Affaire Daval: ce que signifie réellement la "strangulation manuelle" découverte durant l'autopsie
Savons-nous ce qui est vraiment arrivé à Alexia à l'heure de sa mort? Beaucoup de doutes planent sur l'affaire Alexia Daval. Il semble y avoir beaucoup à dévoiler dans ce cas.
Jonathann, a prononcé trois versions différentes dans l'affaire Alexia Daval, sa femme: la disparition de sa femme alors qu'elle partait pour un jogging; La mort accidentelle d'Alexia en l'étranglant tout en essayant de la calmer pendant une dispute; la mort accidentelle d'Alexia alors que son beau-frère, Gregory Gay, a tenté de la calmer après une «crise d'hystérie» de cette dernière. Mais les constatations faites par le médecin légiste sur le corps de la jeune femme, retrouvée morte le 30 octobre 2017 au Bois d'Esmoulins, au sud-ouest de Gray, en Haute-Saône, contredisent toutes ces déclarations.
L'Est républicain ayant été en mesure de lire le rapport des experts, en dévoile les détails dans son édition de lundi.
Alexia Daval victime de "strangulation manuelle"
Première indice: La strangulation est la cause de la mort d'Alexia Daval. Le journal note que la présence des tâches de Tardieu sur les poumons est révélatrice de la cause du décès: l'asphyxie mécanique. "Les lésions ecchymotiques récentes" retrouvées au cou et d'autres examens ont permis de retenir l'hypothèse d'une "strangulation manuelle", selon les experts, cités par L'Est Républicain.
Mais comme promis début juillet l'avocat de la famille d'Alexia, le maître Jean-Marc Florand, l'étranglement n'est que "la fin de l'épisode mortifère" intervenant après "violence grave". la présence de cinq fractures au crâne est mentionné par RTL et BFMTV. Mais selon l'autopsie, ce n'est pas le cas. "La structure osseuse du crâne est libre de toute fracture", indique le journal local.
Pas de fractures du crâne
Le médecin légiste, cependant, a trouvé "des signes qui témoignent des coups multiples et de la violence sur le visage et le cuir chevelu" Alexia Daval, et "pendant la vie de ce dernier". Il n'a également trouvé aucune "lésion de défense" sur ses bras. Il précise en outre que l'autopsie montre "de multiples lésions contuses et récentes dans la région dorso-lombaire et sacrée", compatible avec "plusieurs coups violents" portés dans le dos, ou avec "une lutte au sol", ou "un assèchement violent" .
Dans la deuxième version Jonathann s'accuse du meurtre, expliquant son intention de calmer sa femme lors d'une crise d'hystérie dont elle était habituée, disant avoir "voulu faire comme d'habitude, la serrer dans ses bras pour qu'elle ne le frappe pas", rapporte l'Est Républicain. "Et là, c'était vraiment très fort. On était dans la chambre, je l'ai mise sur le lit et maintenue contre moi et sans le vouloir, je l'ai étouffée", a-t-il avoué lors de son passage en garde à vue.
Dans la troisième version, son beau-frère Grégory Gay est accusé d'avoir commis cet acte mortel. Selon lui, il y aurait eu une nouvelle crise d'hystérie d'Alexia qui aurait ensuite poussé l'enfant de sa sœur, Stéphanie, avant de quitter le salon de ses parents. Le beau-frère l'a alors suivi, des cris ont été entendus et il est revenu au reste de la famille avec la surprise qu'il l'avait étranglé alors qu'il essayait de la calmer. Des versions qui ne collent pas avec les résultats de l'autopsie.
Le corps d'Alexia a brûlé à 30%
Enfin viennent les découvertes de brûlures sur le corps d'Alexia comme un autre élément central du dossier. L'autopsie rapporte qu' environ "30%" de la surface de la peau d'Alexia a été affectée par "carbonisation". Les médecins ont trouvé "une mise à feu en plusieurs foyers distincts" du corps. Tous ces brûlures ont été notées " quasi exclusivement " dans la partie antérieure du corps tels le cou, les membres supérieurs - en particulier des mains - la région abdomino-pelvienne descendant jusqu'aux cuisses, et les pieds, en particulier à gauche, "rapporte le journal.
Toutefois, depuis sa confession, Jonathann Daval a nié à plusieurs reprises avoir mis le feu au corps d'Alexia. Il dit avoir porté le corps d'Alexia dans la forêt, tenu par le pacte de silence scellée avec la famille de la jeune femme, le jour précédent, dans la version où le beau-frère est accusé. Mais ici aussi, il nie y avoir mis le feu.
Les résultats ADN de suicide d'un homme classé avant le 18 septembre
Selon L'Est Républicain, une bouteille de produit inflammable à pourtant été découverte à une centaine de mètres du corps de la victime qui présente bien des brûlures. Cet élément conduit le maître Jean-Marc Florand à émettre l'idée de l'existence d'un complice, hypothèse qui est mise à l'écart pour le moment par les enquêteurs et la justice.
Pour être clair, l'avocat de la famille d'Alexia attend avec impatience les résultats de l'ADN de la scène de la mort de Yannick Chevallier, 38 ans, dont le corps a été retrouvé le 13 janvier dans un abri de jardin à Esmoulins, près de Gray. L'enquête a trouvé un suicide, mais les conditions de celui-ci, ajoutées à la proximité géographique de l'endroit où les deux corps ont été découverts, intriguent le conseil.
L'homme est en effet mort d'une balle dans la tête, mais l'arme du crime n'a jamais été retrouvée. Selon L'Est Républicain, le juge d'instruction a nommé un expert mais les résultats de l'analyse n'ont pas encore été déposés. Selon Jean-Marc Florand, cité début juin par le journal, le "délai légal de réponse se situe au 18 septembre".