Les témoignages des parents de Evaëlle, 11 ans victime de harcèlement scolaire
Evaëlle victime de harcèlement à l’école a décidé de mettre fin à ses jours.
Scolarisée au collège Isabelle-Autissier depuis la rentrée, la petite fille a dû changer d'établissements après que ses parents ont porté plainte en février.
Malheureusement les harcèlements subis par la jeune fille ont continué dans le nouvel établissement qu’elle a intégré, ce qui a poussé la petite à se suicider le 21 juin 2019. Le personnel scolaire n’est pas exempt de reproche selon ses parents.
La petite Evaëlle a intégré le collège Georges-Duhamel en février après que ses parents ont eu connaissance du problème et porté plainte en conséquence.
Une nouvelle plainte a d'ailleurs été déposée depuis le drame. Sa mère Marie explique qu’il faut prendre le mot harcèlement au “sens large” du terme. Ses parents expliquent aussi dans le journal Le Parisien que les enfants n'étaient pas les seuls en cause.
De la part de ses camarades Evaëlle a subi des brimades, des insultes et des coups. Ses anciens camarades, eux, fustigent ses professeurs. Une de ses amies témoigne qu’une professeure la traitait de folle et “c’est parti de là” ; un autre témoin rapporte que cette enseignante aimait s’attaquer aux plus faibles.
Les parents d’Evaëlle sont conscients de la faiblesse de leur fille, mais selon eux, Evaëlle n’est pas une élève comme les autres
“Elle était pleine de joie. Une enfant précoce, avec une très grande lucidité. Bien trop grande pour son âge”.
Evaëlle aurait voulu être institutrice et avait une grande empathie pour son entourage.
“Elle voulait être amie avec tout le monde. Souvent dans l'excès et quand on est dans l'excès, on se fait rejeter”
regrette son père.
Les parents soulignent surtout son altruisme.
“Elle était très investie dans le mouvement scout. Avec les témoignages que j'ai reçus, je pense que c'était sa bouffée d'oxygène”
ajoute sa mère.
Sébastien, son père, insiste sur le fait qu’il a élevé ses enfants dans l’empathie, une empathie qui selon lui fait défaut aux jeunes de notre époque.
Pour le père, les enfants ne sont pas conscients du mal qu’ils font car “pour eux, ce ne sont que des moqueries” .Marie elle pense qu’il faudrait apprendre l’empathie à l’école en citant l’exemple de la Finlande.
Ils estiment que les messages de prévention sont à revoir, qu’ils présentent les agresseurs comme des “méchants” et ne montrent pas aux victimes comment sortir de leur situation.
Ils font aussi comprendre que pour un enfant victime ou témoin de harcèlement, aller voir un adulte est “une montagne insurmontable” notamment par la peur d'être traité de “poucave”.
Le mercredi 3 juillet, un dernier hommage a été rendu à la victime de harcèlement scolaire.
La famille et les proches d’Evaëlle se sont réunis dans la salle de la Coupole du crématorium du Père-Lachaise. Suivez ce lien pour avoir plus d’infos sur cet hommage.