Geneviève Legay : lien troublant entre le suspect et le commissaire de l'affaire
Suite aux blessures de Legay, une enquête préliminaire a été confiée à l'enquêtrice Hélène P, qui n'est autre que la compagne du commissaire mis en cause dans cette affaire.
La militante d'Attac, Geneviève Legay, a été gravement blessée lors de la manifestation du 23 mars 2019 à Nice, et suite à cela, une enquête a été ouverte.
Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a alors confié l'enquête préliminaire sur l'origine des blessures de la victime à l'enquêtrice Hélène P.
Mediapart nous rapporte un rebondissement sur cette affaire : Hélène P., commissaire en chef du département chargé de l'enquête préliminaire de l'affaire Geneviève Legay n'est autre que la compagne de Rabah Souchi.
Alors que ce dernier est le commissaire en charge des opérations le jour du 19e acte des Gilets jaunes, où la militante a été blessée.
Le procureur de la République de Nice a reconnu être au courant de "ces liens de concubinage entre Rabah Souchi et Hélène P.", et trouve que cela ne cause aucun problème.
"Effectivement, les investigations doivent déterminer d'où viennent ces blessures, éventuellement commises par des hommes sous le commandement du commissaire. Mais au moment de son ouverture, il n'y a aucune preuve évidente que ce soit un policier. Il faut réunir les éléments de preuve matériels",
a expliqué le procureur de la République.
Toujours selon Mediapart, il est pourtant évident que ces liens posent un problème à la neutralité du déroulement de l'enquête. En effet, même si le commissaire Rabah Souchi n'aurait pas porté les coups directement à la victime, il se pourrait qu'il a été celui qui a donné l'ordre de la charge.
"Les liens entre l'enquêtrice et le commissaire éclairent en effet d'un jour nouveau les incohérences et les cafouillages qui ont très vite émaillé cette enquête",
a rapporté Mediapart.
De son côté, Geneviève Legay a assuré avoir reçu la visite des policiers à l'hôpital.
"Le dimanche matin, par trois fois, il est venu deux policiers, pour me faire dire que c'était le journaliste qui m'avait bousculé. J'ai dit non",
a raconté la victime.
La septuagénaire estime que les enquêteurs ont mené les auditions en faveur du policier.
INTIMIDÉE PAR LES POLICIERS
Selon de récentes déclaration des proches de Legay, des policiers seraient venus dans la chambre d’hôpital de la victime, le jour-même de son admission, dans le but de l'intimider.
Le Monde rapporte les témoignages de sa famille dénonçant des pressions faites par les agents de police durant son hospitalisation.