Le partenaire non-binaire de Frédéric Leclerc-Imhoff, tué en Ukraine, est déçu par les articles concernant le journaliste

Le lundi 30 mai 2022, Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFMTV, a perdu la vie alors qu’il couvrait une opération d’évacuation de civils en Ukraine. Sa mort a fait réagir les autorités françaises, mais aussi son compagnon et sa maman.

Le jeune journaliste de 32 ans a perdu la vie de manière tragique. Alors qu’il était dans un bus escorté par la police, il a été mortellement touché au cou par les éclats d’un obus russe.

Sa mort a fait réagir les autorités françaises. Son employeur et le président de la République lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux. Plusieurs médias ont décrit le valeureux journaliste, mais ce n’était manifestement pas du goût de ses proches.

Son compagnon et sa maman ont réagi afin d’éviter que son nom et sa mémoire soient ternis. Décryptage.

DÉCÈS D'UN JOURNALISTE FRANÇAIS DE BFMTV EN UKRAINE

Frédéric Leclerc-Imhoff est l’un des nombreux journalistes qui couvrent la guerre qui se déroule en Ukraine depuis le 24 février 2022. C’était le second voyage en Ukraine de ce journaliste de BFMTV. Il était en pleine couverture d’une opération d’évacuation lorsqu’il a perdu la vie près de Severodonetsk, à l'est du pays.

Selon les informations fournies par les responsables de la chaîne, le jeune homme de 32 ans a été mortellement blessé au cou par un éclat d’obus russe ayant percé le bus blindé dans lequel il se déplaçait.

Bien que le véhicule fût escorté par des voitures de police, le journaliste, pourtant équipé d’un casque et d’un gilet pare-balles, n’a pas pu échapper aux éclats du pare-brise qui se sont logés dans son cou.

Selon les mêmes informations, son collègue, Maxime Brandstaetter, a également été blessé.

La chaîne pour laquelle il travaillait depuis 6 ans lui a rendu hommage dans la foulée :

"Cet événement tragique nous rappelle les dangers encourus par tous les journalistes qui depuis plus de trois mois rapportent ce conflit au péril de leur vie",

a-t-on pu lire.

EMMANUEL MACRON REND HOMMAGE À FRÉDÉRIC LECLERC-IMHOFF

Après l’annonce publique du décès de Frédéric Leclerc-Imhoff, Emmanuel Macron a réagi en exprimant sa peine sur Twitter.

Dans un premier tweet, il a écrit ceci :

"Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d'un bus humanitaire, aux côtés des contraintes civiles de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché".

Dans un second tweet, il a réitéré le soutien de la France à la famille de ce valeureux journaliste, ainsi qu’à toutes les personnes engagées dans cette guerre :

"Je partage la peine de la famille, des proches et des confrères de Frédéric Leclerc-Imhoff, à qui j'adresse mes condoléances. À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d'opérations la difficile mission d'informer, je veux rediriger le soutien inconditionnel de la France".

Quelques heures auparavant, le ministre français des Affaires étrangères demandait une "enquête transparente" pour découvrir ce qui s’est exactement passé.

LE PARTENAIRE DE FRED N'EST PAS D'ACCORD AVEC UN ARTICLE ÉCRIT SUR SON ÊTRE CHER

La mort de Frédéric a touché plusieurs personnes, dont sa maman et son compagnon. Ce dernier, prénommé Sam, a posté un long texte sur Instagram pour rendre hommage à son chéri disparu, mais pas seulement. Il a tenu à réagir parce qu’il n’est pas d’accord avec tout ce qui a été dit sur la Toile au sujet de Frédéric.

Voici un extrait de son message posté dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2022 :

"J'écris ce post à 4h du mat, après avoir écumé tous les articles ‘qui était Frédéric Leclerc-Imhoff’. Il n'y en a aucun qui est juste, aucun qui retranscrit la personne que j'aimais et que j'ai perdu hier en Ukraine. Les récupérations politiques que je lis me donnent déjà envie de gerber. J'ai envie de lui rendre justice avec mes mots, autant que possible".

Il a continué ainsi :

"Ça faisait tout juste 1 an que j'étais avec Fred. On avait matché de suite, j'aimais son côté sensible, à l'écoute et engagé. On pourrait discuter de l'actu pendant des heures, son métier le passionnait malgré la précarité du statut de pigiste et les horaires de l'enfer qu'on lui imposait depuis des années".

Sam a été marqué par la personnalité de son défunt chéri :

"C'était quelqu'un de passionné qui n'avait pas peur de le dire. Il m'avait dit 'je t'aime' au bout de quelques semaines, on avait dit f*ck à la sobriété imposée et aux faux-semblants des débuts de relation (…) Il était aussi là quand ça n'allait pas, quand j'en pouvais plus de ce monde de brutes et que j'avais besoin de le serrer dans mes bras",

a-t-il écrit.

Il a conclu en disant :

"Voilà, Fred est mort hier et j'ai l'impression que le temps s'est suspendu. Quand il est parti en Ukraine, on se disait qu'un mois sans se voir, c'était vraiment trop long. Un mois, c'est devenu le reste de ma vie".

LES PAROLES DÉCHIRANTES ET DURES DE LA MÈRE DE FRÉDÉRIC : "MOI, AU MOINS, MALGRÉ LA DOULEUR, JE SAIS POURQUOI MON FILS EST MORT"

Dans un communiqué officiel publié le 30 mai 2022, l’agence de presse russe Tass, a déclaré que Frédéric Leclerc-Imhoff était "un mercenaire engagé dans la livraison d’armes aux forces armées".

Cette sortie médiatique a provoqué le courroux de la maman du journaliste disparu. Dans un message publié par BFMTV, elle a répondu au Tass de la manière suivante :

"Votre communiqué me donne la nausée. Bien sûr, vous cherchez lâchement à vous dédouaner, mais sachez que jamais vous ne réussirez à salir sa mémoire".

Elle a ensuite envoyé toutes ses pensées aux parents qui ont perdu leurs enfants dans cette guerre.

Pour finir, elle dit :

"Moi, au moins, malgré la douleur, je sais pourquoi mon fils est mort. Un jour, les véritables responsables de cette absurdité criminelle devront rendre des comptes".

Nous sommes de tout cœur avec la famille de Frédéric Leclerc-Imhoff, ainsi que tous ceux qui ont perdu un être cher dans cette guerre.

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