“La Sirène du Mississipi” Jean paul Belmondo se montre amoureux face à Catherine Deneuve
“La Sirène du Mississippi” est un film de François Truffaut, tiré d’un roman de William Irish intitulé “Waltz into Darkness” sorti en 1969. Le film met en scène un Louis (Jean-Paul Belmondo) fou amoureux de Marion. (Catherine Deneuve)
Louis Mahé (incarné par Jean-Paul Belmondo) est un fabricant de cigarettes qui vit sur l’île de La Réunion. Il va se marier avec Julie Roussel qu’il a trouvée dans les petites annonces et dont il va rencontrer pour la première fois le jour du mariage.
La jeune femme débarque sur l’île de la Réunion, elle avait une beauté ravageuse et froide, toutefois, elle ne ressemblait pas vraiment à l’image qu’il avait d’elle.
À cela, elle prétextait qu’elle lui avait envoyé une fausse photo, par méfiance. Juste après le mariage, la jeune femme s’enfuit avec la fortune de son mari.
Louis fait alors appel aux services du pointilleux détective Comolli (incarné par Michel Bouquet) pour la retrouver, et revient en France. À Nice, il tombe par hasard sur Julie qui s’appelle en réalité Mario (incarnée par Catherine Deneuve), elle est devenue hôtesse dans une discothèque.
Louis se met en tête de la tuer, mais Julie réussie à le prendre par les sentiments en lui racontant son enfance difficile et prétend être toujours amoureuse de celui qui n’a pas vraiment cessé de l’aimer. Ce couple singulier s’engage alors dans une relation clandestine…
Que ce soit auprès du public ou auprès des critiques : à sa sortie, le film ne rencontra pas le succès escompté. “Il est aisé d’imaginer ce qui a choqué le monde occidental.
La Sirène du Mississippi montre un homme faible (en dépit de son allure), envoûté par une femme forte (en dépit de ses apparences)” se défendit le réalisateur du film.
Il est vrai que le public n’avait pas l’habitude de voir à l’écran un Belmondo ravagé et qui sacrifie tout au nom de la passion explique toujours le réalisateur. Le romantisme effréné, sombre et désespéré, mais aussi son mélange des genres aurait bien pu déconcerter le public.
À l’image de chaque film de François Truffaut, “La Sirène du Mississippi” révèle une grande maîtrise de la réalisation et de la narration, des scènes et des dialogues d’anthologie, des références cinématographique et littéraires savamment distillés.
À travers, ce film François Truffaut traite l’un de ses thèmes préférés à savoir : l’amour fou, dévastateur, et même destructeur. Malgré le fait qu’il s’est fait trahir, Louis va jusqu’à tuer pour celle qu’il aime, et la suivra au péril de sa vie…
Les premières scènes sont de véritables hymnes à la beauté de l’île de La Réunion qui feint un film d’aventures exotique. Mais l’histoire se concentre sur le couple, Marion cette femme fatale, mais ambiguë, et l’emprise qu’elle a sur Louis.
Marion, le personnage interprété par Catherine Deneuve une incarnation de la femme fatale et ambivalente, d’une beauté déconcertante et à la fois énigmatique.
On la voit tantôt froide et cruelle, tantôt fragile, comme les héroïnes de film d’Alfred Hitchcock comme Tippie Hedren dans “Pas de printemps pour Marnie” ou Kim Novak dans “Sueurs froides”.
Le réalisateur a même écrit à Catherine :
“Avec La Sirène, je compte bien montrer un nouveau tandem prestigieux et fort : Jean-Paul, aussi vivant et fragile qu'un héros stendhalien, et vous, la sirène blonde dont le chant aurait inspiré Giraudoux.”
Il faut reconnaître que ce couple tragique et ambivalent ne manque pas de charme. Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo jouaient des rôles en contre-emplois dont ils avaient excellé.
Catherine Deneuve en femme fatale, cupide et manipulatrice, une redoutable sirène qui sait aussi se montrer touchante, à tel point qu’on ne sait plus si elle est amoureuse ou que c’est juste par intérêt. Quand la fortune de Louis s’est envolée, Marion aurait pu lui dire :
“Si tu me possèdes, tu posséderas tout, mais ta vie m'appartiendra”
Pour conclure, ce film est une histoire d’amour entre Louis et Marion, mais aussi à travers eux une déclaration d’amour de Truffaut à Catherine Deneuve.
Souvenez-vous de cette scène où, au coin du feu, décrit le visage de Marion comme un paysage, où Jean-Paul Belmondo semble devenir le porte-parole du cinéaste. Le personnage insaisissable de Catherine Deneuve suscite chez elle seul un intérêt certain pour le film.