Le propriétaire d'un cinéma ouvre ses portes pour que les sans-abri se réchauffent la nuit. Il retrouve son fils qui l'avait quitté - Histoire du jour

Le fils d'Everette, Lucien, l'a abandonné au moment où il était le plus vulnérable. Des années plus tard, il a été choqué de retrouver son enfant parmi les sans-abri qu'il essayait d'aider ; puis, il a appris ce que Lucien avait vécu.

"Lucien, s'il te plaît, nous devons travailler ensemble pour améliorer les choses. Si tu trouves un emploi à temps partiel et que je travaille deux fois plus, nous pourrons sauver notre maison", dit Everette à son fils un soir.

Malheureusement, la vie n'a pas été tendre ni facile pour ce père célibataire. Les dernières années ont été plus difficiles que jamais et il était sur le point de perdre la maison pour laquelle il avait travaillé si dur. Son fils, Lucien, avait 18 ans et pouvait l'aider au lieu de rester à la maison et de jouer à des jeux vidéo après l'école.

"La maison n'est pas mon problème, papa", rétorqua Lucien en continuant à jouer sur sa console.

"Où vivras-tu exactement si nous perdons cette maison ?" Everette lui demanda, en plaçant ses mains sur sa taille.

La police ne voulait rien faire.

Lucien roula des yeux. "C'est toi le père ici. C'est à toi de te débrouiller. Je suis encore au lycée. Ce n'est pas ma responsabilité !"

"Petit, j'ai commencé à travailler à 15 ans et je t'ai tout fourni pendant les 18 dernières années de ta vie, y compris ce jeu vidéo stupide qui engourdit ton cerveau. Maintenant, il est temps d'être un adulte et de travailler pour ce que tu as ! Tu veux manger ? Tu veux un toit au-dessus de ta tête ? Tu dois travailler !" cria Everette après avoir perdu son sang-froid.

Il ne voulait pas que son enfant travaille aussi dur que lui depuis son plus jeune âge. Mais la conjoncture économique était difficile à ce moment là. Un seul revenu pouvait à peine nourrir une personne, et Lucien devait commencer à apprendre la valeur du travail.

Sauf que le jeune homme de 18 ans aussi a perdu son sang-froid. Il jeta sa manette de Playstation par terre, attrapa son sac de livres et sortit en coup de vent de sa chambre. "Très bien ! Je m'en vais !"

"Tu ne peux pas partir !" Everette cria, regrettant son attitude sévère.

"Tu as dit que j'étais un adulte maintenant. Eh bien, je peux aller et venir à ma guise !" hurla-t-il depuis la porte d'entrée.

"Lucien, s'il te plaît. J'ai besoin de ton aide. J'avais juste besoin que tu m'aides avec un emploi à temps partiel afin que nous ne perdions pas cette maison. Après quelques années de paiement, elle sera à toi, et tu n'auras jamais à te soucier de payer un loyer ou quoi que ce soit. C'est tout ce que je veux pour toi, petit. J'ai juste du mal en ce moment", poursuivit le père d'une voix douce. Sa colère s'était entièrement dissipée en regardant son fils menacer de partir. "S'il te plaît."

Lucien pinça les lèvres, et il semblait y avoir une lutte interne dans ses yeux. Mais il releva le menton et sortit, fermant la porte sur son passage. Everette ferma les yeux et se frotta le front. Il essaierait de mieux faire comprendre les choses à son fils lorsqu'il reviendrait.

Lucien est parti pendant plusieurs jours, et à un moment donné, Everette est revenu de sa double journée de travail pour trouver que la plupart des affaires de l'adolescent n'étaient plus là, y compris sa console vidéo et ses vêtements.

"Il est vraiment parti ?" s'est demandé l'homme après avoir constaté le vide dans la chambre de son fils. "Pas de mot ou quoi que ce soit ?"

Everette a essayé de contacter certains amis de son fils, mais personne n'a voulu lui dire quoi que ce soit sur le gamin. La police n'a rien voulu faire parce que Lucien avait déjà 18 ans. Cependant, le père a découvert plus tard que son fils avait apparemment abandonné l'école, et que le principal ne pouvait pas l'en empêcher parce que Lucien n'avait plus besoin de l'autorisation de ses parents pour quoi que ce soit.

