Tulle: Jean Viacroze âgé de 104 ans, l'un des derniers témoins de la tragédie du 9 juin 1944, est décédé
Jean Viacroze, le derniers survivant du massacre des pendus de Tulle, est décédé.
C'est à l'âge de 104 ans que le Tulliste, dernier survivant des pendaisons du 9 juin 1944, s'est éteint. Ses obsèques se tiendront dans la cathédrale de Tulle samedi prochain.
Les pendaisons de Tulle survenues le 9 juin 1944 ont coûté la vie à des centaines de peronnes et Jean Viacroze était le dernier survivant de cette terrible journée.
Cette véritable force de la nature qui a survécu une déportation à Dachau se souvenait de chaque instant de ce calvaire même s'il lui a fallu un certain temps avant d'accepter d'évoquer ces souvenirs douloureux.
Cet ancien coiffeur s'était rapidement engagé dans la Résistance aux côtés de ses amis afin d'enrayer la montée du fascisme partout en Europe et il était venu en aide aux réfugiés antifascites italiens ainsi qu'aux républicains espagnols.
"Tous mes copains étaient dans la Résistance. Ils faisaient sauter les pylônes, les transformateurs, les voies ferrées."
LE 9 JUIN 1944
Le 4 juin 1944, Jean comptait se rendre dans le maquis afin de se battre aux côtés des résistants mais se retrouve coincé à Tulle par les premiers bombardements.
Alors qu'il ouvre par hasard les persiennes de sa maison aux environs de 13 heures, il est aperçu par un soldat allemand qui lui demande de le suivre. Il arrive ainsi à la Manu où un tri est effectué.
"Arrivés vers la gare, on a vu les cordes, déjà prêtes, secouées par le vent"
Avec les autres personnes emportées, il regarde, impuissant, plus de trente personnes être ainsi pendues tandis que leurs bourreaux déjeunaient et rigolaient comme si de rien n'était.
LE DÉPART POUR DACHAU
Le 2 juillet 1944, il prend le train de la mort depuis Compiègne.
"n était asphyxiés, sans rien à manger ni à boire. Je suis rescapé du train de la mort. Plus tard, j'ai vu un kapo allemand porter des bottes d'un de mes copains, mort dans ce train"
Après Dachau, il a été transporté dans différents camps de concentration, et heureusement, il a fini par quitter Innsbruck grâce à un semi-remorque et à atteindre la Suisse.
"On a traversé la Suisse en train. A la gare de Genève, ils sont venus pour prendre nos identités, qui ont été diffusées par la radio. C'est ainsi que ma femme a appris que j'étais encore en vie"