La veille de Noël, j'ai recueilli un jeune homme qui gelait dans la rue - Plus tard dans la nuit, j'ai été frappée de stupeur lorsqu'il s'est approché de mon lit

Je pensais faire une bonne action la veille de Noël en accueillant un jeune homme grelottant dans le froid. Mais plus tard dans la nuit, je me suis réveillée pour le trouver dans l'embrasure de ma porte, et mon souffle s'est arrêté quand j'ai vu ce qu'il tenait dans sa main.

Le dernier réveillon de Noël m'est tombé dessus, aussi lourd que la neige épaisse et implacable, l'obscurité précoce et le silence qui résonne dans le vent. Je revenais du cimetière, où je m'étais rendue sur la tombe de mon défunt mari Michael, comme je le faisais toujours depuis son décès.

Je suis restée là, emmitouflée dans mon épais manteau, à fixer son nom gravé dans la pierre froide, le regrettant avec une douleur qui n'a jamais complètement disparu.

Mais d'une certaine manière, la solitude était plus aiguë cette année-là. Mon fils David m'avait appelé plus tôt pour me dire qu'ils ne pourraient pas me rendre visite parce que Lily, ma petite-fille de sept ans, était malade.

Il s'était excusé, ajoutant : "Maman, nous viendrons dès qu'elle ira mieux, je te le promets."

"Je comprends", avais-je dit, faisant de mon mieux pour ne pas montrer ma déception. Je comprenais sa position, mais le silence qui régnait dans la maison était presque trop lourd à supporter.

Les rues étaient calmes alors que je rentrais en voiture du cimetière. C'est alors que je l'ai vu. Au début, j'ai pensé qu'il n'était qu'une ombre sous le réverbère, recroquevillée et immobile.

Mais en m'approchant, j'ai réalisé qu'il s'agissait d'un jeune homme vêtu d'une veste usée. Il avait l'air figé, les genoux ramenés à la poitrine alors qu'il était assis sur le trottoir.

Même si j'aurais dû l'ignorer, et que je l'avais déjà fait avec d'autres personnes dans le passé, quelque chose m'a dit de m'arrêter. J'ai ralenti la voiture et j'ai baissé la vitre.

"Tu vas bien ?", ai-je demandé. "Pourquoi es-tu dehors par ce temps ?"

Il a tourné la tête lentement, croisant mon regard avec des yeux saisissants. Ils étaient du genre marron clair qui vous arrête dans votre élan, profonds et perçants même dans la faible lumière, et accentués par sa peau bronzée.

Pendant un moment, il m'a regardé fixement, en clignant des yeux assez lentement. Puis il a dit, presque trop doucement pour être entendu : " Je... je n'ai nulle part où aller. "

Je n'ai hésité qu'une seconde. "Tu vas geler ici", ai-je dit. "Monte."

Il m'a regardé comme s'il n'arrivait pas à croire ce qu'il entendait, puis il s'est levé lentement, a balayé la neige sur son pantalon et est monté dans la voiture.

"Quel est ton nom ?", ai-je demandé en augmentant le chauffage.

"Carlos", a-t-il répondu prudemment.

"Eh bien, Carlos," ai-je dit, "tu rentres à la maison avec moi ce soir. C'est la veille de Noël, et personne ne devrait être dehors dans ce froid."

Il n'a rien dit, mais j'ai surpris un léger hochement de tête du coin de l'œil.

Lorsque nous sommes arrivés à la maison, j'ai pris quelques vieux vêtements de David dans le placard et je les ai tendus à Carlos.

"La salle de bain est au bout du couloir", ai-je dit. "Prends le temps qu'il te faut pour te réchauffer."

Pendant qu'il se nettoyait et se changeait, j'ai préparé du cacao chaud, en sortant les guimauves que je gardais habituellement pour Lily. Lorsque Carlos est revenu dans le salon, il avait l'air plus humain et ressemblait moins à une ombre.

Ses cheveux désormais propres bouclaient magnifiquement et son pull-over trop grand le faisait paraître plus jeune. Il s'est enfoncé dans le canapé, serrant la tasse de cacao chaud.

