Delphine Jubillar : Disparition "anormale" et "drame familial" - l'avis de l'ancien chef de la police
Plus d’un mois et demi ont passé depuis qu’une infirmière du Tarn, Delphine Jubillar a disparu du domicile familial. Alors que l’enquête est au point mort, l’ancien chef de la Police Judiciaire revient sur cette affaire troublante.
La bourgade de Cagnac-les-Mines vit dans l’incertitude totale depuis la disparition d’une habitante dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Un mois et demi plus tard, aucun suspect, aucune piste solide n’est encore apparue.
Une enquête pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration arbitraire" avait été ouverte, sans résultats probants. Un ancien policier fait une analyse de la situation.
UNE DISPARITION INEXPLIQUÉE
Dans les séries et les films policiers, on a coutume de dire que le crime n’existe pas. Et pourtant, la situation de Delphine Jubillar s’en rapproche étonnamment. Delphine Jubillar est née Aussaguel et a élu domicile à Cagnac-les-Mines dans le Tarn en compagnie de son mari et de leurs deux enfants.
Comme dans la plupart des familles du monde, Delphine Jubillar, infirmière de profession, venait de confectionner les cadeaux de Noël qu’elle comptait offrir à ses deux bouts de choux. Selon son entourage, elle était très heureuse et attendait les fêtes de fin d’années avec impatience.
Autour d’elle, la jeune maman évoquait ses projets pour le réveillon, notamment le repas prévu pour le 25 décembre. Elle avait d’ailleurs vu son cousin et certains de ces amis quelques heures avant sa disparition et tout semblait aller bien dans sa vie.
Aussi, personne ne s’explique que la jeune femme de 33 ans ait disparu sans laisser de traces. Les enquêteurs qui se sont mis à sa recherche n’ont pas réussi dans leur entreprise. La jeune femme s’est tout simplement volatilisée dans les airs.
En plus sa famille, amis et voisins sont encore en état de choc et chacun garde le fol espoir qu’on la reverra bientôt.
L’ANALYSE D’UN PROFESSIONNEL
L’ancien chef de la police judiciaire de Versailles, Jean-Marc Bloch était l’invité de France Bleu. Dans une interview, l’ancien enquêteur a fait part de son étude sur les événements du 16 décembre 2020 à nos jours.
Pour Jean-Marc Bloch, l’affaire Jubillar a pris une telle envergure à cause du fait qu’une telle disparition est absolument anormale surtout dans un pays civilisé, et le fait que cette affaire rappelle celle de Jonathann Daval n’a pas arrangé les choses.
Un fait plus étrange entoure le mystère de la disparition de Delphine Jubillar, il s’agit du fait qu’elle soit partie en laissant derrière elle ses deux enfants. Cependant, l’ancien policier a rappelé une affaire toulousaine où une femme qui avait aussi des enfants avait complétement disparue. C'est aussi le cas de Patricia Bouchon dont le corps avait été retrouvé quelques temps après sa disparition.
Pour les enquêteurs, la disparition de Delphine Jubillar ne peut pas être volontaire comme il en arrive à près de 50 000 personnes de le faire chaque année, pour des raisons variées. Cependant, Jean-Marc Bloch soutient une autre thèse :
" Il y a des disparitions amoureuses pour refaire sa vie avec quelqu'un. C'est quelque chose qui est envisageable dans la disparition de madame Jubillar."
a déclaré l’ancien policier. En effet, ce dernier a donc évoqué la fugue amoureuse comme étant une possibilité expliquant la disparition de la jeune femme, notamment à cause du fait que le couple Jubillar était en plein divorce. Et que dans ces circonstances, la période des fêtes peut être difficile à supporter pour beaucoup de personnes.
La thèse d’un suicide a également été évoquée lors de l’analyse effectuée par Jean-Marc Bloch. Reste la question des parties civiles que l’ex-enquêteur ne s’explique pas. Pour lui, il y a trop de monde qui ont accès au dossier alors que l’enquête tend à désigner un tiers comme responsable de la disparition de Delphine Jubillar.
AFFAIRE JUBILLAR : LES HYPOTHÈSES DES ENQUÊTEURS
Une cinquante de policiers avait été mobilisée pour rechercher la jeune maman disparue dans le Tarn. Bien que l’enquête soit toujours en cours, la jeune femme demeure introuvable.