Odile, 13 ans : 'J’ai été vendue pour devenir la quatrième épouse d’un homme de 50 ans'
Voici l'histoire d'Odile, qui a vécu l'enfer à ses 13 ans.
À l'occasion de la journée internationale de la fille, Le Monde a republéi un article datant de 2017.
C'est dans la commune de So Ava, au sud du Bénin, que le cauchemar a commencé pour Odile alors qu'elle n'avait que 13 ans.
Je ne me doutais de rien. Un matin, à mon réveil, ma mère m’a envoyée puiser de l’eau dans une maison voisine. Là, j’ai été agressée et enlevée par quatre hommes qui m’ont conduite dans une petite chambre. Un autre homme d’une cinquantaine d’années est arrivé, c’était une connaissance de mes parents. Il m’a informée que, désormais, j’étais sa quatrième épouse."
L'EVASION
Elle a par la suite été victime de sévices sexuels, mais a fini par s'évader :
"Parce que je lui résistais, j’ai été battue et isolée dans une chambre. Un matin, j’ai escaladé les palissades de ma douche et j’ai sauté dans le lac, car la maison était construite sur pilotis. Je n’ai eu la vie sauve que grâce à une embarcation qui passait. Les passagers, en route vers Porto-Novo, ont remarqué que je me débattais dans l’eau."
Comme rapporté par Le Monde, une fille sur dix est mariée avant ses 15 ans au Bénin et trois filles sur dix avant leurs 18 ans.
Les jeunes filles sont mariées de force par leurs tuteurs ou parents avant même que leur physique n'ait atteint sa maturité, dans le but de devenir épouses et mères.
LE TEMOIGNAGE DE JEANNE
Une jeune fille du nom de Jeanne a été mariée de force à 11 ans et a récemment témoigné :
"J’ai été tellement violée par cet homme que souvent je pissais du sang. C’est après avoir été recueillie par les sœurs salésiennes que j’ai été informée, après un dépistage, que j’étais infectée par le VIH."
LE GOUVERNEMENT ESSAIE DE CHANGER LES CHOSES
Le gouvernement est conscient de cette situation et le Bénin a alors promulgué la loi sur le Code de l'enfant en Décembre 2015, votée à l'unanimité au parlement.
"Les parents qui marient leurs enfants avant 18 ans risquent un emprisonnement de trois à dix ans et une amende de 100 000 à 500 000 francs CFA [de 150 à 760 euros]."
Cependant, à So Ava, le centre de la promotion sociale contineu de recevoir environs deux filles victimes de mariage chaque mois.