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"Il m'apaise": les tendres confidences d'Anne-Claire Coudray sur son homme bien-aimé

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30 juin 2018
08:20

Anne Claire Coudray, présentatrice du 20 heures, s'est engagée à aider les petites cambodgiennes à s'émanciper grace à l'éducation, récemment, Paris Match l'a interviewée.

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AmoMama vous fait part de cette histoire rapportée par Paris Match.

Cette interview a été réalisée et partagée par Paris Match.

C'est la première fois que vous décidez de vous engager. Après Chantal Thomass, Michel Drucker, Claire Chazal, vous avez accepté d’être la marraine de Toutes à l’école*, l’ONG créée par Tina Kieffer qui milite pour l’éducation des petites Cambodgiennes.

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"J’ai été élevée par une mère soixante-huitarde, qui prône l’indépendance des femmes, et cette cause m’a toujours sensibilisée. J’apprécie la façon dont Toutes à l’école respecte les équilibres sociaux, la culture cambodgienne, et implique les familles. L’éducation des petites filles est la clé de la réussite d’une société. Malheureusement, au Cambodge, les filles ne représentent que 36 % des enfants scolarisés. On ne peut pas les abandonner. Il faut se battre et trouver des financements. Pour ces élèves, c’est l’espoir d’un quotidien serein et d’un meilleur avenir."

Vous êtes allée les voir au Cambodge. Que retenez-vous de cette rencontre ?

"Leur maturité et leur ambition m’ont impressionnée. Elles aspirent à devenir diplomates, médecins, ingénieures… Je suis admirative de ce que Tina et son équipe ont accompli, c’est miraculeux. Elles ont changé la vie de près de huit cents familles en permettant à des petites filles de pouvoir devenir des femmes indépendantes et autonomes."

Les écolières de Happy Chandara ont pour modèle Marie Curie, Simone Veil ou Malala Yousafzai. Des femmes vous ont-elles inspirée également ?

"Oui, les grands reporters comme Marine Jacquemin ou Patricia Allémonière, car je regardais religieusement le JT de TF1. Il y a aussi Anne Sinclair et Christine Ockrent. J’enviais leur liberté de ton. Leur féminité, leur intelligence et leur courage, aussi. Ce sont des femmes fortes, crédibles, qui pensent par elles-mêmes et que l’on écoute. J’avais l’impression que le journalisme était un domaine où les femmes avaient toute leur place, où elles étaient mises en avant."

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Ce n'est plus le cas aujourd'hui ?

"Ce n’est plus aussi évident. Nos mères ont mené et gagné le combat pour l’égalité des droits. Aujourd’hui, nous vivons sur ces acquis. Malheureusement, des réflexes et des schémas machistes, inconscients et difficiles à percevoir, sévissent toujours. L’égalité économique, les salaires et la nomination de femmes aux postes de responsabilité sont des solutions pour atteindre un certain équilibre. Quand je suis arrivée à TF1, beaucoup de femmes occupaient des postes hiérarchiques ; désormais, c’est moins le cas. Sans elles, des hommes peuvent se permettre des comportements déplacés."

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Il y a trois ans, la chaîne vous a offert la présentation du JT du week-end, en remplacement de Claire Chazal. Auriez-vous imaginé un jour occuper un tel poste ?

"Absolument pas ! Pourtant, lorsque TF1 a lancé un casting pour dénicher le joker de Claire, je me suis présentée. Ce n’était pas prémédité. A cette époque, je voulais sortir de mon confort. Faire mon métier autrement. Le terrain ne vous manque pas ? Parfois. Surtout l’adrénaline des grands événements. Plus jeune, j’avais terriblement peur d’avoir une vie classique. J’étais angoissée par l’ennui. Le reportage est tout l’inverse. J’ai vécu des situations humaines extraordinaires, des émotions extrêmes. Pendant quinze ans, cette vie intense m’a beaucoup appris sur moi-même. Et l’expérience acquise me sert encore tous les jours. Aujourd’hui, après trois ans de présentation, je ne regrette plus le reportage, je prends enfin du plaisir à faire mon travail. J’ai le fantasme d’y revenir un jour… mais le plus tard possible ! Avant, je veux réussir cette mission : devenir un être familier pour notre public, transmettre des valeurs qui me tiennent à coeur comme la tolérance, la curiosité. Cela peut paraître étonnant, mais je me prépare déjà à quitter mon poste. Instinctivement. Car les départs ne se passent jamais bien, c’est tellement intense… Au bout de plusieurs années, le lien avec les téléspectateurs est si puissant, si intime ! Quand cela s’arrête, c’est une rupture sentimentale, une blessure personnelle très forte."

