Un évêque emmène sa fille enceinte à l'hôpital, sans savoir que ses petits-enfants se retrouveraient bientôt sans mère
La douleur de perdre la mère d'un bébé après l'accouchement est un sentiment que beaucoup d'hommes espèrent ne jamais connaître. Mais malheureusement, elle est inévitable pour certains, et s'occuper seul du nouveau-né est encore plus difficile.
Parfois, les causes des complications ne sont pas identifiées, et d'autres fois, elles le sont mais trop tard pour être traitées.
Quoi qu'il en soit, le décès d'une femme pendant ou après l'accouchement est une tragédie pour sa famille et la société dans son ensemble. Elle laisse à un partenaire ou à un père non préparé, le fardeau de perdre la mère de son enfant et de prendre soin du nouveau-né.
Femme enceinte tenant les chaussures du bébé. | Source : Pexels
Cette expérience malheureuse a été le cas de Martin Magaoa, père de quatre enfants. Il a dû s'occuper de ses triplés nouveau-nés, après la disparition de sa femme lors de l'accouchement. Zoom sur les détails de cette triste histoire.
Une femme tient son ventre. | Source : Pexels
L'HISTOIRE DE CHERVONNE
Chervonne Magaoa, âgée de 34 ans et née en Nouvelle-Zélande. Elle et son mari, Martin Magaoa, se sont rencontrés pour la première fois alors qu'ils étudiaient à l'université Brigham Young, sur le campus d'Hawaï.
Après s'être fréquentés pendant un certain temps, les tourtereaux se sont mariés en 2007. Après leur mariage, Chervonne et Martin ont eu des problèmes pour concevoir un enfant, mais heureusement, ils ont eu un fils, Tanner.
Au fil du temps, le couple a souhaité donner un frère ou une sœur à leur premier-né et a opté pour la conception par FIV. En temps voulu, la femme a pris les choses en main, et les tourtereaux ont été heureux d'apprendre qu'ils attendaient des triplés.
Femme enceinte tenant des chaussures de bébé. | Source : Pexels
Chaque semaine, Chervonne se rendait au centre médical pour femmes et enfants Kapi'olani, pour effectuer son bilan de santé. Tout semblait se passer pour le mieux jusqu'en août 2017.
Ce jeudi fatidique, le père de la femme enceinte, l'évêque Hyran Smith, l'avait déposée à l'hôpital pour un contrôle hebdomadaire, car son mari était occupé par son travail. C'était une semaine avant la date d'accouchement de Chervonne, le 6 septembre 2017.
L'ACCOUCHEMENT ET LE DÉCÈS DE CHERVONNE
Comme tout rendez-vous de routine avant l'accouchement, monsieur Smith a expliqué qu'il avait commencé de manière typique. Cependant, les choses avaient fini par prendre une tournure négative. Puis, se remémorant l'expérience, l'évêque a avoué : "Habituellement, le rendez-vous prenait 30 minutes. Mais il a fini par être plus long ce jour-là".
Photo en niveaux de gris d'un ventre de femme enceinte. | Source : Pexels
Une fois l'examen terminé, les médecins ont informé Chervonne et son père qu'elle allait devoir procéder à un accouchement d’urgence.
La future maman était abasourdie par ce changement de plan. Elle a alors supplié monsieur Smith d'informer son mari et d'aller chercher Tanner, six ans, à l'école.
L'évêque s'est empressé de quitter l'hôpital sans hésitation, tandis que Chervonne entrait en salle pour une césarienne. L'opération a eu lieu et, à 17 h 30 ce soir-là, la femme d'origine hawaïenne a accueilli ses trois fils.
Femme enceinte assise sur l'herbe près d'un panier de pique-nique. | Source : Pexels
Tout semblait s'être bien passé, jusqu'à ce que Chervonne développe une complication grave. Smith a expliqué le malheureux événement ainsi :
"Elle a eu une inflammation du liquide amniotique, qui a été la cause de sa mort. Le médecin a dit que, d'après les statistiques, cela n'arrivait qu'à une femme sur 100 000, donc c'était un événement rare".