Everette a beaucoup pleuré ce soir-là, en pensant à tout ce qu'il aurait pu faire différemment pour son fils. Il s'inquiétait pour l'enfant qu'il avait essayé d'élever avec tant d'acharnement. Enfant, Lucien avait été aventureux et curieux de la vie, mais son adolescence avait été difficile. Ses amis n'avaient pas la meilleure influence, et Everette avait dû faire encore plus d'heures au travail à mesure que l'économie se dégradait.

Il espérait que Lucien s'en sortirait, mais ce n'était pas le cas.

Everette avait l'impression d'avoir tout raté.

Après la disparition de la mère de Lucien, il pensait qu'il pouvait se débrouiller seul. C'était peut-être sa première erreur. Il aurait peut-être dû épouser une femme charmante qui aurait pu être une figure maternelle pour son fils. Mais il avait aussi été très occupé.

Il était inutile de penser à ces choses-là, car le mal était fait. Son fils avait abandonné le lycée et Everette n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait. De plus, Everette allait probablement perdre sa maison sans l'aide de son fils.

Il était en retard sur ses paiements hypothécaires parce que plusieurs choses avaient pris la priorité, comme la nourriture et les réparations de la voiture, ainsi que de nouvelles chaussures pour Lucien pour son entraînement de football. Le père avait essayé de vendre certaines choses. La plupart de leurs affaires étaient d'occasion et ne valaient pratiquement plus rien. C'est pourquoi il avait supplié son fils de l'aider, mais le gamin était parti, et le monde d'Everette s'effondrait.

***

La seule chose positive dans les moments difficiles, c'est qu'ils vous apprennent beaucoup sur vous-même. La résilience est quelque chose que je n'aurais jamais cru avoir avant de perdre ma maison, se dit Everette en repensant à ce qui s'est passé il y a plusieurs années, lorsque la banque a saisi sa maison et qu'il s'est retrouvé avec les vêtements qu'il portait sur le dos et sa voiture déglinguée.

À l'époque, il était confronté à trop de choses, mais il a dû rebondir d'une manière ou d'une autre. Il connaissait le sens du travail et savait qu'il pouvait revenir sur le droit chemin. Mais Everette était aussi déprimé à l'idée que son enfant soit parti pour de bon. Pourtant, la vie devait continuer.

Une fois sa maison payée, Everette a décidé de réaliser son rêve d'enfant.

Il a passé quelques nuits dans sa voiture, chez un ami et dans des refuges pendant qu'il passait des entretiens pour de meilleurs emplois, et finalement, quelque chose s'est présenté. Une carrière dans la construction était bien meilleure que son salaire dans une usine de conserves, alors il a commencé immédiatement, a appris autant qu'il le pouvait, s'est porté volontaire pour aider tous ses collègues, et a fait des heures supplémentaires.

Everette a ramassé assez d'argent pour louer un appartement et a commencé à économiser. Malheureusement, la banque avait vendu son ancienne maison alors que les prix augmentaient de façon insensée dans son ancien quartier, mais il a trouvé un nouveau logement, plus petit. Son dossier de crédit était très mauvais, mais il a réussi à obtenir un nouveau prêt hypothécaire et à le rembourser en quelques années.

Au fil du temps, il a perdu l'espoir que Lucien revienne ou communique. Aucun de ses amis en ville ne savait où il était allé, mais Everette espérait que son fils avait au moins obtenu son diplôme d'études secondaires et commencé à travailler pour assurer son avenir. Il espérait que Lucien n'était pas tombé dans un cercle vicieux ou qu'il n'avait pas succombé aux tentations de l'argent facile.

Une fois sa maison payée, Everette décida de réaliser son rêve d'enfant et ouvrit un petit cinéma dans leur petite ville.

La plupart des gens devaient aller en ville à une demi-heure de route pour voir un film, et il voulait contribuer avec quelque chose pour la population. Ce n'était pas un grand lieu de divertissement. Il n'y aurait jamais de grandes premières de films, mais les gens l'aimaient.

