
Emmanuel Macron révèle s'il compte ou non se présenter à la présidentielle de 2032
Mardi 13 mai 2025, sur le plateau de TF1, Emmanuel Macron a répondu à la question sur un éventuel comeback à l’élection présidentielle de 2032. Sa réponse n’a pas été du goût de tout le monde et a déchainé les internautes sur la toile.
Mardi 13 mai 2025, Emmanuel Macron était l’invité exceptionnel de TF1 dans une émission spéciale intitulée "Emmanuel Macron – Les défis de la France". Face à Gilles Bouleau et plusieurs autres personnalités, le président de la République a répondu en direct aux nombreuses questions sur les grands enjeux actuels et surtout, celles sur son avenir politique, alors que son second mandat entre dans sa dernière ligne droite.

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une séance conjointe du Congrès américain à la Chambre des représentants, au Capitole, le 25 avril 2018 à Washington, DC. I Source : Getty Images
Face à cette interrogation brûlante, Emmanuel Macron a tenu à répondre à ceux qui spéculent sur un éventuel retour à l’Élysée en 2032, sans céder à la tentation d’un effet d’annonce. Il a laissé entrevoir la complexité de la position d’un président empêché de se représenter en 2027 mais pas encore sorti du jeu.
En effet, à l’arrivée de la présidentielle de 2027, Emmanuel Macron aura briguer deux quinquennats consécutifs à l’Élysée. C’est en 2017 en météore politique, qu’il est arrivé au Château, après avoir déjoué les appareils traditionnels en quittant le gouvernement Valls en 2016, fondant son propre mouvement "En Marche !". À seulement 39 ans, il est élu face à Marine Le Pen au second tour. Une élection alors perçue comme une victoire de la modernité sur le repli, et sa jeunesse incarnait une promesse de renouveau.
Ce quinquennat fondateur — marqué par des réformes profondes comme celle du Code du travail ou de la SNCF — fut aussi émaillé de crises : Gilets jaunes, affaire Benalla, Covid-19…
Réélu en 2022 face à la même adversaire d’extrême droite, Emmanuel Macron n’a pas bénéficié du même élan qu’en 2017. Le second mandat s’est ouvert dans un climat plus rugueux, avec une majorité relative à l’Assemblée nationale et une gouvernance à coups de 49.3.

Le président sortant centriste français Emmanuel Macron s'adresse aux électeurs devant la tour Eiffel après avoir battu sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen pour un second mandat de cinq ans à la présidence avec 58,8 % des voix, le 24 avril 2022 à Paris, en France I Source : Getty Images
Puis vint le choc. En juin 2024, lors des élections européennes, le Rassemblement national de Jordan Bardella l’emporte largement, reléguant la majorité présidentielle au second plan. Emmanuel Macron choisit alors de dissoudre l’Assemblée nationale. Il espère un sursaut républicain. Mais le pari tourne au fiasco : le Nouveau Front populaire arrive en tête, sans majorité absolue, tandis que le camp macroniste recule nettement.
S’ouvre alors une séquence de crise politique inédite sous la Ve République. Refusant de confier Matignon à la gauche unie, Macron nomme d’abord Michel Barnier à la tête d’un gouvernement de coalition. Celui-ci chute rapidement, faute d’appui parlementaire. François Bayrou est ensuite désigné en urgence pour tenir la barre. L’équilibre institutionnel vacille : le pays vit sous un régime d’incertitude permanente, avec un président sans majorité, un Parlement fragmenté et une société lassée.
C’est dans ce contexte que l’entretien du 13 mai prend tout son sens. Et face à un pays fragmenté, à une défiance institutionnelle et à une opinion instable, Emmanuel Macron a dû répondre à la question que beaucoup redoutaient ou espéraient : se prépare-t-il à revenir en 2032 ? À cette date, selon l’article 6 de la Constitution, le chef de l’État pourra à nouveau se présenter, les deux mandats consécutifs lui interdisant seulement la présidentielle de 2027.
La réponse d’Emmanuel Macron — bien que mesurée et conforme à son style habituel de prudence — n’a pas manqué de faire réagir. Ses dires ont vite ravivé les tensions, notamment sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes, déjà critiques à l’égard de sa gouvernance jugée verticale et autoritaire, ont vu dans ses propos une forme d’ambiguïté stratégique. Certains l’ont accusé de nourrir des ambitions personnelles au détriment des institutions, allant jusqu’à le qualifier de "dictateur", dénonçant une dérive du pouvoir ou une volonté d’accaparement à long terme. Un signe, une fois encore, que le lien entre Emmanuel Macron et les Français reste profondément clivé, entre ceux qui saluent sa constance et ceux qui redoutent son obstination.

Capture d'écran du commentaire d'un internaute I Source : Facebook BFMTV

Capture d'écran du commentaire d'un internaute I Source : Facebook BFMTV

Capture d'écran du commentaire d'un internaute I Source : Facebook BFMTV

Capture d'écran du commentaire d'un internaute I Source : Facebook BFMTV
Comme souvent chez lui, les mots sont pesés, les silences aussi. Emmanuel Macron ne ferme aucune porte. Après un "non" en réponse à une éventuelle exclusion d’un troisième mandat en 2032, Emmanuel Macron a rappelé qu’il était le seul président français à ne pas avoir le droit à un troisième mandat consécutif.
"(…) Je suis le premier président qui n’a pas le droit constitutionnellement de se représenter. Ça n’est jamais arrivé. Certains ont arrêté en fonction après un référendum perdu, certains sont, malheureusement morts en fonction, d’autres ont perdu des élections et n’ont pas pu se représenter, d’autres ont choisi de ne pas se présenter. Moi, je ne pourrai pas, constitutionnellement, le faire", a-t-il rappelé avant d’ajouter : "Et je vais vous dire, je pense chaque jour à une seule chose : c’est aller au terme de ce mandat en ayant fait tout ce que je pouvais faire et essayer d’avoir le moindre reproche possible (…)".
Ni oui, ni non, mais un message clair : "Je me battrai jusqu’au bout. Et puis quand j’aurai fini, je réfléchirai à la suite et à ce moment là je pourrai vous répondre, mais aujourd’hui je n'y ai pas réfléchi", a-t-il assuré.
Depuis la réforme votée en 2008, à l’initiative de Nicolas Sarkozy et inspirée des réflexions de la commission Balladur, la Constitution française limite le président de la République à deux mandats consécutifs. Cela signifie qu’un président ne peut pas enchaîner trois mandats d’affilée. En revanche, cette règle n’interdit pas à un ancien président de revenir après une pause de cinq ans. Emmanuel Macron peut donc tout à fait se représenter après avoir laissé passer un mandat — celui de 2027 en l’occurrence — et briguer ainsi l’Elysée pour la troisième fois, voire quatrième.