Jeanne Pouchain lutte pour être ressuscitée après qu’un tribunal l’a annoncé décédée
En 2017, la justice française avait déclaré Jeanne Pouchain. Actuellement âgée de 58 ans, elle lutte pour retrouver une existence légale. En attendant d’avoir gain de cause, elle ne sort pas de chez elle.
Si la plupart des français sont confinés depuis trois mois, Jeanne Pouchain le vit depuis 2017. Inexistante aux yeux de l’administration, la quinquagénaire risque d’avoir des problèmes si jamais elle sort de chez elle.
AUCUNE EXISTENCE LÉGALE
Jeanne Pouchain n’a plus de papiers d’identité valide, elle n’est pas inscrite à la Sécu, elle n’a plus de mutuelle ni de permis de conduire, les institutions bancaires la considèrent comme étant décédée. Un véritable cauchemar.
"Elle disparaît en permanence des fichiers. Elle doit renouveler sans cesse ses démarches d'ouverture de droits",
explique Me Cormier, son avocat, à l'AFP.
L’ORIGINE DE SON CALVAIRE
Au départ, Jeanne avait un souci avec une ancienne employée de l’entreprise de nettoyage qu’elle dirigeait. L’affaire a été portée devant les prud'hommes en 2004. Une bataille que l’ex-salariée a perdue.
Cette dernière n’a pas lâché l’affaire et a fait appel devant la cour d'appel de Lyon. Cette seconde procédure visait les ayants-droit de la société. Le motif de la plaignante était que Madame Jeanne Pouchain serait décédée.
La plaignante finit par avoir gain de cause en 2017. Depuis, les héritiers de Jeanne ont été désignés par la justice pour la régler le litige avec l’ex-salariée. Quant à Jeanne Pouchain, elle a tout appris le jour où les huissiers ont sonné à sa porte pour chercher ses héritiers.
PERSONNE N’A VÉRIFIÉ LE CERTIFICAT DE DÉCÈS
La machine administrative étant lancée, Jeanne Pouchain a rencontré toutes les difficultés du monde à recouvrir son identité. Elle a bien pris un avocat, elle est allée voir son médecin pour avoir un papier prouvant qu’elle est bien vivante.
Le principal problème réside dans le fait qu’il est difficile de contester une décision de justice. Et cela, alors que personne n’a pris la peine de vérifier la véracité des informations données par l'ex-salariée et son avocat avant le verdict.
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