Des vacances gratuites, me paraissaient formidables jusqu'à ce que j'ai appris que mon ex-mari venait aussi - Histoire du jour

Des vacances gratuites avec un inconnu, cela semblait trop beau pour être vrai - mais le mail ne demandait pas de détails de carte de crédit, ni même d'informations personnelles : juste un billet, un hôtel et un compagnon mystérieux. Intriguée, j'ai pris l'avion pour découvrir que mon "inconnu" était quelqu'un que je ne voulais plus jamais revoir.

C'était un vendredi soir ordinaire, mais mon corps avait l'impression d'avoir subi une semaine entière d'épuisement.

À peine mes chaussures enlevées, je me suis effondrée sur le canapé de ma sœur Deborah, un bras couvrant mon visage, l'autre faisant paresseusement défiler ma boîte de réception sur mon ordinateur portable.

De l'autre côté de la pièce, Deborah était dans son propre monde. Elle paradait devant le miroir, enfilant tenue après tenue, virevoltant, prenant des poses comme si elle était sur un podium.

Le froissement des sacs de courses et le bruissement des tissus emplissaient l'air tandis qu'elle passait avec excitation d'un vêtement à l'autre.

Elle a fait une pirouette rapide puis m'a fixé d'un regard interrogateur. "Qu'en penses-tu ?"

J'ai à peine levé la tête, jetant un coup d'œil paresseux à sa robe avant de sourire. "Joli, Deb. Mais je ne comprends pas pourquoi tu as besoin d'autant de vêtements."

Les mains sur les hanches, Deborah a lancé non sans moquerie : "Bien sûr que tu ne comprends pas. Ce n'est pas toi qui as dû porter des vêtements d'occasion pendant toute ton enfance."

Elle s'est retourné les cheveux de façon théâtrale. "Considère que c'est ma thérapie. Je guéris, Charlie."

J'ai secoué la tête. "Comme tu veux..." Mon attention s'est à nouveau portée sur mon ordinateur portable, cliquant sans but précis sur des emails.

Des messages indésirables pour la plupart. Des factures. Des lettres d'information dont j'avais oublié de me désabonner.

Puis, quelque chose m'a fait faire une pause.

Je me suis redressée, mes yeux se sont rétrécis à la lecture de l'objet d'un email pour lequel je ne me souvenais pas m'être inscrite.

" Félicitations ! Tu as gagné des vacances gratuites de deux jours avec un compagnon de voyage mystère !"

Avant que je n'aie le temps de comprendre, la voix de Deborah m'a interrompue.

"Que penses-tu de celle-ci ?" a-t-elle demandé en enfilant une autre robe.

Je n'ai pas répondu.

C'était le silence pendant un moment.

"Charlie ?" s'est-elle retournée, haussant un sourcil. "Est-ce que tu m'écoutes au moins ?"

Je me suis brusquement ressaisie. "Hein ? Désolée, je viens de recevoir un email bizarre...". J'ai froncé les sourcils en le relisant.

"Il dit que j'ai gagné des vacances gratuites de deux jours avec un inconnu. C'est certainement une arnaque."

La mâchoire de Deborah s'est décrochée. "Quoi !? Un voyage gratuit ? Laisse-moi deviner - ils ont besoin des informations de ta carte de crédit ou de ton numéro de sécurité sociale ?"

"C'est ça le truc... ils n'en ont pas besoin." J'ai fait défiler l'email à nouveau, m'attendant à un signal d'alarme d'arnaqueur.

"Pas de coordonnées bancaires, pas de liens suspects. Juste une confirmation avec mon nom, l'itinéraire du vol et une réservation d'hôtel."

Deborah s'est pratiquement jetée sur le canapé, se penchant par-dessus mon épaule. "Fais-moi voir."

J'ai incliné mon écran vers elle. Elle a parcouru le courriel, son expression passant du scepticisme au choc.

"Ce n'est pas possible... Charlie, ça a l'air vrai ! Il y a une vraie réservation - les vols, l'hôtel, même l'assurance voyage. Tout est là."

J'ai secoué la tête. "Non, il doit y avoir un piège. Personne ne donne des vacances gratuites."

Les yeux de Deborah ont parcouru l'écran, cliquant sur les liens, vérifiant les détails. Finalement, elle s'est penchée en arrière, les bras croisés.

"Je ne trouve rien de suspect." Elle s'est tournée vers moi avec un grand sourire. "Charlie, c'est toi qui as gagné ce voyage. Félicitations, frangine !"

Je me suis mordillée la lèvre, ne sachant pas si je devais me sentir excitée ou terrifiée.

"Je ne peux pas partir en voyage avec n'importe qui."

Deborah a fait un geste dédaigneux de la main. "Pourquoi pas ? C'est gratuit. Et peut-être, juste peut-être, cet 'inconnu' est un mec sexy qui mettra enfin fin à ta période de sécheresse."

Je lui ai lancé un regard noir. "Deborah ! J'aime être célibataire, d'accord ? C'est mon choix."

