Féminicide à Mérignac : que sait-on pour l'instant ?
La mort tragique de Chahinez a profondément touché le cœur de nombreuses personnes, notamment ses proches et ses voisins. Beaucoup d'entre eux ont livré des témoignages déchirants. Certains se souviennent d'une femme qui vivait "dans la peur" à cause d’un mari violent.
Chahinez Boutaa était une femme très appréciée par son voisinage. Plusieurs personnes ont confié dans les colonnes de Franceinfo qu'elle était une mère dévouée, qui aimait et faisait tout pour ses trois enfants âgés de 12, 7 et 5 ans. Voici ce que l’on sait pour l’instant.
RETOUR SUR LA TERRIBLE TRAGÉDIE
C'est en sortant de chez elle pour aller chercher ses deux enfants Mélissa et Saïd à la garderie que Chahinez a croisé son mari Mounir. Ce dernier, qui se trouvait à quelques pas de son domicile, lui a tiré deux balles avec un fusil.
Touchée aux jambes, la jeune femme s'est retrouvée au sol. L'homme de 44 ans a ensuite aspergé la mère de famille de liquide inflammable avant de l'immoler. Mais l'auteur du crime ne s'est pas arrêté là ! Quelque temps plus tard, il a aussi mis le feu à la maison de sa compagne.
Et s'il a pris la fuite à pied, l'assaillant a été interpellé par la brigade anti-criminalité (BAC) peu de temps après et placé en garde à vue. Selon les informations de LCI, le quadragénaire a été incarcéré après avoir été mis en examen pour "homicide volontaire sur conjoint".
Selon la déclaration de la procureure de la République de Bordeaux Frédérique Porterie, Mounir a confié aux enquêteurs que s'il a commis une telle crime c'est parce qu'il était persuadé que sa femme "avait un amant et qu'elle le manipulait".
UNE MAMAN AIMANTE
Chahinez et Mounir se sont rencontrés en Algérie en 2015 et ont décidé d'officialiser leur union en se mariant quelques mois plus tard. Le couple a donné naissance à leur petit garçon et s'est installé à Paris.
Pour rappel, tous deux ont eu des enfants de leurs précédentes relations. Son fils aîné a même été contraint de rester en Algérie chez ses grands-parents maternels. D'ailleurs, cela ne fait que deux mois seulement que le jeune garçon de 12 ans est arrivé à Paris, rejoindre sa maman.
L'une des amies de la victime, prénommée Noura, en a parlé dans une interview accordée à Franceinfo. Pour elle, la trentenaire était une bonne mère.
“[Elle] faisait tout pour ses enfants. Elle voulait leur faire vivre un conte de fées. Elle avait un combat, faire venir d'Algérie son fils aîné”,
Contrairement à Mounir, qui connaît de nombreuses personnes dans la région, la défunte n'avait que son grand-oncle à Paris. Elle avait également ses trois amies Amira et Arbia à ses côtés.
Selon la conseillère municipale, Samira El Khadir, la mère de trois enfants était très appréciée "par les plus vieilles" et adorée par "les plus jeunes" qui la considéraient même comme une grande sœur. Une adolescente de son, quartier s’est d’ailleurs souvenue :
“Les Marocains, les Algériens, les Tunisiens, les Français... Tout le monde aimait Chahinez !”
“Elle vivait dans la peur”
Lors de son entretien avec Franceinfo, Samira El Khadir a également raconté que celle dont le surnom est Chouchou avait eu peur.
Peur que son mari revienne pour se venger d'elle. En effet, à son arrestation où il a été condamné à 18 mois de prison, dont 9 avec sursis, l'homme violent, "bruyant et instable" avait dit à sa femme qu'il “reviendrait se venger”.
“Elle vivait dans la peur. Quand quelqu'un sonnait, elle montait à l'étage pour regarder avant d'ouvrir”,
a raconté l’élue de la ville de Mérignac.
LA RÉACTION DE SES PROCHES
Les habitants de Mérignac sont encore sous le choc. Ses proches et ses voisins se demandent tous ce qui s'est passé et pourquoi son mari l'a brûlée vive. Découvrez leur réaction.