Jean Marais a adopté un fils gitan qui a cessé de lui parler et a ensuite été déshérité
Jean Marais a connu l’amour, le succès et la joie d’être père. Toutefois, malgré une romance unique aux côtés d’un homme qui avait peint ses traits avant même de le rencontrer et les aventures de sa vie, l’acteur avait également connu des pertes qui lui ont amené beaucoup de tristesse.
Jean Marais, décédé le 8 novembre 1998, avait filé un amour exceptionnel au côté de l’artiste emblématique qui aurait “réinventé le théâtre", Jean Cocteau. Cependant, la vie ne leur a pas nécessairement fait de cadeaux.
Ayant perdu l’amour de sa vie, Jean Marais avait également dû faire face à l’éloignement de son fils adoptif. Découvrez les détails de la vie à 1000 à l’heure de celui qui était devenu le sex-symbol des années 40.
LA VIE AMOUREUSE EXTRAVAGANTE DE JEAN MARAIS
La vie amoureuse de cet acteur emblématique de l'après-guerre est restée unique depuis la rencontre de celui qui allait bouleverser sa vie : Jean Cocteau. Seulement, il n’était pas conscient qu’il allait également bouleverser la sienne.
Document publicitaire de l'acteur français Jean Marais (12/11/1913- ). | Source : Getty Images
Lors de cette rencontre, les yeux de Cocteau n'étaient pas à la recherche de l’amour, mais d’un comédien pour la pièce de théâtre, ultérieurement nommée Œdipe Roi, qu’il lui fallait absolument mettre en place pour reprendre goût à la vie. Soutenu par sa grande amie Coco Chanel, dépitée de voir un potentiel aussi immense lessivé par les désintoxications répétitives, Jean Cocteau avait été donné une deuxième chance à la vie et il n’allait pas la laisser partir.
Durant des auditions, un candidat en particulier attire son attention mais à sa grande surprise, ses traits, munis d’une grande beauté, lui sont familiers. C’est alors que Cocteau réalise que ce visage, il l’avait déjà peint à plusieurs reprises depuis des années sans même avoir rencontré celui qui en était le porteur, Jean Marais. Il dira plus tard “Je ne l'ai pas connu, je l'ai reconnu” en référence à ce comédien de 24 ans son cadet.
Cependant, l’artiste tombe sous le charme et le prend pour le rôle, en dépit de ses qualités d’acteur qui lui auront, plus tard, valu le titre de “plus mauvais acteur de France”. Jean Cocteau n’en a eu que faire car il était tombé amoureux.
L'acteur Jean Marais et son fils Serge, a Paris le 22 avril 1964. | Source : Getty Images
En effet, à une confession toute simple à travers les mots : “Je suis amoureux de vous”, Cocteau avait été surpris d’entendre “Moi aussi” sortir des lèvres de Jean Marais, qui avouera avoir initialement feigné cette réciprocité afin d’avoir le rôle mais qui tomba réellement amoureux de Cocteau plus tard.
Sans attendre longtemps, les deux amoureux avaient emménagé ensemble, quittant tous deux le nid familial, Cocteau à 48 ans et Marais, 24. L’amour était au rendez-vous. Toutefois, le bonheur de vivre à deux s’était vite dissipé tant Marais, en plein essor de découvrir la vie, rêvait de vivre de nouvelles expériences. Ainsi, cet amour avait amené son soutien à une relation libre, voyant aller et venir des jeunes hommes de leur cocon idyllique.
Après plusieurs rôles travaillés à deux, Marais et Cocteau reçoivent les bonnes grâces du public à travers le chef d'œuvre de “Belle et La Bête”. Mais cela ne réussit pas pour autant à réparer la relation qui se brisait doucement.
Jean Marais (1913-1998), acteur français, dans sa propriété de Marnes-la Coquette (Hauts-de-Seine). | Source : Getty Images
Alors que les deux amoureux s’étaient perdus de vue, Jean Cocteau qui partageait plus de douze années de vie presque commune avec son amie Francine Weisweiller en préparation de son film “Testament d’Orphée”, avait fait un infarctus qui rappela Jean Marais à ses côtés.
