Angers : une sexagénaire meurt dans un tragique accident survenu au château

Deux tragédies frappent le château d’Angers : une femme d’environ 65 ans est morte après une chute dans les douves, quelques mois seulement après qu’un étudiant de 19 ans a été grièvement blessé dans un accident similaire. Une enquête est en cours.

Deux tragédies, deux chutes, un même lieu chargé d’histoire. Le château d’Angers, fleuron du patrimoine médiéval français, est aujourd’hui le théâtre d’inquiétantes coïncidences. Moins de six mois après qu’un jeune étudiant a été grièvement blessé en chutant dans ses douves, une femme d’une soixantaine d’années y a trouvé la mort dans des circonstances encore indéterminées.

Lundi 9 juin 2024, peu après 10 heures, un visiteur venu admirer les remparts majestueux du château fait une découverte glaçante : le corps sans vie d’une femme gît au fond des douves, au pied de la forteresse. La scène est silencieuse, brutale. L’homme, choqué, alerte immédiatement les agents du site, interrompant la paisible routine du monument. Les secours sont dépêchés en urgence, mais il est déjà trop tard. La victime, une femme d’environ 65 ans, ne présente aucun signe de vie. Son décès est rapidement constaté.

"On ne connaît pas encore les circonstances", a déclaré au Courrier de l’Ouest le procureur de la République d’Angers, Éric Bouillard. Le magistrat n’écarte pour l’instant aucune hypothèse, évoquant aussi bien un accident qu’un possible suicide. Aucun indice ne laisse toutefois penser qu’un tiers aurait pu être impliqué.

Une enquête judiciaire a été ouverte. Les services de la police technique et scientifique ont été mobilisés sur place afin de procéder aux constatations d’usage. En parallèle, des vérifications sont en cours concernant l’identité de la victime et ses éventuels liens avec le lieu.

Ce nouveau drame fait tragiquement écho à un précédent accident survenu dans la nuit du 18 au 19 décembre dernier. Un jeune homme de 19 ans, étudiant, avait chuté dans les mêmes douves, dans la zone dite de la promenade du Bout-du-Monde. Il aurait perdu l’équilibre alors qu’il se tenait sur un muret, dans des conditions nocturnes peu sécurisées. L’accident s’est produit vers 1 h 30 du matin. Grièvement blessé, polytraumatisé, le jeune homme avait été transporté d’urgence au CHU d’Angers, où il avait été placé dans un coma artificiel. Son pronostic vital, engagé au départ, s’est heureusement amélioré au fil des jours, sans que l’on sache encore aujourd’hui les séquelles laissées par la chute.

Ces deux événements, à quelques mois d’intervalle, posent de sérieuses questions sur la sécurité aux abords du château. Si aucun manquement officiel n’a été relevé jusqu’ici, ces chutes ravivent le débat sur les dispositifs de prévention, l’accès à certaines zones sensibles, notamment la nuit, ainsi que la signalétique et les barrières de protection.

Malgré la tragédie, le château d’Angers demeure accessible au public. Une rubalise barre désormais l’accès à la zone du drame, marquant le site du sceau du malheur. Policiers et agents du patrimoine veillent à ce que les visiteurs ne s’approchent pas du périmètre sécurisé.

Selon les premières informations, la sexagénaire aurait chuté du pont qui relie l’entrée principale au reste du château, à une hauteur estimée suffisante pour provoquer une mort immédiate. Pour l’heure, aucun témoin direct ne permet de reconstituer précisément la scène.

Le château a, rappelons-le, été un vaste chantier de restauration mené entre 2021 et 2024. L’intégralité du chemin de ronde du château les travaux ont porté sur 8 des 17 tours, 170 mètres linéaires de remparts et 600 m² de surface. Étanchéité des voûtes, remplacement des pierres et huisseries, rénovation du pont-levis, du chemin pavé et des salles souterraines, sans oublier la serre du potager et le système d’évacuation des eaux de pluie : tout a été pensé pour redonner au site sa splendeur et sa sécurité.

Il est, entre autres, célèbre pour sa majestueuse tapisserie de l’Apocalypse, un trésor unique inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.