Un petit-fils croit que sa grand-mère ne lui a laissé qu'une urne funéraire, jusqu'à ce que l'urne se brise un jour — Histoire du jour

Un jour, il se peut que vous vous tourniez vers l'être aimé et que vous ne trouviez qu'un espace vide et des regrets, comme Hugo. Il a toujours eu honte de sa défunte grand-mère Rosemary, qui travaillait comme balayeuse de rue. Il lui en voulait tellement lorsqu'il n'a hérité que d'une urne funéraire après sa mort, jusqu'à ce qu'elle se brise sur le sol...

Hugo, un guitariste de 25 ans, est arrivé dans la maison de sa défunte grand-mère Rosemary, ne se sentant pas à sa place. Ses souvenirs dans la vieille maison miteuse étaient si différents par rapport à sa vie actuelle à New York.

"Grand-mère", a-t-il marmonné à travers des lèvres serrées. Il s'excusa l'air de rien d'avoir manqué son enterrement et fit le tour de son humble demeure en regardant les photos de son enfance avec elle. Elles ne faisaient rien d'autre que raviver les souvenirs douloureux de ses actions et de son attitude.

À l'époque, il était gêné par son travail de balayeuse de rue. Maintenant, il avait honte de lui-même et de la façon dont il la traitait.

"Hugo, chéri, marche sur le côté. Fais attention. Fais attention !", lui rappelait-elle lorsqu'elle l'emmenait à l'école, mais il l'ignorait.

Ses doigts touchèrent la vieille table d'étude qu'elle lui avait achetée et qu'il avait rejetée si facilement. "Grand-mère, ce vieux truc ? Sérieusement ?", avait raillé Hugo. Il voulait une console de jeux, mais sa grand-mère ne pouvait pas se le permettre.

En se rendant à la cuisine, Hugo s'est moqué des meilleurs plats de Rosemary en disant qu'elle était créative parce qu'elle n'avait pas les moyens de s'offrir quelque chose d'extravagant. Mais il était un enfant exigeant, qui en voulait toujours plus.

Elle essayait d'être joyeuse. "La prochaine fois, mon chéri !", promettait Rosemary. Mais elle ne pouvait rien accomplir, et il ne faisait que lui en vouloir. C'était dommage qu'il lui ait fallu si longtemps pour comprendre à quel point il était ingrat.

Il entra dans sa chambre, remplie de vieilles affaires, dont un berceau en bois et une chemise partiellement cousue qu'elle avait confectionnée pour lui.

"Incroyable, grand-mère ! Sur une échelle de dix, à quel point étais-tu sûre que je viendrais te voir pendant toutes ces années ?" Hugo réfléchit en secouant la tête.

Les vêtements... un autre souvenir de son passé a refait surface - la débâcle du bal de fin d'année d'il y a 8 ans. Évidemment, il voulait quelque chose de remarquable et avait secrètement admiré un costume coûteux dans une boutique, mais il en voulait une fois de plus à sa grand-mère de ne pas avoir d'argent.

Après s'être fait taquiner à l'école parce que les enfants savaient qu'il n'avait pas les moyens de se payer un bon costume pour le bal de fin d'année, Hugo est rentré chez lui et a claqué la porte de sa chambre.

"Mon chéri, ouvre la porte s'il te plaît. C'est une fille ? Elle t'a rejeté ou quelque chose comme ça ?" Rosemary avait frappé, sa voix apaisante et soucieuse.

Mais il ne voulait pas lui parler à ce moment-là. Frustré par leur situation financière, il avait hurlé dans son oreiller.

Rosemary avait attendu qu'Hugo se joigne à elle pour le dîner ce soir-là, mais il avait refusé, la laissant inquiète et seule à table. Le lendemain, elle s'est dépêchée de préparer un bon petit déjeuner, mais il l'a repoussée et est parti précipitamment.

Les souvenirs d'Hugo continuaient à le hanter alors qu'il marchait dans la vieille maison de sa grand-mère. Il se souvint d'une fois où ses amis s'étaient moqués de Rosemary pendant qu'elle travaillait, et son visage devint rouge de honte, alors il s'en prit à eux.

"Fermez-la, les gars ! Fermez-la !", avait-il crié en essayant de s'éloigner.

