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Un membre de la SFAP voit l’affaire Vincent Lambert comme “un échec”

L’arrêt définitif des traitements de Vincent Lambert ont commencé le 2 juillet 2019. Le docteur Fourcade a montré son point de vue concernant ce cas.

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La matinée du lundi 20 mai 2019, les médecins ont commencé l’arrêt des traitements qui maintiennent la vie de Vincent Lambert.

Dans l’après midi, une nouvelle décision de justice, provisoire, a été rendue par la Cour d’appel de Paris. Ainsi, après quelques heures de suspension, la nutrition et l'hydratation du patient ont été maintenus.

Mais maintenant, l’arrêt des traitements est définitif après que la cour de cassation de Paris a cassé l’arrêt ordonnant sa reprise.

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Le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de SFAP (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs) a donné son avis concernant le cas de Vincent Lambert, auprès du journal quotidien La Croix.

COMMENT ELLE VOIT L’ARRÊT DES TRAITEMENTS

Le docteur Fourcade trouve l’arrêt des traitements comme une évidence après les engagements des médecins depuis l’année 2008, où Vincent Lambert a été hospitalisé après un accident. Il est resté depuis déjà dix ans en état végétatif.

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“Je suis surprise par la violence des réactions car il est évident que, dans cette histoire, il n’y a ni perdant ni gagnant, ou plutôt, que des perdants. Le juridique, qui a pris le pas sur l’éthique, amène à penser en ces termes, alors qu’au niveau médical, on cherche au contraire le consensus, le compromis.”

Selon Claire Fourcade, les médecins n’ont pas du tout atteint leur objectif. Elle évoque un échec du côté du corps médical.

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En tant que médecin, le docteur Fourcade trouve que l’essentiel dans ce genre de situation est de trouver un accord entre l’équipe médicale, la famille et le patient.

Pourtant l’affaire Vincent Lambert a brisé les membres de sa famille. Sa mère crie même qu’on veut assassiner son fils, alors que sa femme qui est sa tutrice légale consent l’arrêt des traitements.

“Cet objectif est en effet devenu inatteignable. Cela m’inspire un sentiment d’échec, puisque nous n’avons pas pu, pas su, trouver ce compromis. Je dis “nous” car en tant que médecin de soins palliatifs, on se demande tous ce qu’on aurait fait, ce qu’on aurait pu faire.”

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Elle trouve également que dans cette histoire, il n’y a que la version de la partie de la famille qui est médiatisée, celle des parents de l’homme.

Pourtant, l’avis de la partie qui pense que les soins sont juste “une situation déraisonnable” est rarement entendu. Tout de même, la réaction de chaque clan est compréhensible.

“L’affaire Lambert est comme scénarisée, alors que le processus doit au contraire être celui d’un cheminement long et continu, sans urgence.”

COMMENT SE DÉROULE UN ARRÊT DES TRAITEMENTS

Dans ce genre de cas, Fourcade explique qu’il faut toujours donner le temps aux familles. Ensuite si elles sont vraiment convaincues à prendre la dure décision, il faut alors arrêter les traitements, et non les soins.

Et dans la plupart des cas, tous les membres de la famille sont consentants.

“Lors d’un arrêt, la nutrition et l’hydratation du patient sont totalement arrêtées. Les soins, eux, continuent, notamment les soins de bouche, pour éviter la sensation de soif.

La sensation de faim, elle, disparaît très rapidement, en quelques heures, d’autant que l’organisme fonctionne au ralenti.”

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En ce qui concerne les familles, le plus dure c’est la durée du moment où le patient rende son dernier souffle, qui pourrait prendre plusieurs jours après l’arrêt des traitements.

En effet, l’épuisement des ressources vitales du patient entraîne un énorme changement physique, voire un amaigrissement qui pourrait être insupportable à voir pour les proches du patient.

Claire Fourcade a rassuré que le processus n’est pas douloureux pour le patient, des antalgiques et sédatifs sont prescrits pour lutter contre la souffrance.

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“L’arrêt de l’hydratation provoque, au bout de quelques jours, une insuffisance rénale qui entraîne progressivement l’arrêt des organes vitaux, jusqu’à l’arrêt du cœur (...) La mise en place d’une sédation profonde permet au patient de s’endormir et aux proches d’être assurés de l’absence de souffrance”,

conclut le docteur Fourcade.

LA MÈRE DE VINCENT NE RENONCE PAS

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La dernière décision rendue par la cour de cassation française concernant l’arrêt de traitements de Vincent Lambert est définitive et n’est plus susceptible de recours.

Mais la mère du patient reste combative. Elle lance un appel au secours à l’ONU.

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