Une femme raconte son histoire dramatique sur la façon dont le Levothyrox, avec une nouvelle formule, a ruiné sa vie
Nadège, cette jeune femme montoise, souffre depuis un an et demi de la nouvelle formule du Levothyrox et vit un véritable enfer. Elle fait partie des victimes qui ont choisi de porter plainte contre le laboratoire Merck, et a accepté de parler de ce qu'elle vit.
Ce 5 mars, la décision du tribunal de Lyon dans l'affaire du Levothyrox sera rendue. Les plaignants sauront enfin si la justice estime qu'ils étaient suffisamment informés sur la nouvelle formule.
Au total, ce sont 4113 personnes qui ont porté plainte contre le laboratoire Merck. Parmi celles-ci, Nadège, originaire de Mont-de-Marsan.
Nadège a rapidement éprouvé les premiers symptômes que l'on retrouve chez beaucoup d'autres victimes de la nouvelle formule du Levothyrox, mais elle ne les a pas associés à des effets secondaires du médicament en premier lieu.
"D'abord, je pensais avoir une gastro, j'étais fatiguée, à fleur de peau."
Mais rapidement, de nouveaux symptômes apparaissent, et Nadège contracte même d'autres maladies.
"J'ai une exophtalmie, c'est à dire que mes yeux sortent de leurs orbites donc mon regard n'est plus le même. J'ai l'impression que je ne suis plus du tout moi-même et je sais très bien que je ne pourrai pas revenir en arrière."
Après avoir passé des examens, les résultats de ses analyses de sang montreront que tout cela provient effectivement de la nouvelle formule du Levothyrox.
Nadège réalisera vraiment la gravité de la situation après un accident de voiture où elle ne voyait plus la pédale de frein. Elle se renseignera alors sur le médicament pour voir si son cas est isolé.
Suite à cela, elle portera plainte auprès de Maître Lèguevaques, un avocat Toulousain qui s'occupe d'une partie des malades désirant attaquer le laboratoire Merck en justice.
Son audience a eu lieu en décembre dernier. Lors de celle-ci, son avocat a demandé 10 000 euros de dommages et intérêts pour chaque victime. Cependant, l'argent n'est pas du tout la première motivation de Nadège.
"Non, ce serait une plus-value mais c'est surtout le côté moral de cette affaire qui m'exaspère."
Si la justice tranche en faveur du laboratoire, Nadège dit qu'elle n'abandonnera pas pour autant sa lutte. Ce qu'elle souhaite, c'est que le laboratoire prenne conscience que les malades "n'étaient pas fous", chose qu'elle a elle-même d'abord cru quand ses symptômes se sont manifestés.
L'AFFAIRE A ÉTÉ ÉLARGIE À HOMICIDE VOLONTAIRE
Le 2 mars 2018, le tribunal de grande instance de Marseille avait ouvert une enquête sous X dans l'affaire du Levothyrox pour tromperie aggravée, blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui. À présent, l'enquête a été élargie pour "Homicide involontaire"