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Le chanteur Yann-Fañch Kemener s’est éteint à l’âge de 61 ans

José Augustin
17 mars 2019
14:43

La Bretagne a perdu une icône : le grand chanteur Yann-Fañch Kemener, grande voix bretonne, est décédé ce samedi, à l'âge de 61 ans.

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Il était figuré parmi les plus belles voix bretonne et sa spécificité est qu'il était un artiste fier de son pays et de sa langue. Il était né en Haute-Cornouaille, au cœur du pays Fañch/Plinn.

Yann-Fañch Kemener n'était pas comme les autres chanteurs. En effet, à travers ses chansons, il transmettait sa culture à ses followers. Chanteur de kan ha diskan, chanteur de gwerz, interprète hors pair d’une culture orale ancienne, il faisait également de ses spectacles des pièces de théâtre. Ce qui le distingue, effectivement, des autres chanteurs.

Ce samedi 16 mars, entouré des proches, l'artiste est décédé chez lui dans sa maison de Trémeven dans le pays de Quimperlé (Finistère).

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LES LAURÉATS DU CHANTEUR

Depuis plus de 45 ans, il était l'une des voix d'or de la chanson populaire bretonne.

Yann-Fañch Kemener a été mainte fois récompensé par sa belle voix. La première fois a été par l'académie Charles-Cros en 1982 lorsqu'il a eu 25 ans et le second, en 2018, avec le violoncelliste Aldo Ripoche, et Florence Rousseau, organiste. Il était appelé dramaturge.

Il a été reconnu dans le monde de la musique bretonne mais aussi au-delà du monde de cette musique celtique.

Au cours d'une rencontre en 2013, notre chanteur a été un philosophe qui aimait décortiquer les mots et à en chercher l’essence.

"L’enfant décapité ramasse sa tête et commence à courir… Jour de pardon, on passait les enfants dans le tombeau pour qu’ils marchent. Et c’est aussi par le tombeau que nous finissons."

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Au mois de novembre dernier, il avait suspendu sa tournée et arrêté les concerts pour tenter de soigner son cancer. Héraut de la chanson et de la culture populaire bretonne, il a enregistré plusieurs dizaines d'albums, écrit de nombreux ouvrages et formé plusieurs générations d'artistes.

CHANT : TRANSMISSION DE CULTURE

Le chant tient une place essentiel mais surtout vital dans le cœur du chanteur :

 "Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Le chant ? C’était de l’ordre de la survie. Je m’y suis nourri."

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Il s'est confié à la caméra de Ronan Hirrien.

"Le pire n'est pas de partir mais de laisser derrière soi ce que l'on aime le plus. J'ai eu la chance de faire ce que j'aimais et d'y être pleinement engagé. Peut-être que j'aurai pu travailler plus ou mieux mais je crois que j'ai fait un assez bon travail."

Dès son jeune âge, à 15 ans, Yann-Fañch a remporté le concours de chants populaires Kan Ar bobl en 1976. Ses compagnons des années 1970 s’appellent Marcel Guilloux, Erik Marchand, Ifig Troadec.

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Attentif et curieux aux chants bretons, l'adolescent parcourait la Bretagne pour collecter des airs dont certains étaient des traditions qui ne se transmettent qu'à l'oral par des anciens.

"J'ai eu la chance de faire ce que j'aimais et d'y être pleinement engagé."

Il était à la fois un chanteur de fest-noz, un artiste de scène mais aussi un créateur. Trois spectacles reviennent en mémoire : le premier, seul sur scène, il déclame le poète breton Armand Robin, inclassable libertaire.

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Le deuxième, quand en 2005, il chante "Les Roses du mois noir" avec Aldo Ripoche. Il s'agit d'un œuvre du Pontivyen Émile Masson, pacifiste, un autre libertaire, défenseur de la langue bretonne au début du XXe. Enfin, son spectacle de 2014, mettait en scène le soldat Joa, son oncle, "non mort pour la France" durant la Grande Guerre mais décède, plus tard, au bagne en Kabylie en juillet 1918.

À chaque fois, par sa voix, Yann-Fañch Kemener nous ramenait à l’essentiel : le souffle et la vie qui passe, l’importance du verbe breton et de sa transmission qui n’existe pas que dans les feuilles volantes des arbres, écrite à l’encre de pluie. La transmission d’une culture.

"Les gens passent mais le patrimoine nous survivra. C'est ce que je veux, mettre cette matière à disposition. Aux gens de réfléchir ensuite à ce qu'ils veulent en faire."

UNE AUTRE ICÔNE, MORT DE CANCER

Johnny Hallyday, l'icône de la musique française a succombé à son cancer. L'idole des jeunes, comme tout chanteur y compris Kemener, a également essayé de partager sa culture à travers son art de la musique.

La grande star, qui continue, un an après sa mort, à avoir son nom dans les grands titres de l'actualité française, est mort le 5 décembre 2017 à 22 h 30 alors que l'annonce officielle n'a été faite que le 6 décembre à 2 heures.

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