"Tu me rappelles mon fils", dis-je en m'installant dans le fauteuil en face de lui. "C'est sans doute pour ça que j'ai arrêté ma voiture."

C'était vrai, sauf que ce n'était pas tant son physique qui ressemblait à David, c'était son aura. C'était difficile à décrire. David ressemblait à mon défunt mari, avec ses yeux verts et sa peau blanche et pâle. Carlos était manifestement d'origine latino-américaine. Mais il y avait quand même quelque chose chez lui...

Il a souri poliment, mais ses yeux sont restés sur leurs gardes. "Gracias. Je veux dire, merci", dit-il doucement en se corrigeant. "Vous n'étiez pas obligé... mais vous l'avez fait. Je ne l'oublierai pas."

Je lui ai souri. "De nada (De rien)", ai-je répondu, bien que mon espagnol ne soit pas bon du tout. "C'est presque Noël. Tout le monde mérite d'être au chaud."

Je voulais lui en demander plus sur lui-même, sur ce qui l'avait amené dans la rue, sur la raison pour laquelle il était seul la veille de Noël, mais quand j'ai essayé, son visage s'est assombri.

"C'est compliqué", a-t-il dit en baissant les yeux sur son cacao.

"D'accord", ai-je acquiescé, décidant de ne pas insister. Au lieu de cela, j'ai mis un film de Noël, et plus tard, je lui ai montré la chambre d'amis et lui ai souhaité une bonne nuit.

"Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n'as qu'à frapper", lui ai-je dit.

"Merci", a-t-il répété, et cette fois, le coin de ses lèvres s'est légèrement retroussé.

***

Plus tard dans la nuit, je me suis allongée dans mon lit, fixant le plafond. Je commençais à m'endormir quand j'ai entendu un léger craquement de parquet à l'extérieur de ma chambre.

Je me suis redressée dans le lit, chaque muscle hurlant de protestation, et je me suis tournée vers la porte.

Carlos se tenait dans l'embrasure de la porte, son visage ombragé et méconnaissable dans l'obscurité.

Mon cœur s'est accéléré et, pendant un instant, j'ai su que je n'aurais pas dû être si gentille. Ramener un étranger à la maison était une idée horrible.

Mon cœur s'est mis à battre dans mes oreilles lorsque j'ai remarqué quelque chose dans sa main. Je n'ai pas pu distinguer ce que c'était avant qu'il ne commence à marcher vers moi à pas lents et délibérés.

La panique s'est emparée de moi. "STOP ! QU'EST-CE QUE TU FAIS ?!" J'ai crié, ma voix se brisant sous l'effet de la peur.

Carlos s'est figé, ses yeux se sont écarquillés d'inquiétude. "Attendez !", dit-il rapidement en brandissant l'objet qu'il tenait dans sa main. Le soulagement m'a envahi lorsque j'ai réalisé ce que c'était : un petit flacon orange contenant mon médicament pour le cœur.

"Vous n'avez pas pris ça", a-t-il dit, la voix calme mais ferme. "Je l'ai vu sur le comptoir et j'ai pensé que vous pourriez en avoir besoin. Mon abuela (grand-mère) avait l'habitude de le prendre tous les soirs juste avant de se coucher."

La peur s'est dissipée en moi, remplacée par l'embarras. Mais mes mains tremblaient encore. "Oh", ai-je dit faiblement. "Je... j'ai oublié. Merci."

Il a hoché la tête et a posé la bouteille sur la table de nuit avant de sortir de la chambre en reculant. "Bonne nuit", a-t-il dit doucement, puis il est parti.

Mon corps s'est affaissé sur le lit, et j'ai fixé la bouteille pendant des heures, me sentant à la fois idiote et reconnaissante. J'avais supposé le pire à son sujet, et tout ce qu'il avait voulu faire, c'était s'assurer que j'allais bien.

Le lendemain matin, j'ai préparé des crêpes en utilisant les dernières myrtilles que j'avais cachées dans le congélateur. Carlos est entré dans la cuisine, l'air peu sûr de lui, et s'est assis à la table.

"Joyeux Noël", ai-je dit en faisant glisser une petite boîte.