Elle a souri. "Bien sûr... J'ai entendu ça après chaque 'aventure saisonnière' depuis ton divorce."

J'ai attrapé un oreiller et je l'ai lancé sur sa tête.

Elle l'a esquivé en riant. "Hé ! Je dis ça comme ça. C'est peut-être le destin."

Destin ou pas, quelque chose dans tout ça me paraissait louche.

Et pourtant, une petite partie de moi se demandait...

Et si ?

Le lendemain, je me tenais au terminal de l'aéroport, serrant ma valise si fort que mes articulations sont devenues blanches. Le billet dans ma main me semblait plus lourd qu'il ne devrait l'être.

Je n'arrivais toujours pas à croire que Deborah m'avait convaincue d'y aller.

C'était complètement fou.

Des inconnus m'ont envoyé des billets gratuits pour un concours dont je ne me souvenais même pas. Et d'une manière ou d'une autre, j'avais accepté de passer deux jours de vacances avec une personne mystérieuse.

Plus j'y pensais, plus cela me paraissait ridicule.

J'ai expiré brusquement et je me suis tournée vers la sortie.

Qu'est-ce que je fais ?

Toutes les parties logiques de mon cerveau me criaient de partir avant qu'il ne soit trop tard.

J'ai dégluti, fixant les portes automatiques. J'ai toujours été prudente. J'ai toujours pris le chemin le plus sûr.

Je ne peux pas continuer à fuir les nouvelles expériences.

J'ai laissé échapper un lent soupire, me forçant à faire demi-tour.

La classe affaires était surréaliste. Les sièges en cuir souple, l'espace généreux pour les jambes, les boissons gratuites - c'était un monde dans lequel je n'avais jamais mis les pieds auparavant.

Mais rien de tout cela n'avait d'importance.

Je me suis concentrée sur les personnes qui embarquaient, scrutant les visages, me demandant qui serait mon voisin de siège.

Serait-il bavard ? Agaçant ? Aurions-nous quelque chose en commun ?

Puis, j'ai atteint mon siège.

Un homme était déjà là, penché en avant, faisant défiler son téléphone.

Je me suis avancée d'un pas hésitant.

Il s'est légèrement retourné.

Mon estomac s'est effondré.

"...Luther ?" Ma voix s'est à peine échappée de mes lèvres.

Il a relevé la tête, ses yeux se sont écarquillés. Le même regard perçant que j'avais aimé autrefois. Le même visage que j'avais essayé d'oublier.

"Charlotte ? Il a cligné des yeux. "Qu'est-ce que tu fais ici ?"

J'ai expiré brusquement, mon cœur claquant contre mes côtes. "S'il te plaît, ne me dis pas que tu as aussi obtenu ces billets".

Luther s'est passé une main dans les cheveux, l'air toujours aussi confus que moi.

"...Par le biais d'un email de concours ? Ouais. Toi aussi ?"

J'ai gémi, chaque fibre de mon être me criant de partir.

"Oh non. Non, non, non. C'est trop. Je m'en vais." Je me suis retournées, prête à marcher directement hors de l'avion.

Mais avant que je puisse faire un pas, une main douce mais ferme s'est posée sur mon épaule.

Je me suis retournée pour découvrir une hôtesse de l'air qui m'offrait un sourire poli mais inébranlable.

"L'avion se prépare au décollage, madame. Veuillez rester assise."

J'ai ouvert la bouche pour argumenter, mais avant que je puisse le faire, Luther a parlé le premier.

Il s'est tourné vers l'hôtesse avec ce même fichu sourire charmant que j'avais vu un million de fois auparavant.

"C'est bon, tout va bien." Puis il a attrapé ma main et l'a serrée légèrement - comme il le faisait quand il voulait que je me calme.

Mon corps s'est souvenu avant ma tête.

Pendant une seconde, une seule seconde, j'ai eu le souffle coupé.

Puis j'ai retiré ma main.

Non. Pas encore.

"Charlotte, notre mariage s'est terminé il y a des années", a dit Luther, la voix plus douce maintenant. "S'il te plaît, ne gâche pas ton voyage gratuit juste à cause de moi. Je te promets que je ne te dérangerai pas."

J'ai plissé les yeux. "Si j'avais eu un dollar pour chaque fois que j'ai entendu ça de ta part..."

"Alors tu serais riche. Mais sérieusement, coexistons pendant deux jours.", a-t-il dit en souriant.

J'ai hésité, mon corps tout entier me démangeant de refuser.

Mais qu'est-ce que j'étais censée faire ?

L'avion était en train de décoller, et je n'allais pas rater mon tout premier vol en classe affaires juste à cause de Luther.

Avec un long soupir de frustration, je me suis assise dans mon siège.

"Très bien. Ne me gâche pas ce voyage."

Luther s'est penché en arrière en souriant. "Seulement tes meilleures années de jeunesse."

Je me suis tournée vers le hublot, l'ignorant.

Je ne m'attendais pas à revoir Luther. Et honnêtement ? J'espérais ne jamais le revoir.

Dès que nous sommes entrés dans l'hôtel situé au bord de l'océan, j'ai senti mon souffle se couper.

