fiction, le jeune garçon de 16 ans à l'époque, Christian Rossi, est incarné par Bruno Pradal et a été renommé Gérard Leguen.
Amoureux de sa professeure, lui aussi, Christian Rossi ne voyait pas l'âge comme étant une barrière pour les empêcher de s’aimer. Mais ses parents, si. Ils se sont d’ailleurs opposés à leur relation.
Christian Rossi, qui ne voyait pas les choses de cet œil, a alors décidé de tout faire pour que son amour pour Gabrielle Russier triomphe coûte que coûte. Il est même allé jusqu’à emménager chez sa bien-aimée après avoir sillonné l’Europe avec celle-ci.
GABRIELLE RUSSIER, CONDAMNÉE À DOUZE MOIS DE PRISON
Toujours décidés de les séparer, les parents du jeune homme ont envoyé leur fils dans un lycée d'Argelès afin de l'éloigner de la professeure. Celui-ci a accepté, mais à la seule condition qu’il pourrait continuer à écrire à Gabrielle Russier.
Ces conditions ont été respectées, hélas les lettres ont été interceptées. Christian Rossi a alors fugué et a rejoint sa bien-aimée. Suite à cela, le père du jeune homme a porté plainte pour “enlèvement et détournement de mineur”.
La professeure a été incarcérée le mois suivant les plaintes des parents de Christian. Elle ne restait que cinq jours en prison des Baumettes parce que son amant a réussi à obtenir gain de cause auprès du juge pour enfants.
Malheureusement, le jeune garçon de 16 ans fait de nouveau une fugue alors qu’il a été interné dans une clinique psychiatrique. L'enseignante endure alors cinquante jours de prison.
En juillet 1969, un procès s’est tenu, condamnant ainsi Gabrielle Russier à 12 mois de détention avec sursis, ainsi qu’à 1.500 francs d'amende et un franc symbolique de dommages et intérêts pour les parents.
“Gabrielle Russier n’était pas une prédatrice”
Face à cette situation, un mois avant son procès en appel, la professeure s’est suicidée par intoxication au gaz. Elle a été enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
L’affaire a marqué le public de l’époque. Si certains évoquent une histoire d’amour impossible, d’autres voient une relation abusive entre un adolescent et une femme plus âgée que lui.
Mais pour Pascale Robert-Diard :
“Gabrielle Russier n’était pas une prédatrice.”
Tandis que pour la co-autrice de “Comprenne qui voudra” :
“Elle est devenue, à elle seule, le symbole des ‘horreurs’ de Mai 68... Aujourd’hui, on la redécouvre dans un contexte différent, celui où l’on fait le procès de 1968 et des excès de la libération sexuelle.”
L’HISTOIRE DE BRIGITTE ET EMMANUEL MACRON
L’affaire Gabrielle Russier fait penser à l’histoire d’Emmanuel Macron et Brigitte. En effet, ils se sont aimés malgré leur différence d'âge et à l’époque, Brigitte Macron était professeure.
Le couple Macron. | Photo : Getty Images
Tout comme les parents de Christian Rossi, les parents du président n'étaient aussi pas d’accord de leur relation. Ils avaient même voulu porter plainte, mais la grand-mère Manette s’est opposée.