Sandrine, 46 ans, mère de deux enfants diagnostiqués hyperactifs: "Je suis partie car je n'en pouvais plus"
Sandrine, une mère de deux enfants qui ont été diagnostiqués hyperactifs, a sombré dans l'épuisement parental jusqu'à ce qu'elle ait pris la décision de s'absenter quelques jours pour reprendre des forces. Son expérience au micro d'Europe 1.
Être mère peut s'avérer être une expérience d'épanouissement et source de joie pour une femme. Mais cela peut devenir un défi dur à relever au point de sombrer dans le burn out parental.
C'est le cas de Sandrine, âgée de 46 ans, comme elle l'a expliqué au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1. En effet, ses 2 enfants ont été diagnostiqués à haut potentiel et hyperactifs. Et, dans la plupart des cas de ce genre, les enfants sont difficiles à gérer notamment à cause des "émotions, la colère, en permanence, avec des frustrations sur des tâches quotidiennes".
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Elle en parlait autour d'elle, notamment à son conjoint. Jugeant qu'elle n'a pas été assez claire dans ses explications par rapport à sa situation le pire est arrivé petit à petit sous la pression, qui accompagne la gestion et l'éducation de ses deux enfants âgés de 7 et 14 ans. Elle raconte avoir même expérimenté de l'appréhension par rapport à ses enfants à chaque fois que l'heure venait qu'ils rentrent du collège. Une sensation hyper bizarre de la part d'une maman aimante, normalement.
"Je suis revenue en me disant que c'était possible de faire un break et de ne pas être en apnée sans arrêt. Le fait d'avoir ça dans un coin de sa tête, ça soulage et ça permet d'appréhender les choses avec plus de patience", se souvient-elle.
Source : Daily Motion / Europe 1
La décision de partir après "une énième colère"
"Un samedi matin, après une énième colère, j'ai clairement pété un câble et je leur ai dit que je m'en allais. Je suis montée faire ma valise. En la faisant, je me suis dit que c'était n'importe quoi, mais mon conjoint m'a dit que c'était très bien et m'a encouragé à partir, en me disant qu'il gérait. Je suis partie sans dire au revoir car je n'en pouvais plus. J'étais au bout", avouait-elle au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1.
Une décision dure à prendre mais qui se révélait essentielle pour la santé mentale de Sandrine, car elle ne savait pas où aller quand elle est partie. Elle s'est réfugiée chez ses parents durant quelques jours après s'être souvenue qu'ils étaient absents. Une dure expérience qui lui a tout de même valu de se sentir complètement sauvée puisque cela lui a permis de prendre du temps pour elle en s'adonnant à la lecture et au sport.
Cela a changé à son retour à la maison qu'elle redoutait, mais c'est parce qu'elle allait mieux.
"Je suis revenue en me disant que c'était possible de faire un break et de ne pas être en apnée sans arrêt. Le fait d'avoir ça dans un coin de sa tête, ça soulage et ça permet d'appréhender les choses avec plus de patience", se souvient-elle.
Une expérience redoutable lorsqu'on considère l'attachement qui unit une mère a ses enfants. Tout le monde a besoin de temps pour faire sa propre chose. Même si ce temps est juste une heure de marche dans la rue. Lorsque vous ne disposez d'aucun espace, vous vous promenez dans la maison en jetant le linge propre des gens au visage. Donc, si vous êtes sur le point d'épuiser vos parents, soyez gentil avec vous-même.
Comment faire face à l'épuisement parental
Une nouvelle recherche de l'Université catholique de Louvain en Belgique, publiée dans Frontiers in Psychology, examine les antécédents d'épuisement parental. Il propose également aux parents des conseils pratiques sur la manière d'éviter l'épuisement professionnel. L'épuisement parental est défini comme un "syndrome unique et spécifique au contexte résultant d'une exposition durable au stress parental chronique".
Son symptôme principal est l'épuisement accablant lié à son rôle de parent. Les autres symptômes incluent: une distanciation émotionnelle vis-à-vis des enfants, une sensation de lassitude face à la parentalité, la perte du sens d'accomplissement de la parentalité. Et c'est plus courant que vous ne le pensez. Selon des études antérieures, environ 8 à 36% des parents souffrent d'épuisement professionnel.
Après avoir interrogé les participants pour répondre à une série de 39 questions d’accord / désaccord mesurant l’équilibre auto-déclaré entre risques et ressources, ils ont comparé les scores PBI à l’équilibre auto-déclaré entre risques et ressources. Ils ont constaté une forte relation entre les deux inventaires: les parents qui étaient plus exposés aux risques que les ressources étaient plus susceptibles de connaître l'épuisement parental, tel que mesuré par l'IBP.
Les chercheurs suggèrent une approche simultanée d'augmentation des ressources et de réduction des facteurs de risque. Par exemple, si les tâches de parents vous alourdissent, envisagez l’aide d’une crèche. Ou, si les recommandations parentales font plus de mal que de bien, réfléchissez un peu moins à ce que signifie être un bon parent.
Selon leurs conseils, vous devez identifier vos principaux facteurs de stress liés aux soins et prenez des mesures pour créer des ressources qui vous aideront à traverser cette période de burn out parental.
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