Marie Trintignant, morte il y a 16 ans, était proche de sa famille, mais tuée par un proche
Le 1er août 2003, Marie Trintignant a succombé aux coups de son compagnon. Seize ans après la disparition de l'actrice, des féministes lui rendent hommage.
Il y a seize années, jour pour jour, le monde du cinéma français a sombré dans un grand deuil. Le 1er août 2003, l'actrice Marie Trintignant s'en est allée à l'âge de 41 ans après des coups portés par son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat.
TRÈS PROCHE DE SA FAMILLE
Le décès tragique de l'actrice a été un choc pour sa famille. En effet, de son enfance jusqu'à son envol vers le monde du cinéma, Marie Trintignant avait toujours été proche des membres de sa famille.
Au début, la fille de l'acteur Jean-Louis Trintignant et de la réalisatrice Nadine Trintignant, voulait être vétérinaire. Mais séduite par l'univers où se consacraient ses parents, elle avait fini par suivre leur chemin en devenant actrice.
Elle a eu son premier rôle aux côtés de son père dans le film "Mon amour, mon amour" réalisé par sa mère, à l'âge de seulement quatre ans.
La jeune Trintignant s'est aussi retournée vers le théâtre et joue dans la pièce "Les poèmes à Lou", de Guillaume Apollinaire avec Trintignant le père.
Elle est apparue pour la dernière fois au cinéma dans le film "Colette, une femme libre", et cette fois encore entourée de sa famille. Sa mère était la réalisatrice du film, tandis que son frère était l'assistant-réalisateur, et son fils, alors âgé de quatre ans, était parmi les acteurs.
PLUSIEURS RÔLES POUR LA LIBERTÉ DES FEMMES
Marie Trintignant était toujours une femme réservée, très timide, mais elle a toujours su comment vaincre ce caractère. Elle était d'ailleurs une femme très engagée et avait déjà joué dans plus d'une cinquantaine de films.
Trintignant brillait le plus dans ses rôles pour la liberté des femmes. Dans le téléfilm "Victoire ou la douleur des femmes", l'actrice a interprété le rôle d'une jeune militante pour le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes.
Le combat féministe que menait l'actrice est en effet un héritage de sa mère, qui est l'une des femmes ayant signé le "manifeste des 343 salopes" admettant avoir eu recours à un IVG, quatre ans avant la loi Veil.
HOMMAGE DES FÉMINISTES
Après son décès, Marie Trintignant est devenue un symbole contre les violences envers les femmes au sein d'un couple.
À l'occasion de ce seizième anniversaire de sa tragique disparition, des féministes lui rendent hommage dimanche 28 juillet 2019. Des féministes du collectif "Encore féministes ! " se sont recueillies près de la tombe où se repose Trintignant.
"Comme chaque année, nous irons cet après-midi au Père-Lachaise déposer des fleurs sur sa tombe et nous discuterons ensuite entre féministes dans un café. Nous ne sommes jamais très nombreuses car elle a été tuée un 1er août",
a dit Florence Montreynaud à France info.
"Il y a un très grand secteur associatif mais qui a peu de moyens. On manque de logements sécurisés pour mettre les femmes à l'abri. La justice ne prend pas de mesures d'éloignement assez rapides contre les hommes",
a-t-elle ajouté.
D'autres célébrités, comme Carla Bruni a également réagi pour cette date symbolique. Dans un post Instagram, elle a publié une photo de l'actrice, rappelant le tragique destin de cette dernière.
"Il y a exactement 16 ans et 1 jour mourait sous les coups de son compagnon Bertrand Cantat, la belle et talentueuse actrice Marie Trintignant , mère de 4 enfants. Une femme meurt tous les 3 jours de violences conjugales",
a écrit la compagne de Nicolas Sarkozy.
Le chanteur Bertrand Cantat a déjà purgé sa peine et est déjà de retour sur scène. La sortie de son dernier album en décembre 2017 avait déjà créé une controverse, mais son retour sur scène a indigné la mère dont la fille est décédée sous ses coups mortels.
La mère de Marie Trintignant s'est exprimée après le retour de l'homme qui a causé la mort de sa fille.