"Parce que je l'aime, je veux le laisser partir" : le drame de l'épouse de Vincent Lambert
Deux femmes avec des idées totalement contradictoires et qui pourtant veulent toutes les deux, selon elles, la même chose : le bien de Vincent Lambert.
D'un côté nous avons une femme qui veut enfin pouvoir laisser son mari "mourir en paix" après tant de souffrances, et de l'autre nous avons une mère toute aussi aimante mais qui croit dur comme fer qu'un miracle est encore possible, et que le seul moyen d'y arriver serait de continuer le traitement de son fils.
Nous allons nous intéresser particulièrement sur le point de vue de sa femme.
Comment est-ce que Rachel Lambert a vécu, et vit cette situation à laquelle elle et tous les proches de Vincent Lambert font face.
Depuis le début de cette épreuve, Rachel Lambert n'a cessé de clamer que pour le bien de son mari, les traitements devaient être arrêtés.
La décision la plus difficile qu'elle ait dû prendre de toute sa vie. Mais apparemment, c'est ce que son bien-aimé Vincent Lambert aurait voulu.
Elle se souvient très bien avoir évoqué ce sujet avec lui l'année de leur mariage :
"plutôt être piqué que de rester en vie comme un légume",
avait-il dit.
Mais cette décision est I-N-A-D-M-I-S-S-I-B-L-E pour les parents du principal intéressé. Arrêter le traitement de leur fils serait l'abandonner à la mort. Ils décident alors de se battre jusqu'au bout et d'attaquer chaque décision qui pourrait leur faire perdre à jamais leur fils.
"Même si nos proches et nos amis souffrent aussi, leur vie n'est pas balayée comme la mienne l’a été."
Rachel Lambert ne voit pas la situation sous cet angle. Arrêter le traitement serait la décision la plus favorable pour son mari.
«Les premiers jours après l’accident, je ne pensais qu’à deux choses : que Vincent reste vivant, et ne pas mourir de chagrin.
Quand il a ouvert les yeux, son regard n’était plus vif, comme s’il n’était plus là. Ça aussi, c’est tellement violent… Bien sûr, il y a le fol espoir mais, au fond de moi, je savais : son cerveau était irrémédiablement abîmé»,
racontait-elle pudiquement au magazine Psychologies en février 2015.
Et elle n'est pas la seule à le penser. Plusieurs médecins et membres de la famille Lambert l'ont soutenue et maintiennent l'idée que ce serait respecter le souhait de leur ami, frère, cousin et mari.
Les deux parties croyant toutes deux faire le bon choix livrent alors une grande bataille judiciaire.
Et dans la journée du 20 mai 2019, la justice a décidé de donner suite à la demande de Mme Rachel Lambert quant au fait de mettre un terme au traitement.
"Mon rôle n’est pas d’être un étendard pro-life ou pro-euthanasie. Je souhaite juste que la volonté de Vincent soit respectée",
avait-elle déclaré.
Mais, contre toute attente, la Cour d'appel de Paris a ordonné, dans la soirée de cette même date, la reprise du traitement suite à la demande des parents de Vincent. Rachel tombe des nues.
Malgré cette décision inattendue et le fait qu'elle se sente "terriblement seule", qu'elle ait perdu le peu d'intimité qui lui restait, la jeune femme a décidé qu'elle n'allait pas en rester là.