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"Ils disent que notre coq dérange leur sieste!": Le conflit qui oppose les vacanciers et les locaux en Charente-Maritime

Quentin Autier
28 juin 2018
16:51

C'est un véritable conflit qui oppose les personnes cherchant à profiter des vacances d'été et les habitants de l'île d'Oléron.

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LCI nous parle de la situation qui avait commencé l'année dernière sur la belle île d'Oléron quand des vacanciers s'étaient plaints des coqs possédés par certains des habitants et qui les empêchaient de dormir.

Paloma Delbraux est une habitante de l'île d'Oleron et l'année dernière, sa voisine lui avait dit que son coq l'empêchait de faire la sieste.

Elle ne pensait pas cependant qu'il s'agissait d'un réel problème avant qu'elle ne reçoive une lettre de ses voisins qui vivent à Paris et qui lui ont laissé savoir qu'ils arrivaient dans 15 jours et qu'ils souhaitaient vivement trouver une solution à cette situation.

Mais la lettre et les insinuations qu'elle contenait n'ont pas été du goût de Paloma. "Ils laissaient entendre qu’il fallait qu’on tue notre coq ! Mais il n’en est pas question !" a-t-elle révélé à LCI.

C'est à Matha, près de Saint-Pierre d'Oléron et du port de la Cotinière que Paloma habite. Cette mère de famille possède des poules mais aussi un coq baptisé Coco. Et come tous les coqs, Coco chante, le matin, parfois le soir avant de se coucher et il arrive qu'il le fasse aussi en journée.

"Il fait son rôle de coq, il protège ses poules ! C’est juste un comportement de coq," le défend Paloma. "Le soir il est retiré dans le poulailler fermé, je l’en sors le matin en emmenant mes enfants à l’‘école, donc à une heure qui n’est pas matinale," explique-t-elle avant d'ajouter: "Et même s’il chante le matin, le poulailler est loin de leur maison, ils n’entendent rien du tout."

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Ce qui semble embêter les vacanciers cependant est quand Coco se met à chanter l'après-midi pendant qu'il est en liberté dans le jardin mais Paloma estime qu'ils se plaignent pour pas grand chose: "Et s’il chante, on l’entend, c’est normal qu’on l’entende. Mais il y a d’autres voisins qui habitent ici à l’année, qui sont près de chez nous et que ça ne dérange absolument pas."

L'année dernière, après une discussion avec sa voisine au cours de la quelle le ton était monté, Paloma avait décidé de se renseigner auprès de la police municipale.

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"Un de ses arguments était de dire : 'Écoutez, on n’est pas en zone rurale, mais en station balnéaire'." Mais d'après les informations que Paloma a obtenu, ce n'est pas le cas et elle est bien dans son droit. Elle n'avait d'ailleurs plus eu de nouvelles de sa voisine jusqu'à cette fameuse lettre.

Malheureusement, les vacanciers ne se sont pas contentés de la contacter puisque Paloma a reçu une seconde missive pour un rendez-vous chez un conciliateur au tribunal de Rochefort, le 11 juillet prochain.

"Cette convocation est arrivée pendant qu’ils étaient là. Au lieu de venir nous voir et parler entre personnes, ils préfèrent en passer par la justice", déclare Paloma, dépitée.

Mais il s'avère que Paloma n'est pas un cas isolé et qu'une autre habitante de l'île, Corinne Fesseau, a rencontré le même problème. Son coq, Maurice, dérange ses voisins de Limoges.

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Mais Corinne n'est pas du genre à se laisser faire et elle avait décidé de se battre en créant notamment une page "Sauver Maurice le coq oléronnais" et en lançant une pétition. Elle avait aussi accepté que son coq reste enfermé durant certaines heures de la journée.

Elle pensait qu'ainsi, elle avait réussi à mettre fin à la querelle qui l'opposait à ses voisins et que Maurice était enfin tranquille. Mais elle se trompait lourdement.

En efet, en avril elle a reçu une lettre recommandée qui était porteuse d'une mauvaise nouvelle: "C’était pour me faire savoir que les plaignants avaient fait venir un huissier pendant trois jours, fin avril, pour enregistrer le son du coq entre 6 h 30 et 7 h 30," explique-t-elle.

Corinne s'est donc retrouvée à devoir demander conseil à une assistante juridique et par l'un de ses amis qui est avocat. "Tout ça pour des gens qui viennent trois ou quatre fois par an... " se désole-t-elle.

Face à ces situations qui dégénèrent, Christophe Sueur le maire avait fait savoir l'année dernière qu'il pensait prendre un arrêté pour protéger les coqs: "Le chant du coq n’est pas une nuisance, les gens ne sont plus du tout tolérants", racontait-il dans Sud-Ouest.

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En tout cas, Corinne Fesseau compte continuer à se battre et elle a même décidé de monter une association: "Elle s’appellera Les Coqs d’Oléron en colère, et cela nous permettra de mieux porter notre message, et de regrouper d’autres locaux victimes des mêmes faits".

Elle a aussi appelé à une mobilisation le 11 juillet en soutien à Paloma. Une initiative qui est soutenue par Marie-Claire Penot, la présidente du Refuge oléronais et inspectrice locale de la Fondation Brigitte-Bardot, qui trouve les plaintes des vacanciers inadmissibles.

"C’est scandaleux que des gens puissent refuser le fait qu’ici on est à la campagne ! C’est un site balnéaire mais il ne faut pas oublier que la première activité est rurale : pêche, vigne, culture. Les gens qui refusent qu’il y ait un coq, de la bouse de vache ou du caca dans un jardin... Je ne comprends pas. Quand on va en ville, nous, on s’adapte ! Ici, c’est pareil."

Paloma espère cependant toujours qu'un dialogue sera possible ce 11 juillet. Elle demande simplement un peu de tolérance et d'efforts de la part des vacanciers.

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