Des arrestations ont été effectuées dans le cadre de l'enquête sur la mort du garçon de 2 ans porté disparu et dont les restes ont été retrouvés près de la maison de ses grands-parents

Un tournant choquant dans un mystère de près de deux ans a conduit à de multiples arrestations alors que les enquêteurs reconstituent ce qui est arrivé au petit garçon dans les Alpes françaises, dont la disparition a saisi la nation.

Les autorités ont placé quatre personnes en garde à vue dans le cadre d'une enquête en cours sur la mort d'Émile Soleil, 2 ans, qui a disparu à l'été 2023. Ses restes ont été découverts au printemps 2024 près de la maison de ses grands-parents à Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en France.

Selon un communiqué du procureur de la République d'Aix-en-Provence, les grands-parents d'Émile, Anne et Philippe Vedovini, ainsi que deux de leurs enfants adultes, ont été arrêtés tôt mardi matin (25 mars 2025), à leur domicile de La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône. Ils sont détenus pour des soupçons d'"homicide volontaire" et de "recel de cadavre".

Le communiqué du procureur explique que ces détentions font partie d'un effort de vérification et de comparaison des preuves recueillies au cours des derniers mois. Aucune accusation formelle n'a été déposée à ce stade, et les personnes en garde à vue restent présumées innocentes.

L'avocate des Vedovinis, Isabelle Colombani, a confirmé les arrestations. "Je n'ai pas de commentaire à faire, je viens de l'apprendre", a-t-elle ajouté. On ne sait pas pour l'instant combien de temps les quatre personnes resteront en garde à vue.

Émile a été porté disparu dans le Haut-Vernet le 8 juillet 2023. Près de neuf mois plus tard, le 30 mars 2024, un randonneur découvre sa dépouille à moins de deux kilomètres du hameau familial.

L'affaire a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, beaucoup exprimant leur choc et leur chagrin face à l'évolution de la situation. Une personne a écrit : "Je ne peux pas imaginer qu'un grand-parent fasse ça à son garçon." Un autre s 'est interrogé sur la durée de l'enquête : "Ça leur a pris presque 3 ans pour ça !?"

D'autres ont salué les arrestations, une personne déclarant : "Il était temps !" et une autre ajoutant : "J'ai toujours pensé qu'il y avait plus que ça !"

Des préoccupations concernant la négligence ont également été soulevées : "Même s'il s'était simplement éloigné, il aurait dû y avoir des accusations. Il avait deux ans, c'est une grave négligence."

D'autres ont eu du mal à comprendre la tragédie. "Comment peut-on faire du mal à un si bel enfant [sic]", a écrit une personne, tandis qu'une autre a commenté : "Incroyable que les grands-parents puissent être impliqués, repose en paix Émile, petite âme précieuse.xx [sic]"

Alors que les autorités intensifient leur enquête, de nouveaux détails ont fait surface sur le grand-père d'Émile, Philippe Vedovini. Des années avant la disparition de son petit-fils, il avait été interrogé sur des allégations de violence et d'agression sexuelle dans une école privée où il était chef scout dans les années 1990.

Alors que la police a d'abord considéré son implication dans la mort d'Émile comme une possibilité parmi d'autres, de récents éléments ont changé la donne.

L'avocate de Philippe, Isabelle Colombani, a réagi à sa détention : "Ce qui se passe n'est peut-être pas ce à quoi nous nous attendions."

De son coté, l'avocat d'Anne Vedovini, Julien Pinelli, a déclaré qu'elle coopérait pleinement avec les autorités pour rechercher "la vérité sur cette tragédie". Il a ajouté: "Et si cette mesure est nécessaire pour trouver la vérité, bien sûr, elle s'y soumettra."

Le jour des arrestations, la police a utilisé un mandat de perquisition dans la ferme du couple à La Bouilladisse. Les agents ont saisi un véhicule utilitaire sport et une remorque pour chevaux dans le cadre de leur enquête.

Un voisin, qui a souhaité garder l'anonymat, a décrit le couple comme étant calme, mais a noté qu'ils avaient subi une pression importante ces dernières années. "Ils ont vécu reclus", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il avait vu les autorités détenir les grands-parents vers 7 heures du matin.

L'affaire a pris une tournure dramatique le 30 mars 2024, lorsqu'un randonneur est tombé sur un crâne et des dents le long d'un sentier forestier isolé, à environ 1,7 kilomètre du Haut-Vernet. Les autorités ont rapidement confirmé que les restes appartenaient à Émile grâce à des tests ADN.

Quelques jours plus tard, les enquêteurs ont localisé plusieurs vêtements d'Émile éparpillés à environ 150 mètres de l'endroit où ses restes avaient été trouvés. Son T-shirt jaune, son short blanc et ses petites chaussures, vus pour la dernière fois sur lui le jour de sa disparition, ont été découverts près d'un ruisseau.

Ces découvertes ont soulevé de nouvelles questions sur la façon dont son corps s'est retrouvé là et sur la raison pour laquelle les équipes de recherche n'avaient pas réussi à trouver de preuves au cours des précédentes opérations de grande envergure.

Jean-Luc Blanchon, le procureur de la République chargé de l'affaire, a expliqué que le crâne de l'enfant présentait de petites fractures et fissures, mais qu'il n'y avait aucun signe de traumatisme avant la mort.

Les fractures, ainsi que les marques de morsures d'animaux, ont été déterminées post-mortem. Il a déclaré : "Ces os ne permettent pas à eux seuls de dire quelle est la cause de la mort d'Émile. Entre une chute, un homicide involontaire ou un meurtre, aucune théorie ne peut être traitée comme plus probable qu'une autre."

Malgré des mois d'efforts de recherche impliquant la police, des chiens renifleurs, des soldats et des pompiers, aucun autre reste n'a été retrouvé. Les enquêteurs ne savent toujours pas si le corps d'Émile se trouvait à l'origine dans la zone de recherche ou s'il a été déplacé ultérieurement, soit par une personne, soit par un animal, soit par des conditions environnementales changeantes.

Près d'un an après la découverte des restes d'Émile, environ 400 personnes en deuil se sont rassemblées à la basilique Sainte-Marie-Madeleine le 8 février 2025 pour lui rendre un dernier hommage. La cathédrale médiévale, qui abrite des reliques de Marie-Madeleine, est devenue le cadre d'un adieu solennel au petit garçon dont la disparition avait saisi la France.

Les parents d'Émile, Marie et Colomban Soleil, ont assisté à la cérémonie funéraire privée, interdite aux journalistes. Un porteur a transporté un petit cercueil blanc dans la basilique sous le regard du père d'Émile. Plus tard dans l'après-midi, l'enfant a été enterré à La Bouilladisse, où vivent ses parents.

L'affaire continue de soulever des incertitudes troublantes. Les principaux suspects étant en garde à vue, les enquêteurs s'efforcent de déterminer ce qui est réellement arrivé à Émile Soleil. Bien que les arrestations marquent une évolution importante, les autorités n'ont pas encore découvert toute la vérité derrière sa disparition et sa mort.

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