"Qu'est-ce que c'est ?", a-t-il demandé, l'air sincèrement surpris.

"Ouvre-la.

Il a déballé le cadeau lentement, et a sorti l'écharpe que j'avais tricotée il y a des années. Elle était rouge et blanche, rien d'extraordinaire, mais elle était faite avec le cœur.

"Merci", a-t-il répété, en passant ses doigts sur le fil tout doux. Il l'a immédiatement enroulée autour de son cou et a souri.

Nous avons mangé en silence pendant que je me demandais comment aborder le sujet de la nuit dernière. Je voulais le remercier et m'excuser d'avoir eu peur.

Mais après avoir fini ses crêpes, Carlos s'est levé. Il s'est dirigé vers la porte où il avait laissé son sac de sport et l'a mis en bandoulière.

"Où vas-tu ?", ai-je demandé, en fronçant les sourcils.

"Vous m'avez vraiment aidé hier soir, madame", a dit Carlos en se léchant les lèvres. "Je vous remercie. Mais je dois y aller maintenant."

"Où vas-tu aller ?"

Il hésita une main sur la poignée de la porte. "Je ne sais pas", a-t-il admis. "Je trouverai bien quelque chose."

"Attends", ai-je dit en me levant. "Pourquoi ne resterais-tu pas ? Aide-moi à la maison, assure-toi que je prenne mes pilules. Je pourrais avoir besoin de compagnie."

"Vraiment ?", a-t-il demandé, l'espoir scintillant dans ses yeux.

"Bien entendu", ai-je répondu. "Tu ne devrais pas non plus être dehors le jour de Noël. Tu peux aussi travailler à la maison pour payer le gîte et le couvert. Qu'en dis-tu ?"

Carlos a simplement souri et a reposé son sac de sport.

***

Au cours des semaines suivantes, nous avons trouvé notre rythme. Carlos était calme et respectueux, veillant toujours à garder son espace en ordre et ne dépassant jamais les limites.

Nous avons même passé un excellent réveillon du nouvel an ensemble. Et même si je n'ai pas insisté, j'ai été heureuse quand il a commencé à s'ouvrir.

Un soir de janvier, alors que nous étions assis au coin du feu, il m'a enfin parlé de son passé. Ses problèmes ont commencé lorsque ses parents l'ont mis à la porte.

"Ils ne me comprenaient pas", a-t-il dit en hésitant. "Ils pensaient que je gâchais ma vie avec l'art. Ils voulaient que j'étudie quelque chose de pratique, comme l'ingénierie ou la médecine. Quand j'ai dit non, ils m'ont dit que je n'étais plus le bienvenu chez eux."

Il avait donc été chassé de chez lui pour avoir poursuivi sa passion, son rêve de devenir artiste. Puis la vie lui a porté un autre coup cruel.

Un colocataire lui avait volé tout ce qu'il possédait, comme ses quelques maigres économies, et même des objets appartenant au propriétaire, avant de disparaître. Il a ensuite été expulsé parce qu'il n'était pas en mesure de remplacer les objets volés. Enfin, il a perdu son emploi simplement parce qu'il était sans domicile fixe.

"J'aurais probablement gelé dehors si vous n'aviez pas été là", dit-il en soupirant doucement.

Comment ce monde peut-il être aussi cruel ?

Je me suis approchée et j'ai posé ma main sur la sienne. "Tu n'as plus à t'inquiéter de cela. Tu es en sécurité ici."

***

Et maintenant, nous y voilà. Nous sommes un an plus tard, et voici ce qui s'est passé.

Avec mon aide, Carlos a trouvé un nouvel emploi et un petit appartement à proximité. Il est devenu un visiteur régulier, ramenant le rire dans la maison. Il a même charmé mon fils, ma belle-fille et ma petite-fille.

Alors que nous décorions l'arbre de Noël ensemble, j'ai réalisé à quel point ma vie avait changé. Carlos n'était plus un étranger que j'avais recueilli, il faisait partie de la famille.

Et bien qu'il dise toujours que je lui ai sauvé la vie, la vérité est qu'il avait sauvé la mienne.

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