J’ai vécu dans la rue. Je me suis faite violée et suis tombée enceinte deux fois
Anne Lorient a 48 ans et deux fils âgés respectivement de 15 et 12 ans. Après avoir vécu une vie de SDF pendant 17 ans, elle raconte son histoire dans une œuvre coécrite avec Minou Azoulai intitulée « Mes années barbares » (Editions de La Martinière). Voici un extrait de son entretien accordé a Femme Actuelle.
Anne Lorient a déclaré qu’elle a rédigé cet ouvrage comme une preuve qu’on peut sortir de quel que soit la situation et pour permettre aux victimes de prendre la parole. Car elle pense que les victimes ont peur de s’exprimer.
La jeune femme révèle aussi qu’elle reçoit une allocation handicapée de 800 € par mois, étant elle aussi une victime de viol parmi les 30 reconnues par la MDPH. Cette allocation insuffisante la pousse à chercher d’autres avenues pour gagner un peu plus. De coup, elle s’engage dans des petits boulots tels que faire le ménage, donner des cours de français aux étrangers et apporter son aide aux personnes âgées.
Comment a-t-elle abouti dans les rues ?
Venant d’un milieu bourgeois elle s’est retrouvée dans la rue a l’âge de 18 ans après avoir laissé sa maison pour aller à Paris. Elle se faisait régulièrement violer son frère et les amis de ce dernier aussi, de 6 à 14 ans. Et elle en avait marre.
Selon Anne, garder le moral est un sur moyen de survivre dans la rue, plus particulièrement après y avoir été accueillie par un viol. Il faut se fier à son instinct de survie pour trouver de quoi manger et où dormir.
Anne se confie également sur le fait qu’être une femme SDF rend la situation encore plus difficile. Elles font face chaque jour a des risques de viol. Et étant une ancienne SDF la malheureuse Anne s’est faite violer plus de 40 fois.
Sa famille ne sait pas qu’elle a eu une vie de SDF. Et elle fait tout en son pouvoir pour ne pas leur causer du tort avec cette histoire. Elle veut aider et protéger plus particulièrement sa sœur qui a elle aussi été victime. Elle espère se faire réparer psychologiquement avec l’aide des professionnels dans ce domaine car elle se sent très abimée a ce niveau.
Qu’en est-il pour elle de nos jours ?
Maintenant qu’elle s’en est sortie elle retourne voir les femmes avec qui elles a créé des liens lors de son séjour dans la rue et leur apporter son soutien afin de faire pour elles que la rue soit un endroit pas seulement réservé aux souffrances mais aussi d’un peu de joie et de rire.
Désormais, elle voudrait trouver un travail à mi-temps, de rencontrer des gens.
« J’ai soif de liens, de culture. J’ai envie que les gens m’appellent et communiquent avec moi. J’ai envie de connaître des gens parce que je ne connais pas beaucoup de monde à part des SDF. On peut me contacter par Facebook. »
Un couple se voit dans l’obligation d’affronter un cancer en plein milieu de leur vie de SDF
Six mois déjà depuis que Léa et son compagnon vivent dans un parking sous une tente à Aix-en-Provence.
Léa qui se déplace désormais en fauteuil roulant après un accident survenu après une crise d’épilepsie vient aussi de découvrir à sa grande surprise qu’elle est atteinte du cancer.
Pour faire face à cette maladie Léa et Cédric n’ont pas cessé de faire des demandes de logement social qui visiblement n’ont pas été pris en compte. Ce qui rend Cédric inquiet pour l’avenir de son couple.