Il avait tous les comptoirs typiques et un peu de technologie, mais avec une touche vintage que tout le monde dans le quartier appréciait. Pour une fois, la vie d'Everette semblait bien se dérouler. Il ne pouvait qu'espérer que son fils soit heureux lui aussi.

***

Everette savait que de nombreuses personnes n'allaient pas bien. La crise économique a frappé de nombreuses personnes ; contrairement à lui, beaucoup ne s'en sont jamais remises. Certaines personnes qui avaient perdu leur maison vivaient encore dans la rue, et l'hiver s'annonçait glacial.

Un soir, alors qu'il fermait son cinéma pour la nuit, il vit un homme debout à l'extérieur qui se frottait les mains en essayant de se réchauffer. « Monsieur, vous allez bien ? dit Everette, inquiet.

"En fait, vous êtes le propriétaire ici, n'est-ce pas ? Je me demandais s'il vous restait du café de la journée ?" lui demanda-t-il.

"Je ne vends pas de café ici, mais je peux vous donner un verre d'eau chaude ?". Everette proposa, se sentant inutile et pathétique.

"Ce serait très bien aussi. Tout ce qui peut aider", lui répondit l'homme. "Je m'appelle Roger, au fait."

"Everette, suis-moi."

Ils sont entrés, et Everette a pris de l'eau chaude dans la fontaine à eau et l'a donnée à Roger.

"Merci, mec. Ce froid est dingue, non ?" a commenté Roger en finissant son verre et en resserrant sa veste.

"Hé, tu as un endroit où dormir ce soir ?" demanda Everette avant que Roger ne parte.

"Eh bien... non. Ça fait un moment que je suis dans la rue", dit Roger à contrecœur.

Everette réfléchit un instant. "Eh bien, tu sais que ce n'est pas l'endroit le plus chaleureux du monde, mais c'est mieux que dehors. Veux-tu rester ici ?"

"Vraiment ? Tu es sûr ?"

"Oui", dit Everette en regardant autour de lui. "Tu peux aussi prendre de la nourriture au stand, mais écris juste ce que tu as mangé pour l'inventaire".

"Merci", dit Roger, essoufflé.

Everette s'éloigna, sans savoir ce qu'il trouverait le lendemain. Mais Roger a dormi sur l'un des canapés confortables de la salle d'attente et n'a mangé qu'une barre chocolatée. Ils ont parlé pendant un certain temps, et Roger l'a aidé à ouvrir.

"Tu as besoin d'aide ici ?" demanda Roger.

"En fait, oui. Veux-tu travailler ici ? Je peux t'offrir une chambre dans le depôt à l'arrière parce que je ne peux pas payer beaucoup vu que c'est encore une nouvelle entreprise", répondit Everette, se sentant mal.

"C'est mieux que tout ce qu'on m'a offert depuis des années", dit Roger, et il s'est mis au travail tout de suite. Roger s'est avéré être un ajout fantastique à son équipe et un travailleur acharné.

Cet hiver-là, Everette a laissé d'autres sans-abri s'abriter dans sa salle de cinéma. La ville entendit parler de son geste et les gens offrirent leur aide sous forme de couvertures, de nourriture, etc. Tout ce qu'Everette exigeait, c'était que l'endroit reste impeccable pour le public. Mais c'était merveilleux d'aider des gens qui avaient vécu ce qu'il avait vécu à un moment ou à un autre. Il n'avait jamais imaginé que son geste gentil ramènerait Lucien à la vie.

***

"Ok, Roger. Je m'en vais. Tout le monde est déjà à l'intérieur ?" demanda Everette en enfilant sa veste.

"Oui, et il y a une nouvelle personne. Je déteste que tant de jeunes n'ont pas d'avenir de nos jours", répondit Roger en continuant à balayer.

Everette était d'accord, mais au moins ils aidaient d'une certaine façon. Alors qu'il passait près de la foule, il vit un homme assis par terre, les bras enroulés autour de lui. Il portait une veste rouge vif qu'Everette n'avait jamais vue auparavant. Ce doit être le nouveau, et il a visiblement froid.

