Agnès Buzyn: L'histoire de son père, un survivant de l'Holocauste
Agnès Buzyn fait partie des trois femmes candidates à la Mairie de Paris après la démission de Benjamin Griveaux. En 2018, la candidate de 58 ans a découvert un lourd secret de famille que son père a caché depuis des décennies. Découvrez l'histoire de son père, un survivant de l'Holocauste.
Le dimanche 16 février 2020, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, s’est inscrit dans la liste des candidats en lice pour les élections municipales à Paris suites à la démission de Benjamin Griveaux.
En concurrence avec elle se trouve Anne Hidalgo, la fille qui s'est échappée de l'Espagne franquiste, mais aussi la fille d’immigrés, Rachida Dati, ancienne Garde des sceaux de France.
Agnès Buzyn est issue d’une bonne famille, d'une mère psychanalyste spécialisée dans la petite enfance et d’un père chirurgien orthopédique originaire de la Pologne. Elle a passé toute son enfance dans la capitale française et a eu un parcours scolaire très remarquable.
Ce qui lui a d'ailleurs valu la nomination au poste de ministre de la Santé et qu'elle espère également être à la tête de la mairie de Paris pour les élections municipales 2020.
UN LOURD SECRET FAMILIAL
En revanche, la femme politique de 58 ans a connu une vie familiale entourée de mystère et d’un lourd secret. L’année 2018 aurait été une année de découverte pour l’hématologue.
Désormais épouse de Yves Lévy et mère de trois enfants, Agnès Buzyn a fait la découverte d'un "pyjama à grandes rayures noires" caché dans le placard de sa chambre de jeune fille. Une découverte qui a complètement surpris l’ancienne ministre de la Santé.
En effet, son père Élie Buzyn, chirurgien orthopédique, faisait partie des survivants de la Shoah, l’extermination systématique des Juifs par l'Allemagne nazie en 1941 à 1945, qui avait fait entre 5 et 6 millions de morts juifs, soit environ 40 % des Juifs du monde à l’époque. Son bien-aimé père était donc un ancien déporté du camp de la mort d'Auschwitz.
Il n'avait jamais évoqué à ses descendants cette histoire dramatique qui a marqué sa vie. C'était un lourd secret qu'il avait caché pendant la majeure partie de sa vie car le grand homme a attendu jusqu'à l'âge de 74 ans pour enfin raconter cette histoire dans son ouvrage intitulé “J'avais 15 ans, Vivre, survivre, revivre” publié aux éditions Alisio le 10 avril 2018.
“Sans l’amour donné par mes parents je n’aurai pas pu survivre”
Né le 7 janvier 1929 à Łódź en Pologne, Élie Buzyn a vécu une époque où la population juive a subi un massacre sans précédent.
Sa ville natale a été envahie par l'armée nazie au début des années 40. Les armées nazies les ont également enfermés dans un quartier dans le but de les exterminer par balles, de les enfermer dans une chambre à gaz, de les obliger à faire des travaux forcés et de les laisser mourir de la malnutrition.
“Quand vous étiez dans les camps, dans les pires difficultés, la seule chose à laquelle vous pensiez, c’était aux vôtres. Sans l’amour donné par mes parents je n’aurai pas pu survivre”,
a raconté Élie Buzyn à l’Obs le 21 octobre 2019.
Heureusement, Élie Buzyn a tout de même survécu à ce massacre avant d'être déporté avec ses parents dans les camps d'Auschwitz en 1944.
Le pire, c'est que ses parents n'ont pas survécu après la guerre et que le chirurgien orthopédiste a vu son frère, Avram, abattu par les Nazis devant ses yeux en 1940, mais il a réussi à s'échapper même avec des pieds gelés.
Élie Buzyn doit beaucoup à un soldat russe qui lui a conseillé de soigner ses pieds pour éviter l'amputation.
À l’issue de la guerre, Élie Buzyn est parti vivre en Palestine avant de commencer une nouvelle vie dans l'Hexagone. Peu de temps après son arrivée en France, il fait la rencontre de la femme de sa vie, Etty Buzyn, qui est également juive.
UNE MÈRE DE FAMILLE ÉPANOUIE
Quant à sa fille Agnes Buzyn, la politicienne mène une vie de paix loin des guerres et des massacres. Elle est mariée au médecin Yves Levy et mère de trois enfants. Découvrez Raphaël, Lucas et Alexandre.