Ce phénomène décrit une situation où le liquide amniotique entourant le bébé dans l'utérus, contenant des cheveux, de l'urine, des cellules et des sécrétions du bébé, passe dans la circulation sanguine de la mère. Il peut entraîner des saignements incontrôlables et une insuffisance cardiaque.
Femme enceinte portant un gilet à côté d'une fenêtre. | Source : Pexels
Malheureusement, c'est ce qui est arrivé à Chervonne, et aucun des membres de sa famille n'était là pour lui faire ses adieux.
Selon monsieur Smith, il l'a appris en rentrant à l'hôpital. À son retour à l’institut, il a vue sa belle-fille qui était arrivée avant lui, en larmes. Ce fut un moment dévastateur pour lui et sa famille. Il a expliqué :
"Elle était en très bonne santé, et elle voulait vraiment ces bébés. Il fallait qu'elle garde les pieds sur terre, qu'elle mange bien. Elle avait tout prévu pour les bébés. Elle avait même des commodes avec leurs noms dessus."
Femme tenant une paire de chaussures rouges. | Source : Pexels
MARTIN ET SES FILS REÇOIVENT DE L'AIDE
Après la mort de Chervonne, la famille et les amis proches ont commencé à préparer les funérailles. Pour aider à couvrir les frais, ils ont lancé une page GoFundMe avec un objectif de 50 000 dollars. Les amis de la famille, Billy Racule et Jan Lesuma, ont écrit :
"Tous ceux qui connaissaient Chervonne peuvent témoigner de son humour, de sa loyauté, de son amour et de sa dévotion à sa famille. Nous vous demandons de bien vouloir faire un don pour aider la famille de Chervonne en cette période vraiment dévastatrice. Les fonds seront utilisés pour couvrir ces frais funéraires inattendus."
Ils ont également fait remarquer que tout argent disponible après les funérailles aiderait Martin et ses quatre garçons, ainsi que les autres membres de la famille de Chervonne, à faire face à la vie.
En trois jours, des personnes bien intentionnées ont contribué à hauteur de 47 667 dollars. En octobre 2018, mille deux cents personnes avaient contribué à hauteur de 73 867 dollars. Les donateurs ont également laissé des messages réconfortants pour la famille en deuil et envoyé des prières.
FAIRE FACE À L'ABSENCE DE CHERVONNE
En janvier 2018, Martin s'est ouvert sur la mort de sa femme pour la première fois depuis son décès. Il a révélé qu'il n'avait pas été seul, car la famille et les amis sont venus s'occuper des triplés, Aayden, Blaise et Carson.
Cependant, Martin a avoué avec émotion que parfois, il pensait à la mort de sa femme, car elle était encore fraîche dans sa mémoire. Néanmoins, son premier fils, Tanner, reste une source constante de force et de réconfort pour lui.
Bien que Tanner semble fort, Martin a fait savoir qu'il lui arrivait demandé des nouvelles de sa mère. Le père en deuil a alors emmené son fils sur la tombe de Chervonne, et le petit Tanner a fini par comprendre que sa mère ne reviendra pas.
Aussi petit que soit Tanner, il a dû être fort pour son père et ses petits frères. En ce qui concerne les triplés, Martin a noté que 50 volontaires se sont inscrits pour s'occuper d'eux. Ils se relaieront de 6 heures du matin à 10 heures du soir.
Le beau-père de Martin a expliqué que les bénévoles étaient des membres de sa congrégation religieuse, de la communauté maorie locale, de la famille élargie et des amis. Ils "préparaient, nourrissaient les bébés, changeaient leurs couches, les bordaient et les endormaient à leur arrivée".
Malgré la perte de Chervonne, la famille est reconnaissante de l'amour et du soutien qu'elle a reçu. Pour eux, cela signifiait beaucoup qu'il y avait des gens qui les aimaient et qui étaient prêts à prendre soin des bébés.