"Je savais qu’ils pouvaient me tuer" : la sœur Agnès, 80 ans, enlevée en Haïti
Une religieuse française de 80 ans est victime d’un rapt en Haïti. Les personnes qui la connaissent ont dressé son portrait.
La mauvaise nouvelle est tombée dans les médias le 11 avril 2021. 7 religieux catholiques, dont la sœur Agnès Bordeau, ont été victimes d’un enlèvement en Haïti. Découvrez davantage concernant cette héroïne du quotidien.
UNE RANÇON À 7 CHIFFRES
Il va sans dire que suite à cette affaire, beaucoup sont inquiets pour les victimes. Pour rappel, les ravisseurs réclament un million de dollars de rançon. À noter qu’une enquête est déjà en cours, la police haïtienne soupçonne notamment les “400 Mawozo” d’être à l’origine du rapt.
Selon le Père Jean-Marie Rosemond Joseph qui a été en contact avec l’un des membres de ce gang armé, ils opèrent depuis des années dans le pays en kidnappant des gens et en volant des voitures.
Au micro de France Info, l’homme a également déclaré que s’il ne paie pas la fameuse rançon, ils vont tourner "ça en barbecue”.
UNE HABITUÉE DES MISSIONS DIFFICILES
Sœur Agnès Bordeau est membre de la congrégation de la Providence, une congrégation internationale qui compte actuellement 300 religieuses et présente dans de nombreux pays.
Avant de débarquer en Haïti le 05 décembre 2018, l’octogénaire a vécu 30 ans en Amérique centrale, plus précisément à Honduras et au Guatemala. Une chose est sûre, la native de la Mayenne est une habituée des missions hautement risquées à l’étranger.
En effet, au Guatemala, un pays tristement connu par les violences des gangs, elle et deux sœurs honduriennes ont été la cible d’une attaque à main armée, perpétrée par trois assaillants dont un adolescent de 15 ans. D’après son récit, celui-ci lui avait braqué un pistolet dans la tempe.
En 2010, dans les colonnes du journal La Croix, elle a témoigné de cette mésaventure. Selon ses dires :
“Je savais qu’ils pouvaient me tuer mais je n’ai pas eu peur”.
ILS SOUHAITENT VIVEMENT SA LIBÉRATION
Sœur Agnès Bordeau, décrite comme une “Globe trotteuse au service des déshérités” par son homologue, sœur Marie-Annick Caniou, a aussi l'habitude d’être confrontée à un climat de violence depuis son installation dans la fameuse île des Caraïbes.
À noter que quelques semaines avant de débarquer à Haïti, dans une lettre, elle s’est livrée à cœur ouvert sur les difficultés auxquelles elle était confrontée.
"Face à tant d'insécurité, et de souffrance en Haïti, Je pourrais être tentée de rentrer en France, mais j'essaierai de faire confiance à Dieu pour faire ce qu'il veut”
Peut-on notamment lire dans cette correspondance, partagée sur le site de la providence de la Pommeraye.
À Peuton, son village natal où elle est visiblement très appréciée, les habitants souhaitent vivement sa libération.
“Elle est très proche des gens. Elle s’est toujours battue pour les pauvres. Elle est partie très jeune d’ici, elle revenait tous les quatre-cinq ans”
a notamment déclaré l'un d'eux.
Quant à Guy, un nonagénaire domicilié à Peuton et qui connaît parfaitement bien l’enfant du pays, il la décrit comme une femme hyper intelligente, très accueillante.
Celui-ci affirme également que la religieuse est “une fille d’agriculteurs” avec “douze frères et sœurs".
L’ENLÈVEMENT DU PETIT JOUD
Le 19 janvier 2021, le kidnapping du petit Joud, a aussi fait la une des médias français. Saine et sauf actuellement, le garçon, âgé de deux ans et demi, a été séquestré par son beau-père. Retour sur cette affaire.
Véhicule motorisé de la police nationale | Photo : Getty Images