“Le Raid raconté de l’intérieur” : zoom sur la bombe humaine, la tragédie de la maternelle de Neuilly
Il y a plus de 20 ans, le 13 mai 1993, un homme a fait irruption dans une maternelle à Neuilly menaçant de tuer les enfants et l’institutrice s’il ne recevait pas un million de francs.
Les années ont passé depuis ce fameux drame, mais beaucoup s’en souviennent encore. À l’époque, les médias, ainsi que tous les Français avaient les yeux rivés sur l'école maternelle Commandant-Charcot, le siège de la prise d’otages.
Un ancien membre du RAID, une des unités d’interventions de cette époque, est d’ailleurs revenu sur cette histoire en racontant les derniers moments de la prise d’otage, notamment le décès de “Human Bomb”.
QUE S’EST-IL PASSÉ EXACTEMENT ?
L'école maternelle Commandant-Charcot comptait environ 21 enfants âgés de 3 à 4 ans et d’une institutrice, Laurence Dreyfus. Alors que celle-ci dirigeait son cours comme d’habitude, un homme vêtu d'une combinaison bleu foncé et d'un casque a fait irruption dans la classe, armé d’un pistolet et d’une besace bourrée d’explosifs.
Au moindre geste de sa part, la bombe serait relâchée et toute la classe y passerait. Cet acte avait pour but une demande de rançon : un million de francs contre les vies des enfants et de l’institutrice.
LES NÉGOCIATIONS ONT DÉMARRÉ
Les négociations ont alors débuté. Le RAID a pris l’opération en main en faisant infiltrer une infirmière et un médecin-capitaine des pompiers de Paris qui étaient des otages volontaires. Les deux femmes ont contribué à la réussite de la mission.
En effet, afin de sauver les vies des enfants et de l’institutrice, les forces de l’ordre ont cherché des moyens d'arrêter le forcené. Ce dernier, dont l’identité n’a été révélée que plus tard, était connu sous le nom de “Human Bomb”.
Il était ex-chef d’une entreprise en informatique et était âgé de 42 ans. Son nom, Erick Schmitt.
Alors, pour arrêter ce dernier, Jean-Claude Borel-Garin numéro deux de l’unité d’élite de la police nationale de l’époque a eu la brillante idée de mettre du somnifère dans son café pour le duper et libérer les otages.
LE DÉCÈS DE “HUMAN BOMB”
À la fin du deuxième jour, le feu vert était lancé. Le somnifère a été mélangé au café d’Erick Schmitt, mais hélas, à peine il a trempé ses lèvres dans la boisson qu’il a crié que c'était “dégueulasse”.
Mais cela ne l'a pas empêché de s’assoupir vers 5 ou 6 heures. Pendant ce temps, Évelyne Lambert a abrité les enfants restants sous des matelas. En effet, “Human Bomb” avait déjà libéré 15 enfants.
Deux policiers du Raid surveillaient Erick Schmitt pendant qu’il dormait tandis que six autres se sont empressés de sauver les enfants. “HB” ouvre alors un œil et le temps qu'il esquisse un geste, il reçoit trois balles dans la tête.
“Force reste à la loi. Le forcené est mort”,
a annoncé Charles Pasqua.
LES POLÉMIQUES AUTOUR DE SON DÉCÈS
Les circonstances du décès d’Erick Schmitt ont conduit à de vives polémiques. L’opération était un succès mondial, sauf que certains ont soupçonné que les forces de l’ordre n’ont pas voulu le prendre vivant.
D’autres accusent aussi les policiers d’avoir exécuté un homme alors qu’il était endormi. Quoi qu’il en soit, la justice a tranché par un non-lieu.
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