Laurent Sourisseau (Charlie Hebdo) n'a pas pu avoir d'enfant : retour sur la tragédie et à sa vie actuelle
Depuis le mercredi 2 septembre 2020, un procès sur l'attentat contre "Charlie Hebdo", perpétré en janvier 2015, est en cours. Le 9 septembre 2020, Riss, caricaturiste présent sur les lieux de l'attentat et blessé par balle, a évoqué à cette occasion les difficultés dans sa vie depuis ce drame.
Alors qu'un procès historique et poignant se déroule actuellement à Paris à propos de l'attaque dont a été victime, le journal Charlie Hebdo, Riss, directeur de la publication de l'hebdomadaire, a livré quelques confidences très émouvantes sur sa nouvelle vie, à jamais bouleversée par ce tragique événement.
CE JOUR-LÀ À PARIS
Ce drame marque l'histoire de la France, car un acte aussi inhumain ne s'oublie pas si facilement. On est en 2015 à Paris dans le 11e arrondissement.
Dans la matinée du 7 janvier, le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a été victime d'un attentat perpétré par des hommes armés.
Ces terroristes, les frères Saïd et Chérif Kouachi, ont massacré douze personnes, dont deux policiers et les quatre dessinateurs de presse Cabu, Tignous, Wolinski et Charb.
Lors de cette opération, onze personnes en sont sorties vivantes mais blessées. Parmi ces personnes, se trouvait Riss, de son vrai nom Laurent Sourisseau, directeur de la publication du journal satirique.
Deux jours plus tard, les assaillants ont été abattus lors d'une intervention policière à Dammartin-en-Goële. Ce massacre à Charlie Hebdo n'était en réalité que le premier des attentats de janvier 2015 à Paris, qui ont fait 17 victimes au total dans différents endroits de la capitale et de sa région.
Si l'hebdomadaire n'a jamais cessé ses activités, l'équipe a eu le sentiment d'être abandonnée et s'est retrouvée en situation délicate.
UN PROCÈS HISTORIQUE
Une cour d'assises spéciale a ouvert depuis le 2 septembre 2020 un procès portant sur les attentats de janvier 2015 qui permettra d'entendre les rescapés du massacre de “Charlie Hebdo” et de faire la lumière sur l'affaire.
Au total, quatorze personnes, dont trois en fuite, sont jugées. Ces personnes sont soupçonnées d'avoir aidé les terroristes lors de leurs attaques en janvier 2015.
Depuis le mardi 8 septembre 2020, les parties civiles ont commencé à témoigner devant le tribunal. Quant aux journalistes blessés le jour de l'attentat, ils se sont fait entendre le mercredi 9 septembre 2020.
Il s'agit d'un procès historique et particulièrement éprouvant au cours duquel Riss, le directeur de la rédaction de "Charlie Hebdo", a également pris la parole.
LA VIE DE RISS APRÈS L’ATTENTAT
Laurent Sourisseau a souffert d’une blessure à l'épaule suite à ce drame. Lors de son témoignage, le directeur de la rédaction a évoqué le sentiment ressenti par les "survivants" après ce type de violences.
Il a notamment expliqué qu'à l'époque, lui et sa compagne voulaient adopter un enfant, mais que cela n'avait pas été possible après le massacre de Charlie Hebdo.
"On nous a fait comprendre que jamais on ne filerait un enfant à des gens sous protection",
se souvient Riss lors du procès, des propos rapportés par une journaliste de 20 Minutes.
En effet, Laurent Sourisseau est sous protection depuis ce jour sombre qu'a connu son équipe.
Dans son livre "Une minute quarante-neuf secondes", publié en 2019, le caricaturiste précise que cette épreuve n'a pas du tout été facile à surmonter pour lui et qu'il avait peur de "tomber dans la folie".
HOMMAGE AUX VICTIMES DE L’ATTENTAT DE NICE
Ce n'est ni la première ni la dernière fois que la France est victime de tels actes de terrorisme. Les attentats de janvier 2015 ont été suivis de quelques massacres historiques, dont celui de Nice le 14 juillet 2016, qui a fait 86 victimes.
Lors d'une émission "The Voice Kids", un jeune Niçois de 11 ans a interprété la chanson "Les feux d'artifice" de Calogero, rendant ainsi hommage à ces victimes.