Rosemary, ignorant l'humiliation d'Hugo, s'était approchée de lui avec des biscuits. "Tiens, mon garçon", lui dit-elle doucement.

"Je ne veux pas de ces fichues choses !", avait-il crié sans pouvoir contenir la diatribe qui avait suivie. Il l'a insultée, elle, son travail et tout ce qui fait partie de leur vie. "Arrête, grand-mère ! Assez de tes gestes. J'ai tellement honte de toi !"

Hugo avait su qu'il l'avait profondément blessée, surtout parce qu'il avait vu l'affaissement de ses épaules lorsqu'il était parti. Mais Rosemary avait un plan. Elle avait économisé assez d'argent pour lui acheter le costume coûteux qu'il voulait.

Le costume l'attendait le jour même de leur retour à la maison. "C-Comment as-tu su que je voulais ça..." demanda Hugo, abasourdi.

"J'ai remarqué que tu le regardais depuis l'extérieur de la boutique ! J'ai fait des heures supplémentaires tous les jours pour pouvoir l'acheter", avait répondu Rosemary, les rides de son visage se creusant avec son sourire.

"Oh, grand-mère, je t'aime... je t'aime tellement, tellement, tellement !", avait-il jailli, essoufflé et submergé. Il lui avait fait le plus gros câlin, mais ce bonheur n'avait pas duré longtemps.

Rosemary, vêtue de ses plus beaux vêtements, s'était préparée avec enthousiasme à accompagner Hugo au bal de fin d'année. Lorsqu'elle a annoncé son intention de l'accompagner, il s'est étouffé avec sa propre salive et s'est mis à rire. "Au bal de fin d'année ? Grand-mère, tu te moques de moi ?", a-t-il dit. "Pas question !"

Malgré ses efforts, il lui avait une fois de plus brisé le cœur.

Quelques semaines plus tard, lors de la remise des diplômes d'Hugo, Rosemary a revêtu ses plus beaux vêtements et s'est rendue à l'école avec ses collègues. Hugo les a vus, et au lieu d'être heureux d'avoir autant de gens qui l'acclamaient, il a donné de l'argent à l'agent de sécurité pour qu'il leur refuse l'entrée.

Hugo n'a eu que le temps de voir Rosemary et les autres travailleurs sanitaires se faire escorter vers la sortie ; il y a eu des cris et des supplications, mais il est parti rejoindre ses amis.

De retour à la maison, Rosemary a préparé les plats préférés d'Hugo pour fêter son diplôme et son anniversaire précoce. Cependant, lorsque Hugo est arrivé, il n'a pas tenu compte de la nourriture. "Pourquoi es-tu venue à mon école, grand-mère ?", a-t-il demandé.

Elle était confuse, mais la diatribe d'Hugo était très claire. Il lui a reproché, ainsi qu'à ses collègues, d'avoir essayé de lui faire honte devant ses amis et leurs familles huppées. "Vous avez presque ruiné ma réputation lors de ma remise de diplôme !", accusa Hugo en la pointant du doigt.

Quelques jours plus tard, le jour de son 18e anniversaire, Hugo a quitté sa grand-mère pour poursuivre ses rêves de musicien dans la grande ville, l'abandonnant malgré ses supplications. Au fil des ans, ses contacts avec elle se sont réduits jusqu'à cesser complètement.

Lorsque Rosemary est tombée malade, Hugo n'a pas pu lui rendre visite en raison de sa tournée musicale. Elle est décédée seule, et il n'a été informé de son décès que bien plus tard. Et maintenant, il était de retour chez elle, pensant à tout ce qu'il ne pouvait pas reprendre.

Un coup a interrompu ses souvenirs regrettables. C'était Simon, le voisin de Rosemary, avec une urne et une lettre pour Hugo. Il l'a parcourue et a découvert qu'elle voulait que ses cendres soient dispersées dans la mer. Il a roulé des yeux, pensant que c'était un tel inconvénient.

Mais le voisin avait autre chose : Le chien de Rosemary, Sunny. C'était une autre responsabilité dont il ne voulait pas, et il prévoyait de l'abandonner.

