Emmanuel Macron appelle les maires à renommer les rues en hommage aux soldats africains
Le 15 août 2019, lors de la commémoration du débarquement de Provence de 1944, le Président Emmanuel Macron a invité les maires de France à honorer les "héros d’Afrique".
Afin de se souvenir ensemble d’une "page cruciale de notre histoire", le débarquement de Provence du 15 août 1944, le président a interrompu son séjour dans le Fort de Brégançon. Parmi les phrases clés du discours, on peut retenir celle-ci :
"La France a une part d'Afrique en elle."
Et pour cause, ce sont à l’époque plus de 450 000 soldats des anciennes colonies françaises qui ont traversé la Méditerranée pour prêter main forte aux forces américaines et françaises :
"La très grande majorité des soldats de la plus grande force de l'armée française de la libération venaient d'Afrique: Français d'Afrique du Nord, pieds noirs, tirailleurs algériens, marocains, tunisiens, zouaves, spahis, goumiers, tirailleurs que l'on appelait sénégalais mais qui venaient en fait de toute l'Afrique subsaharienne."
La photo d'Emmanuel Macron le 2 juillet 2019 à Bruxelles, en Belgique | Source: Getty Images / Global Ukraine
Pour le 75ème anniversaire de cette date, Emmanuel Macron, accompagné de Nicolas Sarkozy ainsi que des présidents guinéen (Alpha Condé) et ivoirien (Alassane Ouattara), a tenu à rappeler l’hétérogénéité des forces d’armées venues en renfort :
"Ces combattants africains, pendant nombre de décennies, n'ont pas eu la gloire et l'estime que leur bravoure justifiait. La France a une part d'Afrique en elle. Et sur ce sol de Provence, cette part fut celle du sang versé."
Puis, le chef de l’État posa une question quelque peu inattendue :
"Ils ont fait l'honneur et la grandeur de la France. Mais qui se souvient aujourd'hui de leur nom, de leur visage ?"
La photo d'Emmanuel Macron le 16 mai 2019 à Paris, en France | Source: Getty Images / Global Ukraine
C’est alors que le Président Français s’est adressé directement aux maires de l’Hexagone :
"Les vies de ces héros d'Afrique doivent faire partie de nos vies de citoyens libres. (...) Sans eux, nous ne serions pas. C'est pourquoi je lance aujourd'hui un appel aux maires de France, pour qu'ils fassent vivre, par le nom de nos rues et de nos places, la mémoire de ces hommes qui rendent fière toute l'Afrique."
Nul ne sait si le message sera entendu. Quoiqu’il en soit, l’interlude d’Emmanuel Macron en dehors du Fort de Brégançon ne sera pas passée inaperçue.