Émilie Dequenne avait "peur de perdre" son mari, mais il l'a soutenue jusqu'au bout — 10 photos ensemble

Le monde du cinéma pleure la disparition d'Émilie Dequenne dont le talent et la sensibilité ont marqué le septième art. L’actrice belge est décédée dimanche 16 mars 2025 à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif, après un combat acharné contre un cancer rare. Elle a rendu son dernier souffle entourée des siens notamment son époux, Michel Ferracci, qui l’a soutenue jusqu'au bout avec une tendresse indéfectible.

C’est en octobre 2023, qu’Émilie Dequenne a annoncé être atteinte d'un cancer de la glande surrénale. Après une rémission en avril 2024, année pendant laquelle elle joué dans trois films, l’actrice a révélé en décembre dernier, une récidive.

Malheureusement, la maladie a fini par l’emporter. L’actrice a laissé derrière elle, une jeune fille de 23 ans, un époux dévoué, et une filmographie impressionnante.

Une carrière marquée par l'émotion et l'engagement

Née en 1981 à Beloeil, en Belgique, Émilie Dequenne a grandi dans un milieu modeste, bercée par l'amour du théâtre et du cinéma. Dès l'âge de huit ans, elle s’est inscrite à des cours de comédie, animée par le rêve de fouler les planches et d'incarner des personnages marquants.

Ce rêve ne l’a jamais quitté. Après avoir poursuivi des études de sciences politiques, elle s’est retournée vers sa véritable passion. Sa vie a d’ailleurs basculé en 1999 alors qu’elle décrochait son tout premier rôle; le rôle principal dans Rosetta de Luc et Jean-Pierre Dardenne.

Bien qu’âgée de 17 ans seulement, elle a su s’imposer parmi plus de 2 000 candidates, grâce à une détermination et une intensité à l'image de son personnage. Son interprétation bouleversante d'une jeune femme prête à tout pour s'en sortir dans un monde impitoyable lui a valu la Palme d'or d'interprétation féminine au Festival de Cannes. Une distinction qui a propulsé sa carrière sur le devant de la scène internationale.

Loin de se reposer sur ce premier succès, Émilie Dequenne a continué à nourrir sa passion en explorant une multitude de genres cinématographiques.

Elle a enchaîné rapidement avec Le Pacte des loups (2001), un film d'aventure historique réalisé par Christophe Gans, où elle a incarné l'élégante et mystérieuse Marianne de Morangias aux côtés de Vincent Cassel et Monica Bellucci. Ce rôle était un véritable tournant et a démontré son aisance à passer d'un registre dramatique à une superproduction en costumes.

Elle a poursuivi sur cette lancée en jouant des personnages complexes et nuancés. Dans Oui, mais... (2001), elle a incarné une jeune fille en pleine introspection face à Gérard Jugnot, puis a crevé l'écran dans Une femme de ménage (2002) aux côtés de Jean-Pierre Bacri sous la direction de Claude Berri. Sa filmographie s’est diversifiée avec des comédies (Mariées mais pas trop), des drames (L'Équipier de Philippe Lioret en 2004) et des rôles plus sombres (Avant qu'il ne soit trop tard).

En 2005, elle s’est distinguée dans deux films d'époque : Le Pont du roi Saint-Louis et La Ravisseuse d'Antoine Santana. Ces prestations ont alors confirmé son aptitude à incarner des figures féminines fortes et nuancées.

En 2009, elle a brillé de mille feux sous la direction d'André Téchiné dans La Fille du RER, inspiré d'un fait divers médiatisé, puis a partagé l'affiche avec Omar Sharif dans J'ai oublié de te dire, un drame sur l'identité et la peinture. Toujours curieuse d'explorer de nouveaux genres, elle a rejoint le casting de La Meute, un survival horrifique à la française.

En 2012, sa carrière a marqué un nouveau tournant avec À perdre la raison, un drame inspiré d'un tragique fait divers belge. Son interprétation poignante d'une mère de famille désespérée lui a valu plusieurs distinctions, notamment le Magritte de la meilleure actrice et le Prix d'interprétation féminine dans la section Un Certain Regard à Cannes.

Après cette performance saluée, elle a alterné entre thrillers (La Traversée, Möbius), drames (Les Hommes du feu) et comédies (Divin enfant). Elle a, également, collaboré avec le réalisateur Lucas Belvaux en 2017 dans Chez nous, un film abordant les mécanismes de l'extrême droite en France.

En 2021, son talent a été reconnu avec une des plus prestigieuses distinctions dans le monde du cinéma, le César du meilleur second rôle féminin pour Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait d'Emmanuel Mouret. Elle a continué de subjuguer le public avec des rôles dans Close (2022) de Lukas Dhont, un drame intense sur l'amitié et le deuil, et dans le biopic Marinette.

Un combat acharné, un soutien indéfectible

En 2023, Émilie Dequenne a dû faire face à un drame personnel mettant ainsi sa carrière entre parenthèse. En octobre, l’actrice a révélé qu’elle était atteinte d’un rare cancer de la glande surrénale et qu’elle luttait contre la maladie depuis plusieurs mois avec à ses côtés, son époux, l'acteur Michel Ferracci.

Le couple s’est rencontré pour la première fois en 2008 alors qu’Émilie Dequenne était séparée de son premier amour, Alexandre Savarese, depuis trois ans. En 2014, ils ont convolé en justes noces. Dévoué, Michel Ferracci a soutenu son épouse jusqu’au bout dans son combat difficile contre la maladie.

"Merci d’être à mes côtés, nous nous sommes dit OUI pour le meilleur et pour le pire. Nous bâtissons le meilleur chaque jour, même si nous devons traverser le pire. Je t’aime, j’aime notre famille, j’aime tout de nous, à l’infini et au-delà", avait-elle confié à son compagnon en octobre 2024, sur Instagram, à l'occasion de leur dixième anniversaire de mariage.

Présent aux côtés d’ Émilie Dequenne à chaque étape de sa lutte acharnée contre la maladie, Michel Ferracci a été un pilier de force et de tendresse, ne cessant jamais de lui témoigner son amour.

Alors que la maladie gagnait du terrain, l’actrice a renouvelé cette déclaration d’amour pour la Saint-Valentin. Elle a publié sur Instagram une photo d’elle et de son époux tendrement enlacés avec en légende : "Mon Valentin, quelle immense chance j’ai de t’avoir chaque jour à mes côtés. Et comme je suis fière de toi. Je t’aimais je t’aime et je t’aimerai". Un témoignage poignant de cet amour sans faille qui a su tenir même dans les épreuves les plus difficiles.

Avant de s’éteindre, l’actrice a signé la fin de sa carrière en participant, en 2024, à trois nouveaux films : Colocs de choc, une comédie dramatique où elle joue une neurologue, Survivre, un film de Frédéric Jardin où elle tient le rôle principal, et TKT, un drame sur une mère confrontée à l'hospitalisation de sa fille.

Elle a ainsi laissé derrière une empreinte indélébile dans le cinéma, avec un héritage artistique précieux. Actrice de talent et de conviction, elle restera une source d’inspiration pour les générations de comédiens et de cinéphiles, portée par des rôles qui continueront de marquer les esprits.