Il faut lutter contre la grossophobie !
Ce mercredi 15 mai à 21h00, "Moi, grosse", l'adaptation du livre "On ne naît pas grosse" de Gabrielle Deydier est en diffusion en prime time sur France 2. Dans cet ouvrage, l’ecrivaine raconte comment elle a subi vingt ans de douleurs et de discrimination en raison de son poids.
Ce mercredi 15 mai est marqué en France par la journée consacrée à la lutte contre la grossophobie, une initiative d'Hélène Bidard, adjointe au maire de Paris en charge de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations.
Au cours de cette journée, les salons de l'Hôtel de ville de Paris organisent des ateliers, tiennent des débats, ou encore font des projections sur le sujet en présence de militants, membres d'associations et professionnels.
C'est dans cette même optique que France 2 a décidé de consacrer sa soirée du 15 mai à la diffusion en prime time du film "Moi, grosse", une adaptation du livre "On ne naît pas grosse" (Ed. Goutte d'Or, 2016) de Gabrielle Deydier qui elle est l'une des premières personnes à avoir rendu populaire le mot "grossophobie", encore assez méconnu en France.
UNE VICTIME DE GROSSOPHOBIE
Dans son ouvrage, Gabrielle Deydier cloche entre les témoignages poignants sur ses expériences et les statistiques decoulant de certaines enquêtes. Elle fait partie des plus de 6 millions d'obèses qui habitent la France aujourd'hui, par conséquent elle souffre depuis plus de vingt ans de discrimination, tout comme ces derniers, comme elle a déclaré au cours d'un entretien à Télé Star :
"Je ne veux pas travailler avec une grosse",
confie Gabrielle Deydier qui relate les harcèlements perpétrés contre elle par une enseignante lors de sa scolarité dans un collège de Neuilly, en région parisienne.
DES PROPOS QUI ONT EU UN EFFET DÉVASTATEUR
Suite à ces propos qui ont eu un effet d'électrochoc sur Gabrielle Deydier, la jeune étudiante d'alors est tombée dans un état dépressif grave auquel qui l'a conduite tout droit dans l'hyperphagie (trouble alimentaire caractérisé par des compulsions alimentaires excessives et rapides, NDLR) durant les années qui ont suivi. Ensuite Gabrielle Deydier a fait la rencontre de certains éditeurs qui lui ont fait la suggestion de procéder à une enquête au sujet de la grossophobie.
INSPIRÉE PAR DES EDITEURS
Une proposition qui a poussé cette jeune femme de 38 ans à se lancer dans la rédaction d'un livre, dont la citation de Simone de Beauvoir, "On ne naît pas femme, on le devient", dans son ouvrage "Deuxième sexe" a inspiré le titre. L'enquête s'est avérée plus ou moins facile à réaliser, mais les confessions se sont révélées beaucoup plus dures à écrire, tel que l'explique la jeune écrivaine de 150 kg pour 1,53 m à Télé Star :
"Au moment où il a fallu parler de moi... Là, ça a été très compliqué. J'ai somatisé avec toutes sortes de pathologies : gastrites, furonculoses, eczéma... tout ressortait."
UNE DOUBLE DISCRIMINATION
Toutefois, celle qui a avoué n'avoir "pas subi de harcèlement à l'école ou au collège, mais plutôt au lycée" dans l'émission "On fait le tour de la question" sur Europe 1 ce lundi 13 mai, a réussi à mettre par écrit non seulement son vécu traumatisant, comme par exemple les agressions subies dans les transports, et aussi dans le domaine professionnel et dans le milieu médical, mais elle a fini également par évoquer son rapport à la nourriture, son enfance entre autres.
Selon l'autrice, la discrimination qu'elle vit au quotidien est double car, non seulement elle est grosse mais elle est aussi de sexe féminin. Pas étonnant donc, qu'elle ait révélé dans son enquête que 80 % des personnes qui subissent des chirurgies bariatriques sont des femmes.
"La grossophobie, je l'ai vraiment expérimentée à partir du moment où il fallait chercher des stages et du travail. Quand j'étais en master, c'était compliqué. Mes camarades envoyaient dix CV, ils avaient un stage, pendant que moi j'en envoyais 150, je n'en avais pas. J'étais dans le déni de la discrimination, parce que j'ai toujours cru en la méritocratie",
ajoutait-elle au micro d'Europe 1 afin d'expliquer ce qu'elle a subi pendant 20 ans.
UNE ŒUVRE SALVATRICE
Son ouvrage "On ne naît pas grosse" a été comme un sauveur pour Gabrielle Deydier, comme elle l'a confié dans les colonnes de Télé Star :
"C'est ma vie que je sauve. Je n'ai pas écrit en me disant que j'allais sauver le monde."
Gabrielle Deydier est également fondatrice du webzine Ginette le mag, ou elle continue sa lutte contre la grossophobie en nous faisant pénétrer dans un monde qui nous est si étranger si notre IMC (Indice de masse corporelle, NDLR) ne dépasse pas la barre symbolique de 30.
"TU VAS ENCORE GROSSIR"
Selon Wikipedia, la grossophobie est un néologisme désignant l'ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses, en surpoids ou obèses. En France, la discrimination en raison de l'apparence physique est considérée comme une discrimination en vertu de l’article 225-1 du code pénal. Cependant, ce type de discrimination est très difficile à prouver. Ce qui occasionne de plus en plus de cas de ce genre.
L'un des derniers cas de scandale lié à la grossophobie a eu lieu dans "La robe de ma vie", lorsqu'une jeune femme faisant des essayages pour sa robe de mariée ait dû faire face aux critiques vexantes de ses proches. Pour de plus amples détails sur ce sujet, lisez : "Tu vas encore grossir !" : un scandale de grossophobie dans "La robe de ma vie".
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