Il fouilla la maison à la recherche d'objets de valeur cachés, ne trouvant rien et réfléchissant amèrement à la vie de Rosemary. "Regarde-toi, grand-mère ! Qu'est-ce que tu as gagné en passant des années à nettoyer les rues ? RIEN ! Et qu'est-ce que tu m'as laissé ? RIEN DU TOUT ! Juste une urne avec tes cendres ! Génial !", cracha-t-il dans le vide, sachant qu'il était encore plus en colère contre lui-même.

Il passa la nuit et commença à explorer le grenier le lendemain. Il y trouva une boîte remplie d'objets insignifiants et un vieux journal intime. Il était sur le point de commencer à le lire quand les aboiements de Sunny sur un rat l'ont distrait.

Il essaya de calmer Sunny, et ce faisant, il renversa accidentellement l'urne de sa grand-mère Rosemary qui se trouvait sur une table voisine, et ses yeux remarquèrent un médaillon niché dans les cendres.

Confus mais curieux, Hugo s'est rendu chez Simon, qui lui révéla que Rosemary lui a demandé de mettre le médaillon dans son urne, en disant qu'il faisait partie de son passé.

Intrigué, Hugo retourna dans la maison et commença à lire le journal de sa grand-mère, qui le transporta dans l'enfance de Rosemary. Sunny s'est assis à côté de lui pendant qu'il lisait, et Hugo n'a pas pu s'empêcher de lui tapoter la tête.

***

Au printemps 1949, une jeune Rosemary, qui jouait près de la pluie, remarqua l'arrivée d'une femme riche, Anna, et de son fils, Henry, à l'orphelinat où elle vivait. Elle découvrira plus tard que leur famille était de grands donateurs de l'église qui gérait ce foyer.

À l'époque, elle avait furtivement pris le joli foulard rouge d'Anna, mais Henry l'avait attrapée.

"Où est l'écharpe de ma maman ?", a demandé Henry pendant que sa mère était distraite en parlant à d'autres adultes. Rosemary a nié l'avoir prise, mais il a persisté : "Menteuse ! Tu l'as volée. Je t'ai vu courir avec. Rends-le-moi !"

Rosemary s'est mise à pleurer, ce qui a attiré l'attention d'Anna et d'une religieuse. "Hé, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu pleures ?", demanda la femme.

"Maman, elle a volé ton écharpe. Je l'ai vue courir avec", accusa Henry.

Anna a compati avec Rosemary et lui a donné l'écharpe pour qu'elle la garde. Rosemary tira la langue à Henry tandis qu'il faisait la moue et croisait les bras. Mais l'animosité ne durera pas longtemps.

Étonnamment, Henry et Rosemary sont devenus les meilleurs amis du monde, grâce à cet incident. Mais lorsqu'ils ont eu 18 et 17 ans, Henry a avoué son amour à Rosemary, alors qu'il s'apprêtait à partir pour Londres.

"Rosie, veux-tu sortir avec moi ?", lui a-t-il demandé. Elle a hésité, fixant le sable doré en dessous d'eux sur leur plage préférée.

"Henry, tu es mon... ami ! Je ne t'ai jamais vu différemment", dit-elle doucement, le vent soufflant dans ses cheveux.

Il acquiesça. "Mais je t'attendrai, Rosie. Aussi longtemps qu'il le faudra !"

Henry est parti pour Londres, mais il lui enverra des lettres d'amour et un ours en peluche dans les mois qui suivront.

***

Hugo tourna la page du journal de Rosemary mais la trouva vide. Le reste du journal ne contenait rien d'autre qu'une vieille enveloppe non postée portant le nom "Henry" avec une adresse.

Hugo devait connaître la suite de leur histoire, alors il acheta une nouvelle urne pour les cendres de Rosemary et partit avec Sunny - qu'il avait appris à aimer - à la recherche d'Henry. "Sunny, mon vieux, on dirait qu'on est dans le même bateau ! Allons découvrir les secrets de grand-mère, d'accord ?", dit-il.

Après d'épuisants trajets en bus, du stop et des séjours en motel, Hugo et Sunny sont arrivés devant un immense manoir dans la ville inconnue où Henry était censé vivre.

