Laurent Nuñez "fait taire" sur la question du retour des enfants français de Syrie
L'inaction de la france pour le sort des enfants des djihadistes emprisonnés en SYRIE. Tous les regards se tournent actuellement vers le gouvernement. Les enfants des djihadistes français pourront-ils être rapatriés en france ?
Selon le secrétaire d'Etat au près du ministre de l'intérieur, Laurent Nunez, si les enfants sont emprisonnés auprès de leur mère, un rapatriement ne peut être envisagé.
Une annonce qui irrite les familles concernées ainsi que leur avocat.
Sur cette question délicate concernant le retour des enfants captifs en Syrie, la France n'a pas encore pris position et répugne à donner une réponse claire. Ce qui laisse donc à penser que dans l'immédiat, le gouvernement n'envisage aucune mesure pour tenter de ramener les enfants.
De plus, entendu par la commission des affaires européennes de l'Assemblée, Laurent Nunez a souligné que l'avenir des enfants de djihadistes était indissociable de celui de leurs parents, avec qui ils sont détenus,
"dans la majorité des cas […] en tout cas avec leur mère"
Il a aussi mis l'accent sur le fait que la France a donné carte libre aux autorités locales syriennes de régler la question concernant les prisonniers. Sur les 150 Français détenus en Syrie, la moitié serait des enfants.
Le président, Emmanuel Macron, lui-même reste avare en parole concernant cette affaire et campe sur sa position depuis le début. Il évoque, notamment, une résolution au cas par cas en collaboration avec la Croix rouge internationale.
Selon lui, plusieurs cas pourraient se présenter pour ces enfants :
"Il y en a qui peuvent revenir sans qu'ils soient rapatriés, il y en a qui peuvent être rapatriés, et il y en a qui seront jugés avec leurs familles, dans certaines circonstances, dans les pays où ils sont, en particulier l'Irak."
Mais qu'en est il alors des enfants orphelins encore retenus en Syrie ?
On ne peut donc plus dans ce cas parler d'autorité parentale pour justifier le non-rapatriement de ces enfants, selon le ministre de l'intérieur Christophe Castaner.
La Syrie est encore un pays en pleine reconstruction, présentant une certaine désorganisation et, malheureusement, ces enfants ne sont aucunement sous une quelconque autorité française. Ceci conclu qu'il est vraiment difficile, voir même impossible d'exiger sans aucun pourparler préalable, le retour immédiat de ses enfants.
Cependant, la situation est loin de se calmer car les familles de ces enfants et leurs avocats interpellent le gouvernement sur l'état de santé des enfants ainsi que la précarité de leur vie quotidienne :
"Les enfants, dont la grande majorité a moins de six ans, sont exposés à des épidémies de tuberculose et de choléra, Ils sont tous malnutris, et presque tous atteints de dysenterie.
Ils souffrent de chocs post-traumatiques sévères et ne bénéficient d'aucun soin digne de ce nom."
Selon les avocats :
"tous ces enfants sont exposés à court et moyen termes à un risque de mort.
Faut-il attendre qu'un enfant français meure pour que le président de la République prenne conscience du drame qui est en train de se jouer ?"
Beaucoup d'initiatives ont déjà été entreprises pour forcer le gouvernement à réagir : les plaintes déposées à l'encontre de l'Etat devant la justice française ou encore une autre plainte déposée devant le comité des droits de l'enfant de l'ONU. Elles ont le but de riposter contre l'inaction de la France mais aussi pour dénoncer une non-assistance à personne en danger.
Une collecte de signature a aussi été initiée pour obliger l'Etat à réagir dont un grand nombre de personnalités a pris part : Benoît Hamon, Daniel Cohn-Bendit, Georges Fenech,Philippe Torreton, Romain Goupil, Anny Duperey... Actuellement, 3800 signatures auraient déjà été recueilli, au total.
L'avocate Sophie Mazas se bat pour le rapatriement des prisonniers français en Syrie, notamment des enfants en bas âges qui vivent dans des conditions vraiment précaires.
Pourtant, le gouvernement de son côté, est assez réticent pour recevoir dans son territoire des djihadistes qui pourraient encore être affiliés à DAESCH ou d'autres denominations terroristes.