Ce couple a adopté un bébé. Ils ont ensuite découvert une lettre racontant une triste histoire sur la naissance de l'enfant
Les parents feraient n'importe quoi pour donner à leur enfant ce qu'il mérite. Même si cela implique le laisser partir pour qu'il vive avec une famille qui pourra lui apporter tout ce dont il a besoin.
Comme rapporté par Life Daily, en 1995, un couple chinois s’est vu confronté à une situation impossible. Afin de donner à leur enfant la chance qu’ils ne pourraient jamais lui offrir, ils ont dû faire un choix impossible.
Il y a 22 ans, un couple de Hangzhou, en Chine, a découvert qu’ils attendaient leur 2nd enfant. Qian Fenxiang et son mari, Xu Lida, étaient fous de joie. Mais il y avait un gros problème. En Chine, il était illégal d’avoir plus d’un enfant, car une loi venait d’être adoptée pour réduire la pauvreté.
Quand Xian et Xu ont réalisé qu’ils attendaient un enfant, Qian était déjà enceinte de 5 ou 6 mois, et il était trop tard pour qu’elle avorte.
‘‘On pensait qu’on s’en sortirait étant donné qu’on vivait très loin des cadres de plannings familiaux de notre village. On pensait que la taille de la ville nous sauverait.’’
Mais avoir un 2ème enfant était très risqué. S’ils étaient découverts, Qian aurait pu être contrainte de subir un avortement et aurait pu devoir payer de grosses amendes. Afin de faire en sorte que sa grossesse demeure un secret, Qian et sa fille de 3 ans se sont cachées sur une péniche à 120 km de chez elles.
Après 6 semaines passées sur le bateau, Qian a commencé à accoucher, mais elle ne pouvait pas aller à l’hôpital pour donner naissance à son bébé. Si elle l’avait fait, les médecins auraient contacté les autorités. Qian a alors donné naissance à sa 2ème fille, Jingzhi, le 24 juillet 1995 sur la péniche, avec l’aide de Xu.
Qian et Xu voulaient désespérément garder leur bébé, mais ils savaient qu’ils ne gagnaient pas assez d’argent pour s’occuper d’un autre enfant ou pour payer les amendes qu’ils auraient eues quand les autorités auraient découvert son existence.
5 jours après la naissance de la petite fille, Xu, qui avait 24 ans à l’époque, s’est levé tôt et emmené leur bébé à un marché à Suzhou. Une fois à l’intérieur du marché couvert, Xu a laissé Jingzhi avec une lettre manuscrite dans l’espoir que quelqu’un la trouverait.
‘‘Notre fille, Jingzhi, est née à 10h du matin le 24e jour du 7e mois du calendrier lunaire, en 1995. Nous sommes contraints par la pauvreté et les affaires du monde de l’abandonner. J’implore la pitié des cœurs des pères et des mères des alentours !’’
‘‘Merci de sauver notre petite fille et de prendre soin d’elle. Si le ciel a de la compassion, si le destin vous met sur notre route, rencontrons-nous sur le Broken Bridge de Hangzou le matin du Festival de Qixi dans 10 ou 20 ans…’’
Peu de temps après que Xu ait quitté le marché, quelqu’un a trouvé la petite fille et l’a emmenée à l’orphelinat de Suzhou. Pendant ce temps, de l’autre côté du globe, un couple du Michigan avec deux fils biologiques décidait d’adopter un autre bébé.
‘‘On ne pensait pas que le pays dans lequel on adoptait avait de l’importance.’’, a déclaré Ken Pohler à propos de sa décision d’adopter un enfant avec sa femme Ruth.
‘‘Mais nous avons un beau-frère qui est chinois, et la sœur de Ruth a adopté en Chine, aussi. Ce qui était très bien.’’
Pendant l’été 1996, Ken et Ruth sont allés en Chine avec une agence d’adoption pour aller chercher Jingzhi, qu’ils ont renommée Kati.
Dans le bus qui les reconduisait à l’aéroport, le couple a montré à une traductrice la lettre qu’on leur avait donnée et ont demandé ce qu’elle disait.
‘‘Elle a été tellement touchée par la lettre, elle pleurait en la lisant. C’était un message tellement bouleversant.’’
Cependant, le couple a décidé d’attendre que Kati ait 18 ans avant de lui parler de la lettre, et de la laisser décider si elle voulait en apprendre plus sur ses parents biologiques.
