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Les victimes de l'anesthésiste de Besançon donnent leur témoignage

Guerry Naissant
17 mai 2019
11:41

En garde à vue depuis 48 heures, l'anesthésiste de Besançon, Frédéric Péchier, suspecté d'avoir empoisonné des patients, dont un enfant de 4 ans, a et conduit au palais de Justice sous escorte policière. Témoignages de certaines victimes.

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Durant les 48 heures qu'a duré la garde à vue de l'anesthésiste de Besançon, Frédéric Péchier, soupçonné d'avoir provoqué des arrêts cardiaques pour faire montre de ses talents de réanimateur, les enquêteurs, de concert avec l'office central de répression contre les violences aux personnes, ont entendu non seulement la direction ainsi que des personnels de la clinique Saint-Vincent de Besançon, où a exercé le suspect, mais aussi des patients et leurs proches.

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TÉMOIGNAGES D’ODILE LACHERAY

Parmi la cinquantaine de cas d'empoisonnements potentiels, il y a certains témoignages terribles de la part de victimes, outre ceux des parents de Teddy, une victime présumée du docteur. C'est le cas d'Odile Lacheray qui a déclaré avoir fait un arrêt cardiaque durant une opération en janvier 2015 à la Clinique Saint-Vincent. Si elle raconte que le docteur Péchier n'était pas son anesthésiste ce jour-là, elle se souvient que ce dernier avait déposé au pied de son lit une caisse avec des cathéters.

"Quand je me suis faite opérer pour une banale intervention de femme, je me suis retrouvée en réanimation [...] Ce n'est pas lui qui m'anesthésiait. Il a posé la caisse et moi qui rigole toujours je lui ai adressé un sourire, il m'a dit pour rigoler "c'est de la bonne [...] J'ai eu peur de mourir",

explique-t-elle.

Odile Lacheray répond aux questions de journalistes sur l'affaire Péchier. | Youtube/France 3 Bourgogne-Franche-Comté

Odile Lacheray répond aux questions de journalistes sur l'affaire Péchier. | Youtube/France 3 Bourgogne-Franche-Comté

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Ayant été diagnostiquée d'un tako-tsubo, appelé aussi infarctus du stress, madame Lacheray a appris de son chirurgien qu'il est probable qu'elle fasse partie des victimes dans l'affaire dite Péchier, en novembre 2018.

"Quand j'ai appris qu'on aurait pu m'empoisonner, ça a été dur à avaler. Je ne comprends pas qu'avec un métier comme celui-là, on puisse jouer avec les gens",

a confié à France 3 Bourgogne-Franche-Comté celle qui a été à nouveau entendue ce 15 mai après une première audition en mars 2019 par les enquêteurs.

SYLVIE GAILLARD NE SE SOUVIENT PAS SI LE DR PÉCHIER ÉTAIT PRÉSENT

Il y a aussi le cas de Sylvie Gaillard, une salariée dans l'horlogerie, qui a passé 4 jours dans le coma après un incident d'anesthésie qui s'est produit durant une opération des varices en 2009. Cette dernière avait déjà été entendue en 2017 lorsque cette affaire avait débuté, mais elle a reçu une nouvelle convocation de la part des enquêteurs.

"Ce que j'attends ? Qu'il soit condamné, qu'il paye le mal qu'il a fait aux gens. Moi je suis vivante mais d'autres ne s'en sont pas sortis",

explique Sylvie Gaillard qui ne se souvient toujours pas si l'anesthésiste était présent le jour de sa chute dans le coma. Un choc anesthétique qui l'a laissée avec des problèmes de vue et des migraines.

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Sylvie Gaillard donne son témoignage aux journalistes d'Europe 1 et RTL. | Youtube/France 3 Bourgogne-Franche-Comté

Sylvie Gaillard donne son témoignage aux journalistes d'Europe 1 et RTL. | Youtube/France 3 Bourgogne-Franche-Comté

TRANSFÉRÉ AU PALAIS DE JUSTICE

En garde à vue depuis mardi 14 mai 9 heures du matin, le séjour de Frédéric Péchier chez les forces de l'ordre et de la justice a été prolongé de 24 heures selon le procureur de la République, Etienne Manteaux. L'audition ayant pris fin ce jeudi matin, Etienne Manteaux tiendra une conférence de presse dans l'objectif de faire lumières sur le déroulement de l'affaire, aujourd'hui à 17h30.

Défendu par un trio d'avocats, dont Me Schwerdorffer, Me Spatafora et Me Jean-Yves Leborgne qui a rejoint les deux autre ce jeudi à Besançon, le docteur de 47 ans "conteste sa culpabilité" et tient ferme sur sa "position". Une journée décisive pour l'anesthésiste qui connaitra son sort ce jeudi.

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Poursuivi depuis 2017 pour sept empoisonnements présumés, son éventuelle implication dans une cinquantaine d'autres incidents médicaux suspects qui, selon le quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France ce mercredi 15 mai, a fait 15 décès, attend une confirmation ou non par la justice. Ce qui pourrait conduire oui ou non à sa mise en examen de nouveau, dépendant des résultats.

LES PARENTS DE TEDDY PORTENT PLAINTE

Et alors que le docteur avait déjà été mis en examen puis libéré sous caution en mars 2017 pour avoir volontairement provoqué des arrêts cardiaques chez sept patients, âgés de 37 à 53 ans, dont deux d'entre eux sont morts, en modifiant les poches d'injection de confrères, Le Parisien révèle le cas d'un petit garçon de 4 ans, prénommé Teddy qui avait subi deux arrêts cardiaques avant d'être réanimé par le docteur de 47 ans, lors d'une opération des amygdales en 2016 à la clinique Saint-Vincent de Besançon.

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"Les parents de Teddy attendent avec impatience de savoir s'il y aura une mise en examen. Ils ont vu leur enfant entrer pour une opération de quelques minutes, être transféré en urgence au CHU après deux infarctus. Imaginez le choc pour eux...",

a déclaré leur avocat Me Jean-Michel Vernier, au Parisien.

Teddy n'a pas de séquelles physiques suite à l'incident mais il a été traumatisé et souffre d'anxiété. Ses parents ont eux aussi été choqués et ils ont donc porté plainte contre le docteur Péchier qui a été placé en garde à vue.

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