L'entrée grandiose, les immenses baies vitrées reflétant la mer, les sols en marbre qui semblaient s'étendre à l'infini - tout dans cet endroit criait le luxe.

Pour la première fois depuis le début de ce voyage ridicule, j'étais presque contente d'être venue.

Et puis Luther s'est approché de moi.

"Bel endroit, hein ?" a-t-il dit en glissant ses mains dans ses poches.

J'ai forcé un sourire crispé. "Oui, c'est vrai. Pas mal."

"Ça me rappelle la salle où nous avons célébré notre mariage. Même décor."

Mon estomac s'est tordu. Ma mâchoire s'est serrée.

"Oh, alors maintenant tu te souviens de notre mariage ?" ai-je craqué. Ma voix est sortie plus tranchante que je ne l'avais prévu, mais je m'en moquais.

L'expression décontractée de Luther s'est affaiblie. "Charlotte, n'allons pas...

"Non, allons-y." J'ai croisé les bras, mon cœur battant la chamade sous l'effet de la colère. "Tu veux soudain revivre le passé ? Parlons de la façon dont tu as tout détruit."

Un muscle de sa mâchoire s'est crispé. Il soupira, secoua la tête avant d'attraper nos sacs et de se diriger vers l'ascenseur.

"Est-ce qu'on peut ne pas faire ça dans le hall d'entrée ?", a-t-il marmonné.

J'aurais dû laisser tomber. J'aurais dû me taire.

Mais des années de blessure, de trahison et de colère étaient restées enfouies en moi pendant bien trop longtemps.

Et maintenant ?

Je n'allais pas le laisser s'en tirer à si bon compte.

Au moment où nous sommes entrés dans la chambre d'hôtel, la porte s'est à peine refermée que les mots ont explosé.

"Tu as peur que quelqu'un entende parler de ce que tu as fait ?"

Luther s'est raidi. Il s'est retourné, me faisant face, ses yeux ombragés par quelque chose que je n'ai pas reconnu.

"Charlotte, s'il te plaît...

"Ne m'appelle pas comme ça !" Ma voix s'est brisée. "Tu m'as trompée, Luther !"

Un silence pesant s'est installé entre nous.

Luther s'est passé une main dans les cheveux, expirant comme s'il se préparait à quelque chose de douloureux.

Pour la première fois depuis que je l'ai revu, il avait l'air d'avoir honte.

"Je sais. Sa voix était calme. "Et je suis désolé. Je n'ai jamais voulu te faire de mal."

Un rire amer m'a échappé.

"Eh bien, félicitations. Tu l'as fait. Et je me fiche de tes excuses, ou de tes prétextes." J'ai reculé d'un pas, ma voix devenant froide. "Tu n'as plus le droit de gâcher ma vie. Tu m'entends ?"

J'ai traversé la pièce en trombe, attrapant l'un des lits et le traînant jusqu'au côté opposé.

"Pendant les deux prochains jours, ne me parle pas. Ne me regarde même pas."

Puis j'ai claqué la porte de la salle de bains derrière moi.

Le premier jour est passé très vite. Je l'ai passé au bord de la piscine, évitant Luther à tout prix.

Mais quelque chose me tracassait.

Il n'a pas quitté la chambre.

Ce soir-là, quand je suis rentrée, j'ai entendu une toux provenant de la salle de bains. Une toux profonde, sèche, douloureuse.

Un mouchoir en papier gisait sur le sol. Il était taché de sang.

Je me suis figée.

Puis la porte de la salle de bains s'est ouverte et Luther en est sorti.

Je l'ai regardé fixement. "Quel stade ?"

Ses yeux se sont adoucis. "Stade quatre".

J'ai dégluti difficilement. "Quand l'as-tu appris ?"

"Il y a six mois." a-t-il lâché. "C'est étrange de vivre quand on sait qu'on va mourir".

Je me suis mordue la lèvre. "Je suis désolée."

"Ce voyage... ce n'était pas un concours. J'ai tout organisé", a-t-il admis.

Mon cœur s'est arrêté.

"Pourquoi ?"

"Parce que j'avais besoin de te voir une dernière fois", a-t-il dit. "Pour te dire que je suis désolé. Et pour te dire... que je n'ai jamais cessé de t'aimer."

Les larmes ont brouillé ma vision.

"Est-ce qu'il est trop tard ?" ai-je chuchoté.

Luther a souri tristement. "Pour moi, oui. Mais pour toi ? Tu as toute la vie devant toi, Charlotte. Et j'espère qu'elle sera belle."

J'ai serré sa main.

"Merci, Luther."

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Cette histoire est inspirée de la vie quotidienne de nos lecteurs et rédigée par un écrivain professionnel. Toute ressemblance avec de véritables noms ou lieux est une pure coïncidence. Toutes les images sont utilisées uniquement à des fins d'illustration. Partagez votre histoire avec nous ; elle changera peut-être la vie de quelqu'un. Si vous souhaitez partager votre histoire, envoyez-nous un mail à info@amomama.com.