Au bout de quelques temps de retrouvailles, en octobre 1963, Jean Marais versait des larmes d’adieux pour l’homme de sa vie, victime d’une autre attaque, ayant appris la mort de sa grande amie, Edith Piaf.
ADOPTION D’UN ENFANT GITAN
En 1963, Jean Marais avait pris la décision d’adopter un fils, Serge Ayala. Tout juste après son service militaire, le jeune gitan de 21 ans à l’époque dont la mère était une amie de Marais, venait de trouver un père en lui.
S’installant dans la villa à Marnes-la-Coquette où Marais et Cocteau passaient leurs derniers jours à deux, Serge était comblé, même s’il faisait des efforts pour ne pas le paraître.
"Il était très heureux d'être devenu son fils, mais ne s'en vantait pas, Serge était pudique”, racontera plus tard son ami, Guy Balensi.
L'acteur Jean Marais dans une scène du film "The King's Best Man", le 24 avril 1958. | Source : Getty Images
Ayant le désir de poursuivre une carrière dans le même monde que son père, en tant que chanteur et acteur, Serge changea de direction après quelques échecs pour devenir restaurateur. Malheureusement, ce chemin était, lui aussi, truffé d'embûches et Serge se retrouve sous une pile de dettes.
Tristement, cela avait amené à une certaine rupture entre père et fils, tant Serge était du genre “fier”. En outre, Jean Marais était parti s’installer au sud à Vallauris et a fait la connaissance du couple Pasquali, Joseph et Nicole, pour lequel il avait développé beaucoup d’affection. Leur couvrant de cadeau, Marais ignorait que cela creusait encore plus le trou qui le séparait de son fils jusqu’au moment fatal de 1998 :
"Serge a très mal vécu cette période. Il voyait son père s'éloigner petit à petit. Lui qui avait besoin d'être aimé et entouré. Le coup de grâce à été son décès",
En plus du chagrin d’avoir perdu sa figure paternelle, Serge est pris au dépourvu en apprenant que Marais avait légué tout son héritage à Nicole Pasquali. Dès lors, il entamait un long combat judiciaire qui allait durer des années.
Jean Marais chez lui sur le Côte d'Azur en juillet 1991, France. | Source : Getty Images
POURQUOI S'ÉTAIT-IL ÔTÉ LA VIE ?
Des suites du procès judiciaire mené pour récupérer l’héritage de son père, le fils adoptif de Jean Marais, Serge Ayala, connu sous le nom de Serge Villain-Marais, s'est donné la mort avec un fusil de chasse.
Cette tragédie a laissé beaucoup de questions sans réponse. Les proches de Serge pensaient qu’il s’était finalement ouvert au bonheur après quatorze années de lutte pour l’héritage de son père et une victoire assommante. Cependant, ils ont dû se faire à l’évidence qu’il n’en était rien.
"Depuis qu'il avait touché l'argent qui lui revenait, je pensais qu'il était sauvé. (...) Mais il souffrait énormément de la solitude, malgré notre présence. Il vivait seul avec ses quatre chiens dans un pavillon isolé, alors que son seul souhait aurait été de rencontrer une femme et de recréer une famille”, avait confié Guy Balensi dans les colonnes de France-Dimanche.
Jean Marais, acteur - dans sa loge au Thalia Theater à Hambourg. | Source : Getty Images
À presque 70 ans, Serge avait donc succombé à la solitude, ayant perdu le père pour qui il éprouvait des regrets et un amour dont il aurait voulu ressentir la chaleur. Malheureusement, il ne s’en est jamais remis, malgré toute la tendresse que ses proches avaient à son égard.
Si vous connaissez quelqu’un qui aurait besoin d’assistance morale, la ligne de sauvetage nationale pour la prévention du suicide est le 01-46-21-46-46. D'autres lignes d'assistance téléphonique internationales sur le suicide peuvent être consultées sur befrienders.org.
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