Dordogne : ennuyés par le bruit des grenouilles, les voisins détruisent l'étang après 9 ans de procès
Le verdict est enfin tombé concernant l’affaire des grenouilles de Grignols. Un épilogue qui dure depuis 9 ans.
Après des années de procédure, la cour d’appel a finalement tranché contre les batraciens. Les propriétaires, le couple Pecheras, devront donc vider leur étang et déplacer les grenouilles.
DES ANNÉES DE PROCÈS
Depuis des années, les voisins de Michel et Annie, les propriétaires de la mare se sont plaints des bruits dérangeants de ces batraciens. Une mare qui mesure 300m2 construite pour abriter ces batraciens.
Gêné par les coassements nocturnes qui perturbent son sommeil, un voisin a porté plainte auprès du tribunal en 2012. Interpellés par la justice, les époux Pecharas ont décidé de garder la tête haute et de défendre leur mare auprès de la justice.
“on ne se laissera pas marcher sur les pieds par un couple qui invente des aberrations”
avait assuré Annie, très déterminée à préserver leur petit coin de bonheur.
En 2014, le voisin a perdu le procès et a décidé de faire appel. Néanmoins, deux ans après, la cour d’appel de Bordeaux a tranché en sa faveur et a condamné Michel et Annie.
En 2017, le couple Pecheras a donc dû reboucher la mare et ont écopé d’une amende de 150 Euros par jour, voire 300 euros s’ils refusent de payer la sanction.
Toujours durant la même année, la Cour de cassation a validé la décision de la cour d’appel. Annie et Michel Pecheras sont définitivement condamnés à compter de la publication du verdict.
UN DERNIER ESPOIR
Cependant, malgré les décisions de la Cour de cassation, un autre protagoniste est entré en jeu. Il s’agit de la Sepanso qui est une société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest.
Elle a formé un pourvoi en cassation avec comme motif le fait que la mare abrite 8 espèces de grenouilles protégées.
Or, des lois sur l'environnement interdisent la destruction de l’habitat de ces espèces et condamnent les protagonistes à 2 ans de prison avec une amende de 150.000 euros. Alors, l'exécution de la sentence a été mise en pause.
En 2020, la Cour de cassation a examiné la requête déposée par la Sepanso. Si la décision penche en faveur de cette requête, l’association pourra obliger les voisins à payer la reconstruction de l’étang.
LE VERDICT FINAL
Dans le but de mettre un terme à l’affaire, La Sepanso a saisi la Cour pour avoir l’autorisation de déplacer les animaux protégés dans un milieu plus adapté.
Alors en 2021, après une audience en janvier, la Cour de cassation a finalement pris sa décision. Cela ne fait que confirmer l'arrêt qui a été prononcé en 2019.
La mare d’Annie et Michel Pecheras doit être rebouchée le dimanche 07 mars 2021 et les grenouilles devront être déplacées dans un autre lieu. En cas de non coopération de la part des propriétaires, ils devront payer 150 Euros par jour de retard.
"Je vide tout, et dès que la mare est sèche, on appellera Cistude, pour essayer de récupérer les amphibiens que la loi protège",
avait prononcé Michel regrettant de devoir vider la mare.
L'association Cistude Nature est chargée de récupérer les grenouilles et les autres amphibiens protégées. C’est après que l’opération pour le vidange de l’étang aura lieu. Une pompe a été installée pour cette occasion.
DES ANIMAUX VICTIMES D'ATROCITÉS
Concernant toujours la protection des animaux, trois petits chiots jetés vivant dans une poubelle ont été trouvés dans les Pyrénées-Atlantiques.
Une action que beaucoup d'associations traitent d’acte de barbarie. Une résidente a découvert ces animaux et les a ramenés au refuge de St Jean de Luz.