De retour au Michigan, Kati a été élevée comme la plupart des autres enfants américains. Elle faisait du sport, a appris à jouer du violon et du piano, et partait en voyage avec sa famille dans tout le pays.
‘‘J’ai eu une bonne et solide enfance. Tout le monde savait que j’avais été adoptée, de toute évidence, alors personne ne me posait jamais de questions.’’
En 2005, quand Kati avait 10 ans, Qian et Xu sont allés au Festival Qixi comme ils l’avaient promis dans la lettre, et ont attendu toute la journée. Mais personne n’est venu, et à 16h, ils sont rentrés chez eux. Cependant, les Pohler avaient demandé à l’amie d’un ami, Annie Wu, d’essayer de trouver les parents biologiques de Kati.
‘‘On ne voulait pas que Kati soit impliquée dans quelque chose d’aussi vague. Mais c’était important pour nous que les parents biologiques sachent que leur fille avfait été adoptée par une famille qui l’aimait énormément et qui lui avait donné un bon foyer.’’
Annie est arrivée seulement quelques minutes après que Qian et Xu soient partis.
Juste avant le départ d’Annie, elle a remarqué une équipe de télévision et leur a expliqué l’histoire, qu’ils ont trouvé fascinante. La chaîne a diffusé l’histoire et ont aidé Annie à entrer en contact avec Qian et Xu. Quand ils ont eu des nouvelles de leur fille biologique, les Pohler ont demandé à Annie de ne plus entrer en contact avec eux.
‘‘On voulait attendre que Kati grandisse et voir si elle voulait obtenir plus d’informations.’’
Les 10 années suivantes, Qian et Xu n’ont plus eu de nouvelles de leur fille en Amérique. Mais quand Kati a eu 21 ans et qu’elle a passé un semestre à étudier en Espagne, elle a posé des questions à ses parents sur son passé, car elle pensait que les gens pourraient la questionner sur son passé américain et chinois. C’est là que Ken et Ruth ont parlé à Kati de ses parents biologiques. Kati était choquée et en colère de voir qu’ils lui avaient caché cela pendant si longtemps, et elle a su tout de suite qu’elle voulait rencontrer ses parents biologiques.
Kati est entrée en contact avec Chang Changfu, un réalisateur de documentaires qui faisait un reportage sur les enfants adoptés en Chine et dispersés à travers le monde. En échange de son aide pour la réunir avec ses parents biologiques, Kati a accepté d’être le sujet du documentaire.
Cela n’a pas eu lieu exactement 20 ans après, mais grâce à l’aide de Chang, Kati a enfin pu rencontrer Qian et Xu pour la première fois le soir du Festival Qixi en 2017. Quand ils ont enfin été réunis, Qian a fondu en larmes.
‘‘C’était vraiment bon de les voir. J’ai été surprise de voir à quel point ma mère Chinoise a été émue.’’
Même si les retrouvailles étaient tout ce que Qian et Xu avaient espéré, elles ont également apporté leur lot de déceptions.
‘‘On se sentait encore tellement coupables. Mais si on ne l’avait pas abandonnée, elle aurait souffert.’’
Qian était horrifiée d’apprendre des choses sur la vie de Kati dans la classe moyenne américaine, et de savoir qu’elle avait travaillé comme serveuse pour se faire de l’argent quand elle était étudiante.
‘‘Ma Xiaochen (leur première fille) n’a jamais eu à laver un seul bol ici…’’
Pendant son séjour, Kati est restée avec ses parents et sa grande sœur dans leur appartement pendant deux jours. Cependant, communiquer était difficile étant donné qu’ils ne parlent qu’un anglais limité.
‘‘On ne pouvait pas communiquer de façon poussée étant donné qu’on ne parle pas anglais et qu’elle ne parle pas le mandarin, mais on a tout de même pu constater qu’elle était une jeune fille très gentille. Mais maintenant que nous l’avons rencontrée, elle nous manque encore plus qu’avant.’’
Qian était déçue que Kati les appelle Mama et Baba.
A la fin du voyage, Kati est retournée chez sa famille en Amérique et est encore en train de réaliser tout ce qu’il s’est passé.
‘‘Je veux avoir un genre de relation avec eux. Je veux les voir encore. Mais la grande question c’est, que sont-ils pour moi ? Je ne sais même pas comment les appeler. C’est une bonne chose que j’en sache plus sur mes origines, mais c’est aussi perturbant. Je suis le produit de là où j’ai grandi, et ce n’est pas du tout en Asie.’’