Un garçon décède alors qu'il tentait de gagner de l'argent pour sa mère - À la place, celle-ci a dû l'enterrer

Juan Wilmer Tepaz, 14 ans, rêvait de construire une belle maison pour sa mère. Il était prêt à tout faire pour atteindre son objectif, jusqu'à ce qu’il perde la vie en cours de route.

Parfois la vie ne nous fait pas cadeau. D’ailleurs, c’est malheureux lorsque l'on naît dans une petite ville d'un pays qui connaît des difficultés économiques et qui n’offre que peu d'opportunités.

Pour autant, ce n’est la faute de personne d’être issu d'un milieu économiquement pauvre. Et ce n’est surtout pas celle de Juan Wilmer Tulul Tepaz. En effet, ce garçon âgé de 14 ans a dû grandir plus tôt qu'il ne l'imaginait et trouver des moyens pour subvenir aux besoins de sa famille.

Il était même prêt à partir aux États-Unis pour travailler dur jusqu'à ce qu'il puisse construire une maison pour sa mère, comme il l’avait promis. Seulement voilà, avant qu’il ne puisse réaliser son rêve, ce garçon intrépide a perdu la vie plus tôt que prévu à San Antonio le 27 juin.

En fait, Wilmer venait d'un village appelé Tzucubal, dans la municipalité de Nahualá. Lui et sa famille vivaient alors dans une maison de deux chambres qui n'était pas dans le meilleur état. Il s'agit d'une maison en parpaings avec un toit en tôle où vivent ses parents et deux de ses frères et sœurs.

Le frère aîné de Wilmer avait également quitté la maison pour trouver un meilleur emploi qui lui permettrait d'aider sa famille. Malheureusement, cela n'a pas bien fonctionné à cause de l'immense dette qu'il a eue en essayant de trouver un endroit où s'installer.

Alors que Wilmer n'était qu'en sixième, il a alors été contraint de quitter l'école pour travailler dans les champs avec son père pour gagner plus d’argent. Ainsi, une journée de travail leur rapportait entre 3 et 5 dollars par jour, ce qui n'est pas facile pour nourrir une famille de cinq personnes.

Par conséquent, Wilmer voulait gagner encore plus d’argent et était prêt à mourir pour y parvenir. Cependant, ses parents n’étaient pas d’accord. La mère de Wilmer, Magdalena Tepaz, a d’ailleurs déclaré qu'elle voulait l'arrêter et l'a supplié d'attendre qu'il soit un peu plus âgé, mais il était déterminé à atteindre son objectif et était parti.

Notons que Wilmer est originaire d'une région du Guatemala où 84 % des habitants vivent dans la pauvreté, et 13 % dans l'extrême pauvreté, selon un rapport de 2020.

LES DERNIERS MOTS DE WILMER

La dernière fois que Magdalena a eu des nouvelles de son fils, c'est lorsqu'il a envoyé un message vocal indiquant qu'il était sur le point de monter dans un camion. Wilmer a même pris une photo et a demandé à sa mère de prier pour lui.

Dévastée par la perte de Wilmer, Magdalena a déclaré qu'elle ne pouvait pas supporter la douleur d'écouter l'enregistrement vocal et de regarder la dernière photo de son fils, alors elle les a supprimés. Néanmoins, elle sait que c'est un souvenir qu'elle n'oubliera jamais.

Le corps de Wilmer est arrivé à Tzucubal le 16 juillet. Et pendant sa veillée, une famille située à cinq minutes de chez lui pleurait également la mort de son fils de 17 ans, également décédé au Texas.

En effet, le village de Tzucubal a enterré trois garçons en pleine adolescence : Juan Wilmer, Johny et Melvin. Ainsi, la tragédie de San Antonio a été comme un nuage noir pour les habitants ; tous les trois sont montés ensemble dans le camion et sont rentrés à la maison dans des cercueils.

Enterrer un enfant est sans doute le pire cauchemar d'un parent. C’est pourquoi, le soir de la veillée de Wilmer, Magdalena, avec un foulard autour du cou comme le veut la tradition, était remplie de douleur.

Le père de Wilmer, Manuel, décrit comme un homme stoïque et peu loquace, n'a pas pu retenir ses émotions non plus. Lorsqu'on lui a alors demandé d'identifier le corps de son fils à Guatemala City, Manuel a craqué à la vue du corps sans vie.

Alors que la famille Tepaz dit au revoir à son fils Wilmer, âgé de 14 ans, elle craint également pour la vie de son fils de 10 ans.

D’ailleurs, lorsque le corps de Wilmer est arrivé à la maison, Manuel s'est accroché à lui comme s'il ne pouvait pas croire qui était dedans ou souhaitait que ce ne soit pas son fils. Hélas, il ne pouvait que l’accepter.

LES FUNÉRAILLES DE WILMER

Wilmer était un jeune homme qui avait beaucoup de talents et un membre apprécié de la communauté. Le jeune homme de 14 ans était également membre de l'équipe de football de Tzucubal et jouait avec eux dans d'autres municipalités.

En fait, il était à l'avant-garde et l'un des buts les plus mémorables et le dernier qu'il a marqué était lors des tournois finaux organisés pour l'inauguration d'un système d'égouts dans le quartier Xola de Tzucubal.

La raison pour laquelle, son cercueil était agrémenté de son équipement de football, de deux nouveaux ballons de football et de baskets. Selon la tradition, on est toujours enterré avec ses affaires, et la collection de Wilmer a été placée dans deux sacs.

Le matin du 18 juillet, 300 membres de la communauté ont défilé pour dire adieu à Wilmer et à toutes les vies perdues lors de la tragédie de San Antonio. Les gens ont chanté avec des voix de douleur, dont l'une des chansons parlait d'un homme qui avait quitté son père pour traverser la frontière en quête de meilleures opportunités.

Par ailleurs, les funérailles de Wilmer ont été organisées grâce à la contribution des villageois, de sa famille et de quelques citoyens guatémaltèques résidant au Texas. La nature communautaire du peuple guatémaltèque prévaut même au-delà des frontières.

Alors que la famille Tepaz dit au revoir à son fils Wilmer, âgé de 14 ans, elle craint également pour la vie de son fils de 10 ans, qui a déjà exprimé le souhait de suivre les traces de ses frères dès qu'il aura 15 ans.

La vertu du travail acharné existe chez tous les membres de la famille Tepaz ; les enfants veulent finalement atteindre les mêmes objectifs que leurs frères aînés afin de créer une meilleure vie pour eux-mêmes et leurs proches.

Magdalena dit qu'elle a choisi de guérir la douleur de la perte de son fils avec Dieu à ses côtés, car elle lui a aussi fait confiance lorsque Wilmer est monté dans ce camion.

Ce que Magdalena et Manuel ont vécu est une douleur inimaginable. Assister aux funérailles de son enfant n'est jamais une tâche facile, et nous continuerons à garder la famille Tepaz dans nos pensées et nos prières.

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