"Cela aurait pu être moi": Bordeaux rend hommage à un jeune cycliste tué sur la route
Ce dimanche 27 janvier en après-midi, une centaine de personnes ont organisé une marche dans les rues de Bordeaux en l'honneur et la mémoire de Franck Page qui est mort percuté par un engin lourd le 17 janvier dans l’exercice de son travail.
Cet étudiant de 18 ans entre dans les registres comme le premier livreur à vélo qui perd la vie pendant son travail à Bordeaux. Franck Page travaillait en tant que coursier à vélo pour Uber Eats est mort frappé par un camion tandis qu'il faisait une livraison à vélo à Pessac le jeudi 17 janvier dernier.
L’accident a eu lieu sur l’avenue Antoine-Becquerel à Pessac, vers 12h10. Le lendemain 18 janvier, la BADR a lancé une enquête et fait un appel à témoins. L'incident a poussé un porte-parole de la plateforme Uber Eats a adresser un communiqué dans lequel on peut lire les réactions suivantes:
Gare de Pessac (Département de la Gironde, France). | Source : Wikimedia Commons
"C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès du coursier. Nos pensées vont à ses proches et à sa famille. Toute l’équipe Uber Eats est particulièrement touchée par cet accident. Nous sommes en contact avec la famille afin de les assister dans leurs démarches avec AXA en respectant leurs souhaits et avec les autorités afin de les assister dans leur enquête."
"On fait le même taf, je suis étudiant aussi, cela aurait pu être moi. Il était au mauvais endroit au mauvais moment."
Atif, 23 ans.
Une marche et une cagnotte
Ce dimanche 27 janvier, une marche organisée par une centaine de proches, d'amis et de collègues du Franck Page s'est déroulée pendant près d'une heure et demie dans les rues de Bordeaux.
Le cortège qui arborait une banderole où on pouvait lire "Hommage à Franck Page, étudiant décédé pendant une livraison à vélo", est parti à 16h de la place de la Victoire pour se rendre successivement sur les places de la République, Gambetta, avant de prendre la direction de la place de la Bourse. Arrivé là, il s'est stoppé sous la grande publicité inscrite sur la façade de la Chambre de commerce et d'Industrie, sur laquelle il est clairement écrit : "Uber Eats. Faites-vous livrer là où la vie vous mène."
"J'ai tenu à ce que cette image reste, parce que cette pub n'a pas lieu d'être, avec tous les risques que ces jeunes prennent pour ces livraisons. Il fallait vraiment montrer là la photo de mon fils, pour que les responsables d'Uber Eats s'en rappellent. Je ne comprends pas qu'un tel système puisse exister : faire de l'argent en faisant prendre tous ces risques, c'est inadmissible. D'ailleurs, Uber Eats n'a jamais cherché à nous rencontrer", déplore Alexandre Page, le père de Franck.
De nombreux coursiers ont également apporté leur support en participant à la marche. Ils ont aussi fait part de leurs impressions.
Une marche en hommage à Franck Page Bordeaux. | Source: Youtube/Sud Ouest
"On a proposé de l’aide à la famille pour organiser une marche", explique Arthur Hay, livreur à vélo.
"On fait le même taf, je suis étudiant aussi, cela aurait pu être moi. Il était au mauvais endroit au mauvais moment. Je pense qu’il faut responsabiliser les plateformes et éviter d’envoyer les livreurs dans des zones dangereuses, par exemple trop proches de la rocade", raconte Atif, 23 ans qui était venu avec son vélo.
"Évidemment que c'est un job dangereux", ajoute Sarah.
Une cagnotte leetchi a été ouverte afin d'apporter du soutien à la famille de Franck Page le weekend même de l'accident. Plus de 4 300 € ont déjà été recueillis sur le site à ce jour.
Uber Eats s'explique
La plateforme a répondu en précisant que dans l’application Uber Eats, c'est Google Maps qui assure la navigation et effectue son paramétrage avant de faire montre des itinéraires accessibles à vélo. Et que lors de l’accident, Franck Page se trouvait sur l’avenue Antoine-Becquerel, autorisée aux vélos, et pas sur la rocade
En effet, Franck Page était dans l'exercice de ses fonctions quand il a pris le côté droit du camion qui l’a heurté et dont le chauffeur ne l’aurait pas remarqué. Le livreur aurait été traîné sur plusieurs mètres après avoir été percuté par le poids lourd, selon un rapport de l’enquête menée par la Brigade des accidents et des délits routiers (BADR) du commissariat central de Bordeaux. Quand les secours sont arrivés, il était déjà décédé.
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