Cependant, un homme âgé a fourni à Hugo la bonne adresse. En arrivant à une modeste maison avec une roseraie dans une ville côtière à seulement une heure de route, Hugo a trouvé un Henry âgé.

Avant qu'Hugo ne puisse prononcer un mot, la voix bourrue d'Henry a résonné dans l'air. "Vous n'aurez pas mes roses, vous m'entendez ? Sortez de ma propriété !", cria-t-il.

Sunny a pris peur et s'est mis à aboyer pour défendre Hugo.

"Partez, ou j'appelle la co -".

"Je suis le petit-fils de Rosemary !", a fulminé Hugo, fermant un œil comme s'il s'attendait à recevoir un coup.

La bouche de l'homme âgé s'est ouverte. "Ro-Rose-Rosemary..." Henri bégaya les larmes aux yeux. "Entrez ! Entrez !"

À l'intérieur, Hugo remarqua que la maison est ornée de tchotchkes comme ceux qu'aimait Rosemary. Henry l'invita à s'asseoir sur une chaise devant une cheminée confortable. Hugo lui expliqua la raison de sa visite et lui montra le journal intime de Rosemary, les lettres d'amour qu'il lui a envoyées et sa lettre non postée.

Il raconta également à l'homme âgé comment il avait appris son existence. Soupirant, Henry se lamenta : "Oh, Rosie, pourquoi n'es-tu pas revenue ? Pourquoi m'as-tu laissé ?" en touchant les souvenirs de leur passé.

Hugo a ensuite présenté le médaillon avec leurs photos, ce qui a incité Henry à pleurer plus fort. "Que s'est-il passé après votre départ pour Londres ?", demanda-t-il.

L'homme âgé renifla, et sa voix était petite et cassée lorsqu'il révéla que Rosemary avait cessé de lui écrire. À son retour de Londres, on lui a dit qu'elle avait déménagé et qu'elle ne l'aimait pas.

Dévasté, Henry mena une vie solitaire. "Rosie avait pris mon cœur pour l'éternité... tout comme elle avait pris cette écharpe rouge", a-t-il déclaré en récupérant un mouchoir dans sa poche et en s'essuyant le visage.

Il a également raconté qu'à la mort de ses parents, il a tout vendu et s'est installé dans cette jolie et minuscule maison, qui se trouvait près de l'orphelinat où Rosemary avait grandi. Henry ne savait pas qu'elle était décédée et a pleuré davantage, le son étant étouffé par le mouchoir.

"Peut-être que vos parents vous ont menti, Henry. Pourquoi grand-mère vous aurait-elle quitté alors qu'elle vous aimait sincèrement ? Peut-être qu'ils lui ont dit de rester loin de vous parce qu'elle était pauvre", suggéra Hugo en penchant la tête. "Vous savez où j'ai trouvé ce médaillon ? Dans son urne."

Hugo sortit l'urne de son sac à dos et la montra à Henry. "Votre Rosemary n'est partie nulle part", dit-il en touchant l'épaule de l'homme âgé. "Elle est là, devant vous... Je pense qu'il est temps de lui dire au revoir".

Henry acquiesça, s'essuya à nouveau le visage avec le mouchoir et le conduisit à la plage toute proche - l'endroit préféré de Rosemary et lui. Au son des vagues et des mouettes, ils ont dispersé ses cendres ensemble.

Après quelques jours, Hugo retourna à sa vie normale avec Sunny à ses côtés, mais il écrivit des chansons sur sa grand-mère, la suppliant de lui pardonner et racontant au monde son amour perdu depuis longtemps avec Henry.

C'était son œuvre la plus réussie, et c'était comme s'il s'excusait auprès de Rosemary pour l'horrible enfant qu'il avait été.

Henry est mort un an plus tard, et Hugo a dispersé ses cendres sur la même plage. "Maintenant, vous pouvez être ensemble", a-t-il murmuré.

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Cette histoire est inspirée de la vie quotidienne de nos lecteurs et rédigée par un écrivain professionnel. Toute ressemblance avec des noms ou des lieux réels est une pure coïncidence. Toutes les images sont uniquement destinées à l'illustration. Partagez votre histoire avec nous ; elle changera peut-être la vie de quelqu'un. Si vous souhaitez partager votre histoire, veuillez l'envoyer à info@amomama.com.