Jean Daniel, le fondateur de "Nouvel Observateur", est mort
Triste nouvelle, le 19 février 2020, Jean Daniel, le fondateur du “Nouvel Observateur”, s’est éteint à l’âge de 99 ans, provoquant ainsi un immense chagrin à ses proches qui ont tenu à lui rendre hommage.
Depuis sa création en 1964, le magazine d'actualité hebdomadaire français a su s'imposer comme étant une rédaction des plus sérieuses, professionnelle et fiable.
Et ce, grâce aux efforts de ses principaux fondateurs, Jean Daniel et Claude Perdriel. Ils ont su développer une ligne éditoriale de qualité. Malheureusement, Jean Daniel a disparu à jamais dans la journée du 19 février.
Né le 21 juillet 1920, le journaliste a laissé une profonde empreinte. Sa disparition a laissé un vide dans le milieu du journalisme.
Très peinée par sa disparition, la rédaction de l’Obs lui a rendu hommage avec un article élogieux qui s’intitule “Jean Daniel, un fabuleux destin”.
D’emblée, la rédaction fait part de leur immense tristesse quant au fait d’avoir perdu un aussi grand homme sans qui le magazine d’actualité n’aurait jamais vu le jour :
“L'Obs a l'immense tristesse d'apprendre la mort de son fondateur et éditorialiste Jean Daniel. Il est décédé mercredi soir à l'âge de 99 ans après une longue vie de passion, d'engagement et de création. Le plus prestigieux journaliste français s'est éteint. Il fut à la fois un témoin, un acteur et une conscience de ce monde.”
UN GRAND PATRIOTE
Dire que Jean Daniel est un grand homme, c’est peu dire car en plus d'être un intellectuel, il est aussi un très grand patriote qui n’a pas pu se résoudre à voir son pays oppressé.
Étant né en Algérie, il s’engage en 1942 dans un groupe de résistant afin de libérer l'Alger de l’emprise Américaine.
Incorporé dans l’armée, il a également participé à la campagne de France jusqu'à sa démobilisation à Paris en 1945.
UNE BRILLANTE CARRIÈRE DE JOURNALISTE
Après son engagement dans l’armée, il décide de reprendre le journalisme d’autant plus qu’il avait déjà fait des études qui abondent dans ce sens en Alger.
Dès 1947, il officie en tant que journaliste d’abord au journal “Combat et fonde” et ensuite dans le magazine d'actualité hebdomadaire “L’Express” en 1954.
Le regretté fondateur de “L’Obs” avait la particularité d’être un journaliste engagé. Il s’était beaucoup investi dans la politique et particulièrement dans l’union de la gauche.
Ce n’est pas vraiment étonnant car il est né en 1920 où la guerre battait son plein. À l’époque, il était aisé de s'éveiller à une conscience politique.
D’autant plus qu’il était issu d'une famille modeste juive de onze enfants qui certes a fini par faire fortune dans la minoterie mais de base modeste tout de même.
Une fois bien implanté dans le journalisme, Jean Daniel Bensaïd a su s’entourer des meilleurs. Il réussit notamment l’exploit d'attirer les plus brillants intellectuels de Paris.
À sa décharge, il a su trouver les arguments qu’il faut, dont autre autres, la réflexion, l'esprit critique, l’attention ainsi que la lucidité.
Albert Camus fut particulièrement conquis par le jeune journaliste qu’il était à l'époque, il finit même par devenir son mentor.
UN HOMME DE LETTRE
Au fur et à mesure que le temps passe, il devient un journaliste d’envergure internationale au point de côtoyer des personnalités importantes à l’image de Kennedy ou de Fidel Castro qui le prennent en considération.
La liste des noms sur son carnet d’adresse est longue puisque des liens d’amitié le lient notamment à Pierre Mendès-France, François Mitterrand ou encore de Michel Foucault bien que leurs relations aient été assez compliquées.
En tant qu’homme de lettre, il a aussi sorti plusieurs ouvrages, une trentaine environ, dès les années 50 jusqu’aux années 2000. La première fut d‘ailleurs “L’erreur” sortie en 1952.
Notons que quelque-uns de ses ouvrages sont assez volumineux à l’image de “Ses oeuvres autobiographiques” paru en 2002 qui fait carrément 1700 pages.
Il faut tout de même admettre qu’il est compréhensible qu’en ayant beaucoup vécu, son autobiographie soit assez longue.
Il se passionne visiblement pour l’écriture puisqu’en 2016, il a encore fait paraître un ouvrage intitulé “Mitterrand l'insaisissable”.
Avec tout ce qu’il a accompli dans sa vie, il est certain que son nom restera gravé dans les mémoires.
LES DERNIERS MOTS DE SON PÈRE
Bon nombre de personnalités de l'ancienne génération ont rendu âme en 2020. Tout comme Jean Daniel, le Grand Kirk Douglas a disparu à jamais.
La légende de l’âge d’or du cinéma est décédée le 5 février à l’âge de 103 ans, son fils Michael Douglas, a notamment révélé les derniers mots de son illustre père.
Kirk Douglas | Photo : Getty Images