"Ma vie est partie en vrille après ça..."

"Hé, mec. Tu as besoin de quelque chose ?" lui demandé Everette, comme il l'avait fait il y a quelque temps avec Roger, mais cette fois... tout a changé. Parce que l'homme qui a levé les yeux vers lui était... Lucien.

"Papa ?" dit-il à voix basse, et des larmes se sont accumulées dans ses yeux.

"Fils ! Fiston ! Oh, mon Dieu !" répéta Everette, presque en chantonnant, alors qu'il s'agenouillait et prenait son fils dans ses bras. "Comment ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?"

Lucien n'a pas répondu. Il pleurait sur l'épaule de son père, son corps frémissant de temps en temps. Quelques minutes plus tard, Roger s'est approché d'eux, ne savant rien de la situation. Il aida Lucien à se lever et à se diriger vers la voiture d'Everette.

Everette dit tranquillement à Roger que le nouveau était son fils, puis il ramena Lucien chez lui. Lucien prit un long bain, et son père lui prépara une soupe chaude et des sandwiches, qu'il a dévorés rapidement. Le vieil homme était presque à la limite de la mort en pensant que son fils n'avait peut-être pas mangé depuis longtemps, ni dormi sur un lit, ni pris de douche.

Mais il a évité de parler de quoi que ce soit de grave et l'a encouragé à se détendre ce soir-là. Il voulait être patient - comme il aurait dû l'être il y a des années. Peut-être que son fils ne se serait pas enfui s'il ne l'avait pas poussé à travailler.

Le lendemain, Lucien a fini par se confier : "Je suis vraiment désolé, papa. Je ne savais pas à quel point j'étais bien avec toi."

Il a ensuite expliqué comment il a sauté de canapé en canapé pendant quelques jours, jusqu'à ce qu'un de ses copains - d'une foule dangereuse - lui propose du travail et une chambre dans une ville voisine. C'est à ce moment-là qu'il a abandonné l'école et qu'il est parti pour de bon.

"Ma vie est partie en vrille après ça, et j'ai voulu revenir tant de fois, mais je n'ai pas pu. Je veux dire... je ne savais pas dans quelle situation tu étais", marmonna Lucien, sa frustration se faisant sentir.

"C'est juste que... j'aurais aimé ne pas être aussi stupide".

Le copain avait fini par le mettre à la porte après avoir volé les quelques dollars que Lucien avait réussi à économiser, et il a vécu dans la rue depuis. Il est revenu dans leur ville cette année-là, espérant avoir le courage de retrouver son père. Mais il est tombé sur le cinéma qui laissait entrer les sans-abri, et il a décidé d'y rester pendant cet hiver glacial.

"Je ne savais pas du tout que c'était le tien. Comment l'as-tu eu ? Je pensais... je pensais que tu serais dans une sitation pire que la mienne ", dit Lucien en baissant la tête.

"Eh bien, c'est une longue histoire", dit Everette racontant tout à son enfant. Lucien a encore pleuré, et son père aussi.

Le jeune homme a ensuite promis de travailler dur, et il a tenu parole, obtenant un emploi dans la même entreprise de construction et travaillant le soir au cinéma de son père. Il avait appris la leçon, même si cela avait pris des années.

Que pouvons-nous apprendre de cette histoire ?

• Il n'est jamais trop tard pour retourner chez soi, à condition d'avoir appris de ses erreurs. Un bon parent accueillera toujours son enfant à son retour, surtout s'il se demande pardon.
• Apprenez à vos enfants la valeur du travail et de la responsabilité dès leur plus jeune âge. Everette a fait l'erreur de laisser son fils être un peu trop irresponsable, et ils en ont tous les deux payé le prix.

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Cette histoire est inspirée de la vie quotidienne de nos lecteurs et rédigée par un écrivain professionnel. Toute ressemblance avec de véritables noms ou lieux est une pure coïncidence. Toutes les images sont utilisées uniquement à des fins d'illustration. Partagez votre histoire avec nous ; elle changera peut-être la vie de quelqu'un. Si vous souhaitez partager votre histoire, envoyez-nous un mail à info@amomama.com.