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Présenter le JT est-il un exercice beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît ?

"Oui, malgré les apparences, car le studio est un environnement peu naturel où les complexes ressurgissent. Sur chaque JT, je ne suis pas seulement jugée sur mes compétences mais aussi sur mon attitude. Au début, c’est douloureux car on se focalise sur les petits détails. Très vite, il faut mettre à distance cette obsession de l’image. Se regarder, mais uniquement pour se corriger et se détendre. Cela prend des années pour redevenir soi-même. C’est là toute la difficulté, car ma personnalité doit rester discrète. Du coup, des téléspectateurs peuvent me trouver lisse… Mais mon travail consiste à trouver un langage commun, compréhensible par le plus grand nombre. Si c’est au prix d’un certain classicisme, je l’accepte. Et puis, j’ai appris à ne pas plaire à tout le monde."

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Avez-vous souffert de la comparaison avec Claire Chazal ?

"Pas du tout. Il n’y a jamais eu de concurrence entre nous, nous sommes très différentes. Claire a eu beaucoup de bienveillance à mon égard, elle a eu des mots doux et respectueux. Elle m’a donné le meilleur conseil que je puisse recevoir : “Reste toi-même.” Je veux dégager cette même sérénité, cette même solidité, avoir la confiance des téléspectateurs. Claire avait cette élégance et cette maîtrise. Je m’inspire de son travail et de celui de Jean-Pierre Pernaut."

Vous avez dit, il y a quelques années : “Plus je vieillis, plus je m’affirme et mieux je me sens.” Ressentez-vous toujours la même chose ?

"C’est vrai, je n’ai pas peur de vieillir, et je n’ai pas la nostalgie de ma jeunesse. J’ai adoré fêter mes 40 ans. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’accepter ce que je suis, de m’affirmer, de m’aimer mieux. J’imagine que c’est aussi lié à votre vie personnelle comblée… Oui, sans doute. J’ai rencontré Nicolas, mon compagnon, il y a quatre ans. J’ai grandi avec l’image de mes parents, couple basé sur l’égalité. J’avais envie de construire le même équilibre. De prendre mon temps pour trouver la bonne personne. Beaucoup d’hommes ont eu du mal à supporter le rythme particulier de mon métier. Au final, se rencontrer tard, c’est mieux accepter l’autre. Cela permet de désamorcer et d’éviter les conflits. Avec Nicolas, nous sommes différents. Ni lui ni moi n’avons renoncé à notre personnalité. Il n’est pas journaliste mais chef d’entreprise et m’aide à relativiser, à m’apaiser. Aujourd’hui, j’apprécie d’être chez moi, en famille. Moi qui avais si peur du vide, je me suis arrangée pour remplir ma vie."

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En juillet 2015 est née Amalia, votre fille. Vous me dites : “Je ne voulais plus être le centre de mon monde.”

"Longtemps, j’ai revendiqué le fait d’être heureuse sans enfants. J’ai résisté aux rythmes que, parfois, la société peut imposer. J’ai choisi ma vie et joui d’une liberté incroyable. J’ai décidé de faire un enfant lorsque je me suis sentie assez solide pour accepter ce changement d’existence. Je voulais penser et transmettre à quelqu’un d’autre. Moi qui n’avais jamais eu peur, qui me sentais quelque part invincible, lorsque je suis devenue mère, j’ai ressenti une grande vulnérabilité et une immense inquiétude pour ce petit être, car mon bonheur dépendait de lui…"

Désirez-vous d’autres enfants ?

"Oui ! J’ai grandi avec trois soeurs, avec beaucoup de bruits et de vie, et je rêve moi aussi d’une grande famille."

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