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Youtube/France 3 Hauts-de-France
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Laurent, Roger, Sonia et Jean-Pierre : la vie actuelle des sans-abri français

Quentin Autier
25 janv. 2021
12:20

Malheureusement, de plus en plus de Français se retrouvent chaque jour à la rue, une situation de vie particulièrement difficile. Certains d'entre eux ont accept de témoigner et de raconter leur quotidien.

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Découvrez Roger, Sonia, Jean-Pierre et Laurent qui sont tous les quatre sans-abris et qui ont accepté de témoigner et de raconter leur histoire. Ils vivent dans des villes différentes et ont chacun leur parcours mais tous se retrouvent dans la même situation.

ROGER, SANS-ABRI DE SAINT-MALO

Roger Genet est bien connu des habitants de la ville de Saint-Malo depuis qu'il passe le plus clair de son temps sur un banc du centre de Paramé. Il raconte ses interactions du quotidien avec les passants avec humour mais laisse aussi comprendre à demi-mots sa manière de voir la vie :

"J’y passe l’essentiel de mes journées. C’est sympa, les commerçants, les habitants sont gentils, je connais tout le monde. Les gens viennent me parler [...] Il y en a même qui m’ont invité à dormir, mais je ne veux pas. Je préfère garder mon indépendance. Comme cela, je ne dois rien à personne !

Une personne sans-abri. l Source : Unsplash

Une personne sans-abri. l Source : Unsplash

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S'il est donc apprécié des habitants du quartier, il ne parle plus à sa famille ni à ses demi-frères et demi-sœurs. Si Roger vit dans la rue à l'âge de 73 ans, c'est parcequ'il a connu la prison pendant une période conséquente. Mais il a travaillé pendant les années qui ont suivi sa sortie en tant que docker et sur les marchés, s'assurant une retraite petite mais présente.

Une personne sans-abri. l Source : Unsplash

Une personne sans-abri. l Source : Unsplash

LAURENT, SANS-ABRI DE BEAUVAIS

Laurent vit dans sa voiture sur un parking de Beauvais comme de nombreux autres SDF. Âgé de 52 ans, cela fait maintenant plus d'un an qu'il fait face à cette situation, après avoir été expulsé de son logement qui était insalubre et avoir fait face à un surendettement.

Ne retrouvant pas d'emploi il a investi ses derniers 300 euros dans une voiture afin de pouvoir y dormir à l'abri. Ne voulant pas se séparer de ses chiennes, il refuse pour l'instant de dormir dans un foyer et attends que sa demande de HLM soit acceptée. Son histoire, il aimerait qu'elle serve de leçon à tous :

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"Tout le monde peut se retrouver à la rue du jour au lendemain. Il faut bien se dire que si vous n'avez plus de boulot, vous ne pouvez plus payer votre appartement, on va vous faire une saisie dessus, vous mettre dehors et vous dire « maintenant, débrouillez-vous !»"

Laurent, sans-abri de Beauvais. l Source : Youtube/France 3 Hauts-de-France

Laurent, sans-abri de Beauvais. l Source : Youtube/France 3 Hauts-de-France

SONIA, SANS-ABRI DE BLOIS

Sonia est une femme de 33 ans qui vit dans la rue depuis maintenant plus de cinq ans. Elle explique que la situation sanitaire actuelle rend sa situation encore plus pesante et qu'il est bien plus difficile pour les sans-abri de s'en sortir puisque les gens sortent moins et qu'ils ont moins de monaie sur eux :

"Avant on pouvait discuter. Maintenant, les gens n’osent plus s’approcher. Même plus un bonjour, un sourire. Rien. Ils font comme s’ils ne t’avaient pas vu. Ou alors on nous regarde de haut, mais ça… on est abonné."

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Elle fait de son mieux pour subsister au jour le jour et peut compter sur trois repas par semaine aux Restos du cœur, comptant sur la générosité des passants qui se font de plus en plus rares ces derniers temps. S'il lui arrive parfois de craquer et de fondre en larmes, elle fait de son mieux pour continuer sa route et a récemment pu profiter de la générosité d'une amie qui la laisse habiter dans une de ses maisons.

JEAN-PIERRE, SANS-ABRI DE RENNES

Tout comme les personnes précédentes, Jean-Pierre vit dans la rue depuis maintenant un certain temps. Il est d'ailleurs bien connu des Rennais qui le voient arpenter la ville parfois avec un chariot de courses rempli d'affaires.

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Au cours d'un entretien accordé aux journalistes de Ouest France, il explique qu'il a pris l'habitude de ce quotidien particulier mais que le virus et les confinements qui l'ont suivi lui font se sentir seul :

"Les gens me manquent. Certains s’arrêtaient pour discuter avec moi. C’est fini maintenant."

Il peut heureusement compter sur les bénévoles de la Croix-Rouge qui lui apportent un repas tous les jours et avec lesquels il peut discuter.

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